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La France en crise de civilisation : quand l’homme doit combattre ce qu’il a mis en place

Il existe en allemand un mot pour désigner le changement auquel aspire le président de la République : « die Wende ». Ce mot englobe un concept tout entier quand les mots « changement », « tournant » ou « virage » ne renvoient qu’un son creux. Ce mot, il a été employé en 1989 lorsque l’Allemagne de l’Est a été rattachée à la République fédérale. En français, c’est peut-être dans « révolution » que l’on retrouve la force et la détermination de tout un peuple à changer, à s’adapter, à redémarrer à zéro une aventure commune que l’on appelle société. Et aujourd’hui en France, ce à quoi pense le président Sarkozy, c’est à une révolution dans ce sens allemand, une « Wende ». Quand l’homme doit combattre ce qu’il a lui-même établi. Pourquoi et comment ?

Un capitalisme en dérive

Force est de constater que, depuis des années, depuis des décennies, la société s’est mondialisée. Les pays sont ouverts les uns aux autres et beaucoup d’entreprises sont multinationales. De grands groupes puissants ont émergé. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère du capitalisme qui, mis à part toute considération de cycles de mode de fonctionnement, constitue en fait une dérive dangereuse et perverse. Les exemples ne manquent pas.

En quelques années, l’écart entre salaires des patrons et des employés s’est creusé de façon inimaginable pour devenir grotesque. Peut-on donner une rémunération annuelle de 10, 20 millions d’euros et plus encore au directeur général d’un grand groupe ? Est-ce éthiquement correct ?

Le « made in China » inonde le marché européen de produits pas chers de mauvaise qualité, ce qui a pour effet de chasser la qualité : on se retrouve avec des disques durs qui cassent tous les trois ans, des chaussures qui tiennent six mois et dont le cuir casse à la première pluie, des chaînes hi-fi certes moins chères mais, qu’il faut renouveler tous les deux ans.

Il apparaît clairement que le capitalisme aujourd’hui n’est plus au service de l’homme. Il divise. Il enrichit les grands chefs et les actionnaires, il appauvrit les cadres, les employés, les ouvriers, etc. Il pollue par des cycles de consommation plus rapides au lieu de privilégier la durée de vie et ainsi limiter les conséquences néfastes de l’activité industrielle sur notre planète. Et ce n’est pas ici un discours politique, mais bien un constat.

L’entreprise immorale

La récente et encore actuelle crise des subprimes et ses effets sur l’économie mondiale est bien le résultat de la dérive du capitalisme : aujourd’hui, tout est basé sur les marchés financiers. L’entreprise n’est plus gouvernée pour l’homme, pour obtenir un produit de qualité, pour faire travailler des gens ensemble autour d’un projet. Elle a perdu tout sens moral. Elle est gouvernée par des indicateurs qui ne rendent pas compte du bien-être des employés. Elle est gouvernée par la cote à la bourse, par les spéculateurs, par les résultats à court terme. Elle cherche à minimiser les coûts par tous les moyens.

Les actes immoraux se lisent dans les colonnes des journaux. Ainsi Total n’a jamais daigné subventionner le nettoyage des côtes bretonnes après le naufrage de l’Erika. Le désintérêt pour le patrimoine français de cette entreprise française laisse coi. Lactalis préfère au lait cru le lait pasteurisé dans la fabrication du camembert. L’entreprise préfère les intérêts financiers à l’art de faire du fromage. Elle n’est plus fidèle à la tradition, n’est pas responsable de ses actes, en vient à mentir aux consommateurs. Pourquoi fabriquer un produit si finalement on ne s’intéresse ni à sa qualité ni à son prestige ? Peut-on être fier de travailler dans une telle entreprise ? Ne devient-on pas complice d’un crime accepté de tous ? On n’est pas fier. On ne se sent pas complice. On n’est pas impliqué dans la réussite de l’entreprise. Le directeur général n’est pas impliqué dans la réussite de l’entreprise. Il est de toute façon assuré de quitter son poste avec un lot de stock-options et une prime pour « mauvais résultats ».

