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Accueil du site > Actualités > Economie > Etat des lieux de l’économie américaine

Etat des lieux de l’économie américaine

Il y a encore seulement quatre à cinq semaines, les Etats-Unis semblaient s’installer durablement dans la récession, les licenciements s’accéléraient à travers le pays et les marchés boursiers semblaient fragilisés à l’extrême. Dans une conjoncture à la fébrilité quasiment sans précédent, la Réserve fédérale procédait à une série de baisses de ses taux directeurs afin d’éviter à l’économie et à un système financier sinistré de sombrer dans une spirale irrémédiable. Bref, il était inconcevable que la première économie mondiale puisse éviter la récession, certains évoquant même le pire, à savoir la stagflation...

Aujourd’hui, le sentiment général s’est amélioré, la récession n’est plus à l’ordre du jour. Ainsi, alors que près de deux tiers des professionnels prévoyaient que l’économie américaine subirait au moins deux trimestres de récession en 2008, ce chiffre s’est à présent réduit de moitié, certains analystes chevronnés estimant même que l’économie du pays parviendra tout bonnement à éviter la contraction. Certes, les statistiques économiques en provenance des Etats-Unis sont loin d’être brillantes, mais l’économie semble s’être stabilisée, les licenciements sont moins massifs, la Fed ayant même annoncé une pause dans sa politique agressive de réduction de taux et, surtout, aucune autre mauvaise surprise n’a explosé du côté des institutions financières. Il est vrai que le gouvernement américain a inondé son économie de liquidités afin de renflouer la croissance et, de plus, un montant global de 168 milliards de dollars a été redistribué aux contribuables américains afin de relancer la consommation. Enfin, les baisses répétitives des taux d’intérêts continueront encore pendant quelques mois à avoir des répercussions favorables sur l’ensemble des intervenants et des consommateurs du pays. Il semblerait donc bien que les Etats-Unis aient évité le pire et que Ben Bernanke, le président de la Fed, ait pu orchestrer le sauvetage éclair d’une économie il y a encore quelques semaines au bord du précipice ! Certes, nul ne prétend que l’économie américaine ne soit sur le point de redémarrer. Au demeurant, Bernanke lui-même a reconnu dans un discours la semaine passée que les marchés financiers n’étaient toujours pas revenus à la "normale", même s’il a constaté "certaines améliorations " sur ce front ultrasensible.

Les intervenants sur les marchés financiers le savent, le constatent et parfois le paient au prix fort : les sentiments d’optimisme et de pessimisme des marchés sont éphémères et fugaces car dès lors qu’une opinion ou qu’une analyse sur une situation donnée prévaut, elle est déjà surannée et le marché passe à autre chose, du reste souvent à son contraire ! Tentons donc de mettre en perspective l’avalanche des statistiques économiques américaines en nous attachant à quatre indicateurs déterminants :

L’immobilier :

M. Bernanke a déclaré, avec raison, que la stabilisation du marché immobilier serait la clé du rétablissement du système financier et de l’économie de son pays. De fait, les prix de l’immobilier américain se déprécient toujours, mais semblent avoir passé le cap de l’effondrement accéléré de ces mois derniers. Ainsi, alors que les ventes de maisons à travers le pays enregistraient une baisse de 25 % à la fin 2007 par rapport à fin 2006, les dernières statistiques font état d’une baisse de 20 % par rapport à la même période de l’année dernière. Au demeurant, ce sentiment de stabilisation de ce marché est fondamental car il permettra aux citoyens américains d’en conclure que le pire est derrière eux et que le krach immobilier vit ses derniers soubresauts... Cependant, ce krach n’appartiendra à l’Histoire que dès lors que la courbe des prix s’inversera, phénomène qui ne surviendra qu’à partir du moment où une famille américaine moyenne pourra se permettre l’acquisition d’une maison grâce à un apport en fonds propres de l’ordre de 20 %. Le niveau toujours élevé des prix de l’immobilier ne permet toutefois pas un tel apport aujourd’hui et c’est la raison pour laquelle le marché immobilier américain continuera à se déprécier, même si à un rythme moins spectaculaire que les mois précédents.

