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Conférence sur le climat à Accra, l’urgence s’invite dans les débats

Conjointement à la semaine mondiale de l’eau, ce jeudi a débuté à Accra (Ghana) une réunion internationale de négociations sur le réchauffement climatique de la planète. Les experts font cohorte puisqu’au nombre de 1600, alors que pas moins de 150 nations sont représentées. Dernier rendez-vous avant la conférence de Poznan (Pologne) qui se tiendra en décembre, il est ici question d’urgence et l’enjeu est de fixer la ligne de conduite pour l’après Kyoto. C’est dire toute l’importance de cette conférence qui, malheureusement, à n’en pas douter, sera encore largement occultée par la période estivale et olympique.

Alors que nombre de nos concitoyens s’adonnent encore à la coloration pigmentaire en cet fin de mois d’août, se déroule en ce moment, sur le continent africain, une rencontre capitale sur le réchauffement climatique [1], sujet global par excellence mais qui reflète encore les égoïsmes nationaux. Pourtant, c’est ici l’ensemble de la planète qui est concernée, et personne ne pourra dire « mais nous ne savions pas ». Hormis les négationnistes du phénomène, chacun connaît et peut se rendre compte dans son quotidien de l’impact des activités humaines [2] sur l’équilibre global de la terre. Mais ne nous y trompons pas, nous sommes en partie les plus menacés par nos propres inconduites pétries d’irresponsabilité notoires.

Les travaux qui se déroulent à Accra font suite à la conférence ministérielle de Bali qui s’est tenue en décembre 2007 où chacun avait défendu ses positions fermement. Les Etats-Unis ne souhaitant aucun objectif chiffré, alors que la Chine arguait de son droit au développement, donc à rejeter des gaz à effet de serre en quantité. Ces deux positions sont le reflet des blocages qui risquent de s’imposer au monde si des efforts mutuels ne veulent être consentis. Au milieu, il y a l’Afrique, qui continue à trinquer à sa mauvaise santé, et le réchauffement climatique produit sur le continent des effets bien évidemment désastreux. Par exemple, pour ce qui concerne le pays hôte de cette conférence, 1000 km2 sont en voie de disparition du fait de la monté des eaux dans le delta de la Volta, comme le rappelle John Kufuor, président de Ghana. Ce dernier de marteler aux conférenciers que « le compte à rebours est lancé », et cela depuis déjà un temps certain alors que les accords de Kyoto sont quasiment restés stériles puisqu’aucune avancée digne de ce nom peut -être affichée par les nations.

Tout comme le manque d’assainissement de l’eau fait obstacle au développement, le réchauffement climatique rajoute aux difficultés déjà subies par les pays les plus pauvres, et le coût n’aura de cesse de s’accroître dans le temps. Pourtant, c’est dans ces pays qu’un véritable laboratoire d’avenir devrait être mis en place car il y a tout à faire, et les effets pervers de notre modèle dépendant d’une consommation toujours plus importante pourraient être évités en adoptant de nouveaux comportements basés sur une attitude responsable et réfléchie. En effet, le développement dans les pays les plus pauvres devrait se faire sur un modèle éco-responsable et dégagé de toutes les scories qui paralysent les pays riches. Dés lors, pourquoi ne pas privilégier le développement exclusif des énergies renouvelables (solaire, éolien, cogénération et autres), car même si le coût des installations reste plus élevé, à terme ce sont des gains importants qui seront générés. Le transfert de technologies non polluantes devraient s’imposer comme une nécessité, traçant un avenir qui pourrait faire contagions au reste de la planète.

De même, sur le plan éducatif, l’accent devrait être mis sur les comportements citoyens responsables afin que ces nations servent non seulement d’exemple aux pays industrialisés mais encore de véritable locomotive. Et si l’avenir se jouait là-bas, dans ces pays que nous avons tendance à enterrer par avance tant les handicaps semblent insurmontables.

En ce sens, il est capitale que ces nations accueillent aussi les instances de ce monde où les sommités tentent de s’accorder sur un minimum commun dénominateur.

Sur la même longueur d’ondes, Yvo de Boer, responsable onusien de la convention sur le changement climatique (CCNUCC) [3], de rappeler que le temps est compté, notamment au regard des maigres avancées réalisées lors des conférences précédentes de Bangkok et de Bonn, le tout sur fond de risque de récession mondiale et de crise alimentaire majeure.

Même sur les échéances à fixer aucun accord n’est actuellement validé. Alors que certains estiment indispensable de fixer une échéance à moyen terme (2020), d’autres affirment que l’horizon 2050 est plus pertinent en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES). On croit rêver, plutôt cauchemarder non ?