L’entreprise familiale s’est fait avaler par le raisonnement « profits-actionnaires-bourse ». Elle subsiste cependant encore dans certains cas. Le chef y connaît ses employés, ce sont parfois des amis, il les estime, il souhaite leur bien. Il est impliqué dans la production, dans la qualité des produits et souhaite naturellement que cela dure.

Le rôle du politique

Du fait de l’aspect mondial de la dérive, seul une détermination énorme des hommes politiques du monde entier peut améliorer la situation. Autant dire que les espoirs de réussite d’une telle aventure sont maigres, tant qu’il n’y a pas de prise de conscience dans les hautes instances. Il s’agit ici de modifier la tendance de la répartition des richesses au niveau mondial et d’intégrer au processus de production des entreprises la récupération des produits mis sur le marché après utilisation.

Pour ce faire, il est nécessaire de développer de nouveaux indicateurs, comme l’a dit le président Sarkozy lors de sa conférence de presse début janvier. Il est indispensable que ces indicateurs tiennent compte du bien-être des employés dans l’organisation, comme je l’ai déjà énoncé dans mon précédent article sur Agoravox. Il est important que ces indicateurs soient intégrés au processus de production.

Il faut également que des dispositions soient prises à l’échelle planétaire concernant les abus du capitalisme quant à la rémunération des chefs des groupes multinationaux.

Changer en douceur

Mener cette politique de civilisation, c’est apporter le changement en douceur, c’est prévoir. C’est aussi rétablir la justice et le droit à chacun de disposer de la richesse du monde. C’est couper court avec la boulimie des actionnaires et des grands groupes. C’est donner aux hommes la possibilité de choisir un meilleur avenir pour l’humanité plutôt que de laisser faire. Le laisser-faire conduit à une dictature des plus riches, dans le sens où leur implication dans les conflits d’intérêts est toujours démocratiquement autorisée, pouvoir de l’argent oblige.


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23 réactions à cet article    


  • RilaX RilaX 28 janvier 2008 10:06

    Je suis entierement d’accord avec ce billet ; au détail prés que je suis persuadé que notre président ne resoudra en rien ce problème, il ne fera qu’amplifier la chose.

    Il n’y a qu’a voir la politique qu’il a mené durant les 6 dernieres années au gouvernement.

     

    M’enfin, on verra bien ...


    • Diego Diego 28 janvier 2008 10:42

      Changer en douceur cela semble le mieux mais il y a urgence : l’espece humaine est menacée (et les autres encore plus)

      Alors changer en douceur mais rapidement et intelligement !

      Mais ce chagement peut-il venir des politique du monde entier ? Je ne pense pas, ils vivent dans un monde en décalage par rapport a la grande partie de la planete, si il y a un problème, ce sont les derniers touchés alors ils s’en foutent !!!

      Moi je ne voit qu’un changement à l’initiative du peuple car ensemble tout devient possible !!!

      Il nous reste peu de temps pour réagir apres il sera trop tard, nos sociétés ne seront plus démocratiques et notre écosystème sera irrécupérable.

      Changeons vite et en douceur ! Notre espèce en dépend !


      • Céphale Céphale 28 janvier 2008 11:11

        Ce constat est fort juste, mais à qui donc s’adresse l’auteur ? Il le dit lui-même : aux "hommes politiques du monde entier".

         

        La France est comme une barque entraînée malgré elle dans un courant puissant qui mène à un gouffre infernal. Son président n’y peut rien, et tous ses actes montrent qu’il rame dans le sens du courant.

         

        Politique de civilisation ? ça le fait bien rigoler.


        • faxtronic faxtronic 28 janvier 2008 11:17

          Relit Zola mon ami, Redcouvre aussi le capitalisme d’il y a 10, 20,50 ou 100 ans. Tu verras que c’est le meme, ni plus ni moins ammoral. Donc rien ne changera, seul la percepetion change.