Les profits :

Les analystes de Wall Street estiment que les plus grands périls ont été surmontés, le marché étant du reste quelque 10 % au-dessus de ses plus bas niveaux enregistrés en mars dernier. Il serait pourtant erroné de scruter les fluctuations boursières, même sur une base hebdomadaire, afin de tenter de dégager une tendance à venir. En revanche, une étude s’appuyant sur les profits générés par les entreprises est nettement plus appropriée car celle-ci nous indique qu’entre 2002 et 2007 les profits avant impôts des entreprises américaines ont bondi de plus de 50 % alors que ces mêmes profits stagnent à présent et sont même susceptibles de baisser de près de 10 % à la fin de ce trimestre par rapport à l’année dernière... Là aussi, le sentiment de l’investisseur et du spéculateur est crucial car les niveaux actuels des bourses reflètent que cette escalade passée du profit des entreprises n’était pas une bulle et que, par conséquent, les entreprises renoueront avec les profits, ce qui justifiera a posteriori des valorisations boursières actuelles tout compte fait assez élevées... En résumé, les bourses se stabiliseront, voire progresseront, dès lors que les entreprises redeviendront profitables, mais ces mêmes bourses paraîtront subitement terriblement surévaluées si les profits ne sont pas au rendez-vous !

L’emploi :

Cette statistique est bien sûr fondamentale même si elle présente quelques lacunes, ne comprenant par exemple pas les demandeurs d’emploi ayant renoncé à se trouver un travail... Néanmoins, il est manifeste que le chômage s’est aggravé aux Etats-Unis ces quatre derniers mois et l’étude des chiffres du chômage sur les cinquante dernières années révèle qu’une récession s’est systématiquement installée à partir du moment où l’économie perdait des emplois pendant six mois consécutifs. En d’autres termes, la conclusion sur ce plan semble similaire à celui du domaine des profits des entreprises : la récession sera inévitable si l’économie américaine ne recrée pas d’emplois d’ici un mois ou deux ! A ce titre, la prochaine publication des chiffres du chômage le 6 juin prochain sera lourde de conséquences.

Les salaires :

L’écrasante majorité des travailleurs conservent leur emploi même en cas de récession, l’impact principal du ralentissement se traduisant plutôt à travers leur salaire qui grimpe à un rythme nettement moins soutenu que l’inflation, forçant du coup ces salariés à subir une réduction de facto de leurs revenus... Ainsi, dans l’ordre, c’est la croissance qui recule provoquant une recrudescence du chômage lequel a un impact négatif sur les salaires eu égard à la marge de manœuvre réduite des travailleurs. De fait, cette chronologie a été suivie au pied de la lettre dans le contexte actuel où l’économie, ayant subi un net ralentissement dès le dernier trimestre 2007, les salaires ont connu ces deux derniers mois une progression inférieure à celle de l’inflation.

En conclusion, s’il est incontestable que l’économie américaine semble moins fragilisée qu’il y a deux mois, les risques d’une récession sont loin d’être écartés, principalement en raison de l’accroissement des demandeurs d’emploi. En effet, une détérioration aussi aiguë du marché de l’emploi que celle survenue récemment aux Etats-Unis provoque immanquablement une spirale induisant dans son sillage un tassement des revenus, une consommation anémique et finalement encore plus de licenciements... Du reste, et même si ce cycle infernal parvient à être évité, la voie est néanmoins tracée pour cette année 2008 qui sera une année de ralentissement généralisé aux Etats-Unis, avec ou sans récession.


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26 réactions à cet article    


  • saint_sebastien saint_sebastien 19 mai 2008 10:33

    wait and see


    • chmoll chmoll 19 mai 2008 10:40

      les ricains viennent d’avoir une tuile (une grosse)

      en france la tuile,d’puis plus d’un an c tous les jours

       


      • Forest Ent Forest Ent 19 mai 2008 10:47

        On sent dans cet article la perplexité de l’analyste qui ne comprend pas comment le marché peut réagir favorablement à une conjoncture économique somme toute très morose. Faire avec l’irrationnel est le charme du trading. Les gens ont eu très peur. Ils pensent maintenant que le pire est passé et que l’on peut passer à autre chose. Ils anticipent un renversement. Pour ceux qui ne partagent pas entièrement cet avis, l’occasion est excellente de sortir d’un certain nombre de secteurs.