          • Alexandre Rupert 28 janvier 2008 12:40

            Reflexion interessante... C’est vrai que Zola a étudié les comportements et l’impact de la Société sous le Second Empire... on le voit dans l’Assommoir avec le triste sort de Coupeau et Gervaise par exemple, qui sont portés vers le bas par la société, malgré les efforts de leur part pour s’en sortir... la rue et la misère les rattrapent.

            Cette vie était avant 1884, date à partir de laquelle les syndicats sont autorisés. Et j’ose croire qu’on a entre 1884 et 1970 par exemple amélioré la condition humaine. Seulement depuis la fin des années 1970, l’apparition de nouvelles forces contre lesquelles les syndicats sont inefficaces sont apparues. Le combat est donc sur un autre front, et n’est pas toujours distinct : comment et où intervenir ? Pas en ajoutant une semaine de congés payés, pas en mettant en place ce type de mesures sociales... c’est d’ailleurs peut-être pour cela que le parti Socialiste est si faible en France en ce moment, et globalement en Europe, mais c’est encore un autre débat. Se concentrer sur comment rendre le monde plus juste est le combat du 21ème siècle.

            Et comme je l’ai lu dans un autre commentaire, si ce combat met tant de temps à arriver sur la scène politique, c’est bien parce que ceux qui sont à combattre sont derrière ceux qui gouvernent : exemple de l’industrie de l’armement aux USA. Si Dick Cheney et Bush étaient impliqués dans le commerce des Haribo, ce sont des tonnes de bonbons et non de bombes qui seraient déversés sur l’Irak !

            L’avenir politique est à ceux qui sauront se défaire du lobbying et à gouverner pour le bien-être mondial... c’est certes pour l’instant très théorique, mais énoncer l’idée sur ce site est justement un appel à la prise de conscience des politiques... qui sait s’ils me lisent ?!


          • faxtronic faxtronic 28 janvier 2008 12:59

            En fait, le combat syndicaliste doit evoluer car :

            - Les ouvriers en Europe sont pauvres ici mais par comparaison riche ailleurs. Donc le coup du "proletaires de tous les pays"ne peux plus marcher.

            - Les enjeux sont internationationaux. Tu peux faire plier un pays par la lutte syndicale, mais cette lutte ne sert a rien car un payx n’a que peu de controle, et toute distorsion du marché revient a vitesse grand V dans la gueule de son commenditaires.

            -La communauté riche est celle qui a la matiere premiere (hormis les banques), or la France n’a plus de matieres premieres car elle a perdu ses colonies. Sans matiere premiere et dans un contexte de concurrence mondiale, tu te plie au marché ou tu meurs.

            -Le niveau generale et particulier en Europe et US est tres grand par rapport au reste du monde (Asie, Afrique, Inde). Donc le combat syndicaliste mondiale est en fait un combat contre l’Europe et les US ( et par corollaire contre les ouvriers EU et US)

            Perso je suis pour une politique colonialiste et socialiste. Certain peuvent appeller cela national-socialiste au sens economique du terme. ( qui n’a rien a voir le nazisme, qui est du pangermanisme raciste et mystique)

             

             


          • Vincent 28 janvier 2008 13:59

            " Les ouvriers en Europe sont pauvres ici mais par comparaison riche ailleurs."

            Je suppose que vous parlez du salaire ? Effectivement, un ouvrier français gagne environ 1000€ par mois, là où un chinois gagnera 200$ maximum, mais quel est le prix du kilo de riz ou du litre de lait en chine ? ça m’étonnerait que ce soit le même qu’en France... ça m’étonnerait qu’un chinois puisse vivre correctement en france avec sons salaire de 200$... alors désolé, tout est relatif, et un ouvrier français est aussi pauvre qu’un ouvrier chinois. Quand vient la fin du mois, en France comme en Chine, les ouvriers n’ont plus rien, ils ont tout dépensé dans la bouffe, le logement, etc...

            D’ailleurs, on remarque que dans le cadre de la mondialisation, on uniformise les salaires, on met la main-d’oeuvre en concurrence mondiale, mais le prix des denrées de base peuvent prendre un facteur dix d’un pays à l’autre !! vous avez pas l’impression qu’on se fait avoir ? Moi, je veux bien qu’on baisse mon salaire, à condition de me vendre le gîte et le couvert au même prix qu’en Chine.

            " La communauté riche est celle qui a la matiere premiere"

            N’importe quoi ! les pays d’afrique ont des matières premières en quantité, et les peuples crèvent la faim là-bas. Plus proche de nous, en France la "communauté des agriculteurs" produit les matières premières les plus importantes : la nourriture, et ils sont obligés de la vendre bien en-dessous de ce que ça leur coûte, alors réfléchis 2 secondes avant de parler.

            Je préfère ne rien dire sur la fin du commentaire, c’est bien trop nauséabond...


          • Gilles Gilles 28 janvier 2008 16:29

            Les interventions de Vincent, où que ce soit, sont peu inspirés. j’ai du mal que quelqu’un de sérieux se cachen derrière ces niaiseries à répétition

            Apparemment vous n’avez jamais eu l’occasion de constater ou lire quoique ce soit à propos du niveau de vie d’un ouvrier chinois. 200 € c’est le salaire d’un cadre, l’ouvrier c’est plutôt 60 dans le meilleurs des cas, souvent 30. Et à ce prix là, même en Chine vous en chiez, et évidemment coté services sociaux et publics vous l’avez encore plus dans l’os.

            Autours de Shanghai les faubourgs sont des cases pouraves dans lesquelles les gens dorment à même le sol et vivre dans cette ville c’est aussi cher qu’en France, voir plus.

            Ah mais bien sûr, si vous considérez qu’une paillasse et un bol de riz par jour suffit à rendre heureux l’ouvrier chinois, alors vous avez tout à fait raison. Et puis c’est quoi cette notion gauchisante d’"heureux"....non, je me ratrappe, un ouvrier n’a que le besoin et le devoir de survivre, et ah oui, de croire et espérer une vie aprés la mort meilleure. Serez temps qu’ils comprennent leur chance ceux là

             


          • Marianne Marianne 28 janvier 2008 13:01

            Très bon article et très bien écrit. Il me semble que l’on arrive à un consensus sur ce constat. C’est déjà une bonne chose. Nous sommes probablement en effet arrivé à un tournant de civilisation. Le challenge est maintenant de trouver la manière d’en sortir :

            - soit une dictature mondiale pour remettre de l’ordre dans tout ça,

            - soit une hyperdémocratie humaniste, avec des règles de conduite, des priorités clairement exprimées respectant des valeurs consensuellement définies, une régulation organisée mondialement, avec suppression des paradis fiscaux, et même nouvelle façon d’évaluer les entreprises en prenant en compte des critères sociaux et d’environnement durable (qui pourraient impacter leur cours de bourse), un plan de développement de l’Afrique visant à redéployer l’éducation et l’économie locale, en cassant la corruption, le tribalisme (imposant des gouvernements d’union où la population serait proportionnellement représentée), et en sécurisant les lieux.

            Pour y arriver, il faut de la politique et de la responsabilité citoyenne de chacun, il faut entrer en résistance contre ce monde de la loi du plus fort, mais d’une manière réaliste et constructive (je préfère la vision du MoDem de François Bayrou à la vision anti-capitaliste altermondialiste de Olivier Besancenot, qui n’est pas réaliste).
            Il faut aussi refuser les mensonges de ceux qui se gargarisent de beaux mots comme "humanisme", "démocratie", "politique de civilisation" pour faire bien alors que leurs actes démontrent l’inverse de ces valeurs, élevant le profit et le matérialisme comme première valeur de référence, s’accomodant d’un parlement qui ne représente même pas les différents courants politiques des citoyens à hauteur (proportionnelle) de leur importance dans le pays, se servant des médias et de leur soumission aux puissances financières pour modeler l’opinion et filtrer l’information, continuant à creuser un déficit public qui grève inconsidérément le niveau de vie des générations futures,...