        • Michel Santi Michel Santi 19 mai 2008 12:34

          Effectivement, pour répondre à Forest et à Laurent_K, je suis perplexe face à ce vent d’optimisme irrationel depuis quelques semaines...d’où mon petit paragraphe sur l’inconstance des marchés mais je suppose que c’est ainsi que l’on qualifie la fameuse "efficience " des marchés.Une devise fondamentale en trading est : Il faut courir vite ou ne pas courir du tout...

          Personnellement, je vois les bourses mondiales baisser de 30% au moins dans les 2 ans à venir.

          Cordialement.


        • Forest Ent Forest Ent 19 mai 2008 13:58

          Dire que les résultats des entreprises feront la valeur des actions est un peu tautologique.

          Ca va sans doute dépendre des secteurs. Ceux qui résistent aux dépressions sont déjà bien investis. En particulier les commodities, ce qui explique ce que l’on appelle le "retour de l’inflation", et que l’on pourrait appeller aussi : "comment la finance essaie de survivre en déversant du fric virtuel dans le monde réel".

          Il est possible que la valeur faciale des actions ne baisse pas beaucoup, mais que la valeur d’échange des monnaies dans lesquelles elles sont libellées baisse énormément. Ce serait un scénario "hyper-inflationniste". Il y a aussi un scénario possible "hyper-déflationniste", si le dollar reste une monnaie d’échange.


        • Deneb Deneb 19 mai 2008 10:52

          La premiere richesse d’un pays est le travail humain. Du moment que l’on réduit les libertés individuelles, comme les USA l’ont fait sous pretexte de la guerre au terrorisme, les gens sont moins motivés pour faire correctement leur job. Opprimés, les américains resistent par la lassitude, et cherchent accesoirement refuge dans les religions et autres obscurantismes, pendant que leur dirigeants guerroient en leur servant leurs salades de plus en plus indigestes. Vu la grande convergence des vues entre les 2 principaux partis politiques, de plus en plus manifestement au service des grands capitaux, on peut considérer que les USA sont, à l’instar de leur meilleur ennemi feu l’URSS, gouvernés par le parti unique. J’espere de tout mon coeur que l’Europe tirera des leçons de ce marasme.

           


          • IMAM ATHEE 19 mai 2008 11:44

            Le plus gros de la crise est passé, l’économie américaine va pouvoir repartir de plus belle, la croissance sera au rendez-vous cette année !


            • alberto alberto 19 mai 2008 13:45

              Tall : message incantatoire ?


            • Zalka Zalka 19 mai 2008 13:51

              Oui, et le père noël a décidé de vous apporter un cerveau. Il suffirait presque d’y croire...


            • Laurent_K 19 mai 2008 12:11

              Pour résumer votre analyse, c’est moins pire que ce que les marchés ont craint à un moment mais cela pourrait se recasser la figure.

              Il me semble pourtant que les signes d’un cassage de figure monumental sont toujours bien là. Que 20% de ventes immobilières en moins soit moins pire que 25% ne change rien au fait que la richesse des ménages américains pour une bonne part basée sur l’immobilier a encore reculé :

              1°) Les prix de l’immobilier résidentiel ont en effet baissé de 7,7% en moyenne sur le seul premier trimestre 2008. C’est la plus forte baisse enregistrée depuis que les agents immobiliers font ces statistiques (http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=a4j8WTMBV7wU&refer=home).

              2°) Les expulsions ont cru quant à elles de 65 % sur un an (http://www.realtytrac.com/) ce qui signifie que les banques se retrouvent avec de plus en plus de maisons à vendre et font donc encore chuter les prix (et la valeur de leurs actifs avec).

              Comme les ménages US n’ont plus d’épargne depuis longtemps, seul le crédit peut les aider à consommer et celui-ci ne dépend pas que du taux. Il dépend aussi de la richesse de l’emprunteur (le fameux "on ne prête qu’aux riches"). Si vous avez moins de garanties pour emprunter, au mieux vous emprunterez moins, au pire vous n’emprunterez plus du tout. C’est la terrible erreur d’analyse de la FED : ce n’est pas d’une baisse des taux dont les USA ont besoin, c’est d’épargne solvable. Et ça, ça ne se décrète pas du jour au lendemain. Leur baisse des taux ne va que faire exploser l’inflation sans relancer la croissance.