            • Jason Jason 28 janvier 2008 13:07

              Bonjour, le mot "Wende" est très bien appliqué en ce cas. Le mot "changement" lui tient lieu de pendant, et le "risorgimento" ou résurgence ne serait pas mal venu étant données les confusions actuelles et la quête de termes nouveaux pour décrire un phénomène ancien et fondamental : le nomadisme du capital face à la sédentarité du travail. Ce dernier fait étant tellement évident que personne ne pense à le remettre en question. Tant il est vrai qu’il y a des paysages mentaux aussi bien que des paysages géographiques.

              Un autre mot en allemand me séduit : Ablenkung, diversion ou détournement d’attention. La rhétorique d’aujourd’hui ne me semble mener qu’à ça. Ce qui me frappe, c’est l’absence de responsabilité dans le discours d’aujourd’hui. C’est la faute de l’enseignement, de la mondialisation, du capital, et que sais-je encore. Les hommes dirigent-ils les systèmes qu’ils ont mis en place ou bien sont-ils dirigés par eux ? Fatalité ou volonté, là est l’enjeu. Où est le pouvoir, dans la politique ou dans le Capital ? Cherchez l’erreur.


              • Gilles Gilles 28 janvier 2008 16:47

                jason

                " Les hommes dirigent-ils les systèmes qu’ils ont mis en place ou bien sont-ils dirigés par eux  ?"

                Voilà la question qui tue. Ne dit-on pas partout, que le système actuel est le seul possible depuis la chute du communisme à la soviétique ? Tous ceux qui réfléchissent à des alternatives "révolutionnaires" ne sont-ils pas taxés de rêveurs archaïques, voir bolcho-bobo-fonctionnaires ? Certains décrient d’ailleurs ce constat en invoquant le TINA (there is no alternative), LE concept dictatorial des temps modernes qui nie toute pensée évolutive para-capitalistique

                La réponse à la question est donc : "le système a avalé les hommes puisque en tant que rouages indispensables, ils acceptent le fait qu’il est omniscicent, intouchable, éternel et s’y soumette de plein gré"

                Le seul but des rouages que nous sommes est de poser des rustines ici et là pour améliorer ses performances mais tout en suivant la même route. Et pire, nous savons qu’au bout de la route il y a un mur, mais nous nous croyons totalement impuissant à l’en faire dévier ; nous ne croyons même pas que c’est possible.

                La seule solution est de vivre au mieux, le plus intensément (donc être riche) avant le plantage, en espérant qu’il survienne le plus tard possible, et en priant pour que peut être une VERITE REVELEE nous tombe du Ciel pour nous sauver en nous faisant sauter par dessus le mur. (C’est tendance, sarko insiste pour que nous croyons en l’espérance..)

                Sinon, a la charge des générations futures de se démerder ! Sans pétrole, sans minerais, des températures et des mers en hausse, avec des sites pollués à mort et des déchets nucléaires disséminés en peu partout, souhaitons leur bon courage !


              • Jason Jason 28 janvier 2008 20:29

                Bonjour Gilles, (cf. votre intervention de16h47)

                Il s’agit en effet de considérer la primauté des systèmes établis sur les aspirations des membres de la communauté que ces systèmes dirigent (avec une légitimité contestable, l’opacité étant de mise). En étant optimiste, on peut souhaiter que soit remis à plat le pourquoi de tout cela et des fins dernières du nomadisme économique. Le capitalisme nomade, avec ses transferts de sommes énormes autour de la planète en quelques secondes profite de sa mobilité pour faire des paris très risqués et déconnectés de toute application économique concrète. Ce sont des investissements purement spéculatifs (économie casino) qui n’ont aucun lien social ni même politique dans le contexte d’aucun pays (mis à part les cotations en bourse, elles-mêmes illusoires). Que peuvent les personnes qui travaillent, sédentaires, face à ces bouffées de folie faisant peser sur les populations les menaces les plus abominables ?

                Du temps de la guerre froide, il y avait la menace de la bombe atomique, aujourd’hui, et en moins de deux décennies, c’est la girouette du capital mondial dans les mains de quelques-uns qui agite son spectre destructeur. Je pense que cela vaut la peine qu’on y réfléchisse.


              • Jason Jason 28 janvier 2008 20:31

                Désolé, la mise enpage n’est pas respectée.

                 

                Bonjour Gilles, (cf. votre intervention de16h47)


                Il s’agit en effet de considérer la primauté des systèmes établis sur les aspirations des membres de la communauté que ces systèmes dirigent (avec une légitimité contestable, l’opacité étant de mise). En étant optimiste, on peut souhaiter que soit remis à plat le pourquoi de tout cela et des fins dernières du nomadisme économique. Le capitalisme nomade, avec ses transferts de sommes énormes autour de la planète en quelques secondes profite de sa mobilité pour faire des paris très risquéset déconnectésde toute application économique concrète. Ce sont des investissements purement spéculatifs (économie casino) qui n’ont aucun lien social ni même politique dans le contexte d’aucun pays (mis à part les cotations en bourse, elles-mêmes illusoires). Que peuvent les personnes qui travaillent, sédentaires, face à ces bouffées de folie faisant peser sur les populations les menaces les plus abominables ?


                Du temps de la guerre froide, il y avait la menace de la bombe atomique, aujourd’hui, et en moins de deux décennies, c’est la girouette du capital mondial dans les mains de quelques-uns qui agite son spectre destructeur. Je pense que cela vaut la peine qu’on y réfléchisse.


              • Gilles Gilles 29 janvier 2008 09:59

                Jason

                On peut l’espérer évidemment....c’est d’ailleurs tendance l’espérance

                Mais notre machine économique a une si forte inertie que ceux qui pensent pouvoir le changer radicalement à temps se fourrent le doigt dans l’oeil bien profond. Il faudra au bas mot des décénnies aprés la prise de conscience au niveau mondial, qui n’a même pas encore émergée.

                On ne renonce pas un système qui croit (regardez les bulles....rien n’empêche leur croissance) pour d’éventuels effets secondaires futurs à peine perceptibles concrêtement (et encore...). Surtout que ceux sont les gagnants du système qui tiennent les manettes de tout.

                Le seul autre espoir c’est que les rouages se grippent et cassent brutalement, tout comme une bulle spéculative. C’est ce que je disais dans un autre fil. Peut être qu’une grave, trés grave crise financière emportant les certitudes des décideurs et des masses sur la viabilité du capitalisme mondialisé aura plus de résultat que de mini réformettes à la marge.

                ça me fait penser à Trotsky qui considérait que soutenir un système mauvais (ex le fascisme) afin de provoquer une fuite en avant et accélerer sa chute pour ensuite reconstruire dessus quelque chose de meilleur pouvait être un but légitime, stratégiquement parlant


              • Jason Jason 29 janvier 2008 17:58

                Gilles,

                 

                On en revient toujours à la question de la fin et des moyens. Attendre que les contradictions internes précipitent l’écroulement du système ? Mais le "système" est protéiforme et adaptable à toutes les situations, sociales, politiques, économiques, technologiques, géographiques, etc. donc je ne vois pas d’issue de ce côté là. Quant au chemin démocratique, les urnes, les médias, et tout le bazar ambiant, peu de chances aussi.

                 

                Rien ne forcera jamais le capital à abandonner ses prérogatives, ni à changer sa nature, essentiellement fluide, mobile, discret, extrêmement imaginatif, et aventureux. Lui opposer le travail, même en grand nombre, est vain. Ce me semble être d’une autre époque.

                 

                Pas de solution proche en vue, mon cher.


              • Alexandre Rupert 28 janvier 2008 17:07

                Merci à tous de vos contributions variées. J’aimerais si possible orienter le débat post-article sur la notion d’indicateurs et de "Wende"... c’est à dire : comment pensez-vous que l’on devrait à l’avenir calculer la croissance ? Le bien-être des gens ? Sur l’idée du bien-être au travail, pensez-vous que cela fait partie integrante d une politique de civilisation ? Comment definir une telle politique ? Quelles sont selon vous les étapes d’un changement en douceur ? Quelles mesures importantes et a quel niveau ? etc, si vous avez des idees, continuez à vous exprimer !