              Ajoutez à cela un effondrement du moral des ménages (tombé à son niveau le plus bas depuis 1982) et vous avez tous les signes que la récession est là pour un moment aux USA (et ailleurs dans le monde).

              Une seule chose m’étonne : c’est cette vague d’articles sur le thème "la crise est finie" depuis plusieurs semaines (ce n’est pas le cas de celui-ci qui est beaucoup plus prudent, je précise). Soit les journalistes, économistes et financiers sont vraiment des abrutis enfermés dans leur bulle, soit ils cherchent des gogos à qui refiler leur pertes. 


              • el bourrico 19 mai 2008 14:33

                L’économie moderne est une chose ahurissante dans son ensemble. Un truc abstrait, virtuel, irréel, déconnecté de toute réalité, de toue humanité... et cette "chose" nous tiens à sa merci.

                Même ceux qui prétendent s’y connaitre n’y entravent rien, même s’ils pensent le contraire, et parfois, certains s’en rendent compte. Ils me font rire avec leur "lois", ce ne sont pas des lois, mais des dogmes, c’est d’un ridicule, s’en serait d’autant plus risible, si nos vie n’en dépendaient pas autant.


                • tvargentine.com lerma 19 mai 2008 14:44

                  Soyons réaliste

                  La situation américaine n’est pas très bonne et soyons certain d’une recession pour l’éléction présidentielle américaine.

                  Dire aujourd’hui alors que les dettes ne sont pas épurées ou qu’elles sont cachées pour ne pas éffrayer les actionnaires ou les marchés financiers est un leurre.

                  Si vous regardez bien la situation,vous constaterez que le citoyen américain est quand même pénalisé par une perte de pouvoir d’achat important (hausse du pétrole à la pompe,hausse des prix...)

                  Ensuite,l’état des entreprises américaines à l’exception de certains secteurs de hautes technologies est quand même en ralentissement et les conséquences seront des licenciements

                  Si les conservateurs veulent garder le pouvoir,ils devront faire comme pour la guerre avec l’Irak

                  => manipulation de statistiques ou si vous préférez "report à nouveau ,dans les statistiques du ralentissement économique"

                  Nous pourrons tirer une vrai situation après les vacances (départ en vacances,fermetures d’usines.,hausse du pétrole à la pompe.....)

                   

                   


                  • IMAM ATHEE 19 mai 2008 14:53

                    par el bourrico (IP:xxx.x52.221.178) le 19 mai 2008 à 14H33

                     

                    L’économie moderne est une chose ahurissante dans son ensemble. Un truc abstrait, virtuel, irréel, déconnecté de toute réalité, de toue humanité... et cette "chose" nous tiens à sa merci.

                    Même ceux qui prétendent s’y connaitre n’y entravent rien, même s’ils pensent le contraire, et parfois, certains s’en rendent compte

                    Ne croyez pas pas que ce qui se passe est le fruit du hasard ! Tout cela est voulu et bien maitrisé, il n’y a pas de hasard dans les crises que nous avons subies, mais une volonté et un but visé que vous n’etes pas en mesure de saisir.


                    • IMAM ATHEE 19 mai 2008 15:01

                      On nous fait croire que le capital est un monstre incontrolable, c’est faux, la FED par exemple qui n’a de Féderal que son nom, alors que c’est un cartel de banquier privé qui la dirige, prete de l’argent à l’état américain avec interets. Ce n’est donc pas l’état qui controle sa monnaie, l’état s’endette auprès de la FED qui appartient à quelques puissants.

                      Ainsi l’économie des états-unis est sous la coupe d’une poignée d’individus qui s’appelle Rockfeller, Morgan, Rothschild, Walburg, ...

                      Pour plus de renseignement je vous renvoie vers ce site.

                      http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/mariali/picrochole/conspirateurs/conspirateu r.htm


                    • IMAM ATHEE 19 mai 2008 15:04

                      Pour ceux qui n’aiment pas lire, une vidéo qui vous eclairera sur quelques points important sur la création de la FED et des crises économiques précedentes. zeitgeist

                      http://video.google.com/videoplay?docid=3767487358149440770


                    • IMAM ATHEE 19 mai 2008 15:06

                      Comme le disais Henry Ford

                      "si les gens comprennaient comment fonctionne le système bancaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin"


                    • IMAM ATHEE 19 mai 2008 15:10

                      Tout les discours sur la finance servent à noyer le poisson sur la vraie réalité économique, c’est à dire que nous sommes les esclaves d’un système que nous ne comprennons meme pas.