                Merci d’avoir énoncé l’Europe, qui effectivement a un rôle à jouer dans la politique de civilisation...

                Beaucoup de questions dans certains commentaires. Sur le lien entre Francais et Allemands, je pense qu il y a bien un lien amical entre les deux nations, bien que n etant pas expert, qui va au dela des relations politiques. Les programmes ERASMUS, universite franco-allemande usw. vont bien sur dans ce sens.

                Merci de limiter les commentaires sur le debat capitalisme vs. communisme, du moins s’il s’agit d’une opinion personnelle plutot qu un aspect general. Pardonnez-moi les fautes d accents, ce n est pas evident de les mettre a chaque fois sur le clavier autrichien !


                • jantiff 29 janvier 2008 23:40

                  > comment pensez-vous que l’on devrait à l’avenir calculer la croissance ? Le bien-être des gens ?

                  Doit-on comprendre que ces notions sont équivalentes ? D’où peut venir pareille idée ?

                  > Sur l’idée du bien-être au travail, pensez-vous que cela fait partie integrante d une politique de civilisation ? Comment definir une telle politique ?

                  Je vous renvoie à l’essai de Bob Black, qui propose plus radicalement de commencer par abolir le travail ! Il ne s’agit pas d’abolir l’activité mais de la repenser hors du dogme du travail. Trop peu y sont prêts, je le crains ; et Nicolas Sarkozy n’en est pas.

                  Le "bien-être" au "travail", du latin tripallium, qui désignait un instrument de torture ? A quel point est-ce possible, et que savons-nous au juste du bien-être ? Un Sarkozy, tout au plus, achètera la paix sociale à vil prix, par des mesures symboliques qui, même bienvenues, ne font qu’entretenir le statu quo et la servitude volontaire telle que décrite par La Boétie.

                  > "Wende"

                  Je doute qu’une telle chose soit possible en France. La division y est trop grande.

                   


                • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 28 janvier 2008 17:32

                  @L’Auteur

                  "Die Wende" peut être compris en effet comme une amorce à une Révolution, cependant comprenez bien qu’un homme ne peut décider seul de déclencher le processus révolutionnaire ! En l’occurence on constate que le peuple français est absent dans la politique de Sarkozy !

                  D’ailleurs les résistances au changement empêchent ou si vous voulez redressent les décisions politiques pour éviter d’empreinter "Die Wende" !

                  Nous sommes exactement en pleine conclusion de l’oeuvre de MARCUSE : L’homme européen est un "Homme unidimensionnel", il est engourdi par la Consommation et la Désinformation !

                  Ou si vous préferez une autre conclusion, celle de REICH : "L’homme européen a peur d’être libre", d’où cette politique de civilisation a vouloir libérer les autres ! Un rêve quoi...

                  MOHAMMED.

                   


                  • Diego Diego 28 janvier 2008 17:46

                    Je pense que passer dans une démocratie es idées pourrait nous permetre d’avancer, mais brutalement je pense. Je m’explique, aujourd’hui nous votons pour des hommes, des partis qui représentent un ensemble d’idées le probleme c’est que tout le monde a des bonnes idées mais aussi de tres mauvaises (presque tout le monde). Au moins 80% de la population francaise a peur concernant notre environnement et souhaite un changement, cependant les seuls qui représentent ces idées font 5% a tout casser. Il faudrait mettre en place un système qui puisse faire ressortir des idées et non des personnes (je pense que le réfférendum dinitiative populaire serait une bonne chose par exemple...)