                      « La puissance d’argent fait sa proie de la nation en temps de paix et conspire contre elle en temps d’adversité. Elle est plus despotique que la monarchie, plus insolente que l’autocratie, plus égoïste que la bureaucratie. (...) Les groupes financiers et industriels sont devenus tout puissants, il s’ensuivra une ère de corruption aux postes élevés et la puissance d’argent du pays cherchera à prolonger son règne en utilisant les préjugés du peuple jusqu’à ce que la fortune soit concentrée en un petit nombre de mains et la république détruite. »
                      Abraham Lincoln.


                    • IMAM ATHEE 19 mai 2008 15:11

                      « Le jugement éthique porté sur le mécanisme du crédit bancaire s’est profondément modifié au cours des siècles. (...) À l’origine, le principe du crédit reposait sur une couverture intégrale des dépôts. (...) Ce n’est que vers le XVII e siècle, avec l’apparition des billets de banque, que les banques abandonnèrent progressivement ce principe. Mais ce fut dans le plus grand secret et à l’insu du public » (...) « En abandonnant au secteur bancaire le droit de créer de la monnaie, l’Etat s’est privé en moyenne d’un pouvoir d’achat annuel représentant environ 5,2 % du revenu national »
                      Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, La réforme monétaire 1976.


                    • 1984 19 mai 2008 15:22

                      Comme quoi on peut-être surppris tout les jours !

                      Tall tu traiterais momo de conspirationniste s’il sortait les vérités que tu viens d’énoncer.

                      Et comment peux tu concilier tes positions habituellement aveugles avec ce que tu viens de dire ???


                    • IMAM ATHEE 19 mai 2008 15:35

                      De toute façon ce que je dit ne changera pas, la preuve ce billet d’un "expert en économie" qui ne s’attaque pas à la racine des choses mais nous ressert l’éternel couplet sur la croissance, les dettes, des pourcentages en veux tu en voila.

                      On n’en vient jamais à l’essentiel, à l’essence meme du fonctionnement du système.


                    • IMAM ATHEE 19 mai 2008 15:42

                      Ce billet est navrant, on nous ressasse toujours des chiffres, Mr Bernanke a déclaré ceci, la FED a déclaré cela, l’immobilier est dans une courbe patati, la croissance sera de x points, blablablabla.

                      Lire plutot cela pour en venir à la base du système

                      DES PRESIDENTS ASSASINES POUR AVOIR TENU TETE AUX BANQUIERS

                      http://tiki.societal.org/tiki-index.php?page=PageVIDAL&day=10&mon=04&year=2008


                    • armand armand 19 mai 2008 17:58

                      Tall :

                      Mais justement - une des particularités du système c’est son côté économie-vaudou : le grand sorcier Bernanke dit ceci, les marché s’envolent, puis il dit le contraire, et ils s’effondrent. Car les propos (analysés avec un soin digne d’une copie de stylistique d’agrégation) vont inciter les gros bataillons de traders à cliquer sur leurs ordinateurs et faire passer des trillions de dollars virtuels des actions aux matières premières, et vice versa...


                    • WOUF 20 mai 2008 09:18

                      @1984

                      C’est simple, cet "Imam athée" n’est pas moi. Mon ip commence généralement par xxx19 ( chiffre lié à mon provider ). Jamais par "76".

                      J’ai signalé l’usurpation et fait supprimer mes comptes, ma fiche bleue n’existe plus.

                      Tall


                    • armand armand 19 mai 2008 17:54

                      M. Santi :

                      Vous résumez assez clairement ce qui se dit actuellement dans la presse économique et financière. Mais vous oubliez un élément de taille : le sauvetage par la Fed de Bear-Stearns qui, pour la première fois, marque l’intervention directe au profit d’une banque d’investissement. C’est à dater de cette intervention que le front s’est clairement adouci.

                      En somme, le message aux financiers et aux spéculateurs est clair : continuez vos jeux de casinos à l’aide de tous ces intruments quasi-incompréhensibles pour le simple mortel et destinés à protéger de tout risque (les dérivés) et si d’aventure vous preniez une gamelle, rassurez-vous, l’argent public sera là pour vous renflouer, et on prendra en charge vos mauvaises créances.