                    Sinon on pourrait fonctionner en considérant que l’on vote à chaque fois que l’on achete quelque chose car les entreprises ont un grand pouvoir. Pour cela il faudrait qu’elles soient transparentes sur leur fonctionnement, sur leur impact... mais cela n’est pas démocratique car tout le monde n’a pas le meme poids économique

                    Sinon on peut esperer en un despot eclairé qui soit plus humaniste..

                    Je pense que rien n’est perdu mais qu’il faut agir vite comme je l’ai déja dit précédemment. Moi je suis pret a me battre (au sens figuré) mais comment ??? et pour quoi ? et avec qui ? beaucoup de questions encore et encore mais c’est comme cela que l’on avance non. Si il a des gens motivés qu’ils se manifestent on peut prendre contact...


                    • lbc 31 janvier 2008 22:24

                      « La civilisation est quelque chose d’imposé à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comment s’approprier les moyens de puissance et de coercition » (Sigmund Freud) ;


                      • Christoff_M Christoff_M 1er février 2008 10:17

                         plus on met du sens dans des mots plus cela parait ridicule tant les actes ne sont pas la....

                        Ce message s’adresse à tous les conseillers, communiquants, experts et politiques en tout genre qui pullulent sur notre chére planète, jurant tous etre la pour le bien de tout un chacun...

                        Arretez de mentir, de faire des belles phrases, les français ne vous croient plus, vous avez trop abusé du verbe quitte à dénaturer certains mots de notre langue française.... les citoyens veulent des actes, des faits, ras le bol de ces commissions qui se réunissent, de ces experts qui nous coutent la peau des fesses pour tourner en rond, incapable d’émettre des idées réalisables....

                        ah mais que je suis bète !! si on les fait taire et si on stoppe les réunions, il va falloir qu’ils travaillent et ça c’est beaucoup leur demander !!


                        • gnarf 12 février 2008 09:32

                          Mais c’est consternant. Y’a donc que des vieux socialistes sur agoravox ?

                          Mettez vous a jour vous etes moisi. La Chine fabrique maintenant des produits de haute qualite, des tissus techniques remarquables, de l’electronique embarquee robuste, des materiaux composites...et vous mentez. J’ai une chaine-hifi chinoise depuis 10 ans, je ne change jamais mes disques durs avant d’en avoir envie, et les pires disques durs de tous les temps ont ete fabriques par une usine Europeenne qui ne respectait pas les regles anti-poussiere.

                          Vous etes a cote de la plaque.

                          Y’a-t-il des jeunes en France ? Ne vous laissez pas intoxiquer par ces charlatans qui font le commerce de l’anti-progres, de la regression, de la frousse tous azimuts.

                           


                          • gnarf 12 février 2008 13:19

                            En France, on est passes de "proletaires de tous les pays unissez vous" a "proletaires Francais protegez vous des proletaires etrangers".

                            La mondialisation et le developpement de la Chine permettent deux choses :

                            - des millions de proletaires Chinois vont acceder progressivement au meme niveau de vie que nous.

                            - il n’a jamais ete si facile pour un petit Francais de creer son entreprise. Une idee, et internet....grace a la mondialisation, une famille Francaise peut monter son projet, commander pieces et materiaux en Chine ou ailleurs, et vendre un produit aussi bon marche que l’industrie. Des producteurs Chinois fabriquant des produits de bonne qualite, il y en a plein. Certains cherchent desesperement des distributeurs en France. C’est du boulot offert sur un plateau d’argent.

                             

                            La mondialisation dont vous avez si peur met a la disposition de n’importe quel Francais tous les moyens dont dispose l’industrie gigantesque. Depot de marque par internet, importation, produits financiers en un seul clic couvrant les risques de fluctuations des monnaies. En quelques heures vous pouvez avertir le monde entier de ce que vous avez a proposer. Grace a cela, il est possible de vivre meme si l’on ne produit que des choses extremement elitistes, qui n’interessent que quelques centaines de personnes par pays.

                            Jamais les conditions n’ont ete aussi bonnes pour faire de la qualite. Vous etes un petit artisan du cuir ? Sans aucun investissement vous pouvez vous faire connaitre a l’autre bout du monde.

                             

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