                      En somme, une gouvernement économique par et pour les spéculateurs.

                      Où ce qu’il faut préserver à tout prix n’est certainement pas le logement des simples habitants, ni même leur pouvoir d’achat,mais les banques d’investissement et les fonds qui nous offrent régulièrement le spectacle monstrueux de quelques uns qui empochent des fortunes (Paulson qui tire 3 milliards de dollars de la crise des subprimes) tandis que le reste de l’humanité est à la peine.

                      Et pourquoi, dites-moi, faudrait-il que l’immobilier s’apprécie pour qu’une économie se porte bien ? Dès lors que le gonflement de cette bulle exclut de plus en plus de personnes qui cherchent à se loger ?


                      • thomthom 20 mai 2008 10:23

                        intéressant et bien résumé

                        Cependant, je crois que vous oubliez un paramètre : la crise de l’immobilier US est très probablement loin d’être terminée, puisqu’elle a encore une grosse épée de damocles au dessus de la tête... enfin plutot une monstrueuse bombe à retardement sous les fesses : les prets ALT-A, qui sont considérés par les financiers comme moins risqués que les subprime, mais qui d’après moi le sont en fait beaucoup plus, au regard de l’évolution du marché.

                        Certes, le montant global de encours de ces prets ALT-A est inférieur au montant des subprime (environ 1/3 d’apres les quelques données que j’ai pu trouver sur le net), mais le taux de défaut prévisible me semble monstrueusement plus élevé ! Ca risque fort de faire très tres mal.

                         

                        Le principe de ces prets, c’est de ne rembourser que des mensualités limitées pendant quelques mois ou années, pendant laquelle on ne rembourse pas de capital (on ne fait que payer les intérets, et encore, parfois pas en totalité). Passé ce délai, les mensualités explosent (multipliées par 3 en général). L’idée étant de revendre le bien immobilier en espérant une grosse plus-value avant que le montant des mensualités augmente, et de solder le pret. Mais comme les prix se sont effondrés aux USA, comment vont faire tous les possesseurs de ces crédits débiles quand l’échéance va arriver ? Je devine que le taux de défaut sera tout simplement monstrueux.

                        J’ai oublié de préciser que les calculs de solvabilités des clients, permetant l’accord du crédit, sont basés sur le montant des mensualité des premieres années, et non sur le montant corrigé.

                        tic tac tic tac tic tac BOOOOOOOMMMMMMM !

                        Et vous avez raison de le préciser, l’augmentation du chomage est un cercle vicieux, car tous ces nouveaux chomeurs vont rapidement réduire leur consommation, voire vivre d’une façon ou d’une autre aux frais de la société (par la solidarité), ce qui réduira encore le potentiel de croissance, ce qui engendrera de nouveaux chomeurs, et ainsi de suite !

                        Certes, les USA ont prouvé dans le passé leur dynamisme et leur capacité de rebond, mais cette fois, ca va etre tres tres dur, il me semble. Le modèle du "développement à crédit" atteind clairement ses limites. Pourvu que l’on en subisse pas trop les conséquences !


                        • thomthom 20 mai 2008 11:17

                          petite rectification à mon commentaire précédent.

                          La bombe à retardement, ce ne sont pas les prets "ALT-A", mais plutot les prets "interest only", qu’on retrouve dans toute les catégories de crédit (prime, subprime, alt-a).

                          extrait du site http://www.atria-conseil.com :

                          "Sur le segment prime déjà, les ménages se tournent de plus en plus vers des nouveaux produits, qui offrent des conditions de prêts particulièrement attractives. La plupart de ces produits sont dérivés des prêts à taux variable. Leur caractère novateur et attirant repose sur le fait qu’ils permettent de différer le remboursement du capital et d’avoir des mensualités réduites en début de période.

                           Deux types de prêt sont plus fréquemment rencontrés :

                          – les Interest Only Mortgage Payments : les mensualités couvrent uniquement les intérêts pendant une période spécifiée (trois à dix ans en général), le capital et les intérêts sont ensuite payés comme un prêt classique et les taux sont périodiquement ajustables ;

                          – les Payments Option Ajustable Rate Mortgage (ARM)[...]"

                          Reste à voir le montant global des encours sur ce type de crédit...si quelqu’un a l’info...

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