Ainsi, la conférence d’Accra souhaite qu’il soit envisagé (on ne peut être plus velléitaire dans cette formulation), à terme, un élargissement du nombre des pays signataires du protocole de Kyoto [4], actuellement au nombre de 37, dont l’objectif à atteindre en 2012 est la réduction de 5% des émissions des GES. Cet objectif, dont on ne sait pas encore s’il sera atteint, reste toutefois éminemment symbolique, d’autant que les géants de la pollution restent largement en dehors de cet accord. Cet ici que le bât blesse bien évidemment, et chacun le sait.

Citant la devise olympique « plus vite, plus haut, plus fort », l’organisation WWF souhaite que la communauté internationale fasse sienne cette maxime en l’appliquant notamment aux négociations internationales, mais comment ne pas constater que bien loin du compte nous demeurons.

Dés lors, et malgré l’urgence qui devrait pousser vers des avancées globales indispensables, ce sont encore les égoïsmes qui s’affrontent, les petits intérêts nationaux qui prévalent, au grand dam de notre climat qui bouillonne d’impatience. Aucun ne souhaite concéder aux autres, et personnes ne semble mesurer pourtant qu’il s’agit d’un enjeu absolument vital et global. Il n’y a pourtant qu’un sens possible, qu’une issue envisageable, et non matière à tergiverser plus longtemps. En effet, tous connaissent les conclusions des experts internationaux, et les positions à raison alarmistes du GIEC, mais aussi les réponses à apporter rapidement dans le cadre d’un changement radical de nos comportements. Pourtant on en est là, quasiment au même point, à ne pas arriver à définir un calendrier, des objectifs réalistes et primordiaux. La communauté internationale piétine, ne faisant que discuter, palabrer sans aucun résultat probant, alors que perdurent les comportements immatures.

Nous sommes donc en droit de nous demander s’il ne faudra pas attendre qu’il soit trop tard, et que la réalité ait rattrapé l’ensemble de l’humanité qui devra gérer une situation désormais chaotique où le coût en terme d’impact sur le vivant sera incommensurable ?

De toutes les façons, pour qui sonnera le glas, si ce n’est pour les générations à venir ? Alors pourquoi se donner tant de mal ? En attendant, faites vos jeux (olympiques) de la vanité, messieurs les décideurs, persistez et signez sur ce chemin plus que jamais absurde, mais, qu’on se le dise, ÇA VA CHAUFFER !

[1] Le réchauffement climatique, les conclusions du GEIC

[2] Cartographie de l’impact des activités huamines sur la planète
[3] La Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique
[4] Le protocole de Kyoto, la documentation française


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14 réactions à cet article    


  • hans lefebvre hans lefebvre 23 août 2008 19:11

    Un ouvrage intéressant qui développe un point de vue très critique : Auréline Bernier, Le climat otage de la finance mondiale.
    http://abernier.vefblog.net/8.html#Le_climat_otage_de_la_finance


    • Jacques Fabry Jacques Fabry 24 août 2008 22:25

      Pour éviter ça :
      La dépêche 16 juillet 2008 15h24

      http://www.ladepeche.fr/article/2008/07/16/464270-Crise-tous-touches.htmlMon commentaire sous le pseudo Cielnature :
      « Une crise économique sans précédent nous attend dans les mois à venir. Le gouvernement et la commission européenne sont au courant mais pour le moment préfèrent ignorer ou taire. Vous avez sans doute constaté que la météo mondiale  actuelle semble devenue imprévisible et catastrophique. Pour le moment on nous laisse croire à une mauvaise saison ou à un dérèglement climatique futur. En fait le mal est là, et quand les professionnels du tourisme ruinés par le manque de soleil et le trop de fraîcheur, les agriculteurs désolés devant leurs récoltes dévastées ou leurs champs devenus stériles, les particuliers ou artisans ou industriels effondrés devant leurs biens saccagés et la perte d’êtres chers par des orages extrêmement violents, quand tout le monde brusquement comprendra que ces nuages toujours présents sont dus à la saturation du ciel par le trafic aérien devenu trop important, plus aucune assurance n’acceptera de rembourser les sinistres, les gens ne supporteront plus la hausse des denrées alimentaires, les professionnels se révolteront et en plus d’une crise économique on risque très prochainement des guerres civiles. » Cielnature (http://www.eauseccours.com/article-21327805.html)

      J’espère ardemment que ma question confiée à notre ministre de l’agriculture Michel Barnier, le 3 juillet 2008 à Bruxelles, lors de la conférence "nourrir le monde" aura été entendue dans toute son importance et finira par être examinée lors d’une réunion internationale de grande envergure telle celle commentée dans votre article.
      Question :   Peut-on envisager de créer rapidement une nouvelle branche de la climatologie, l’AVIOCLIMATOLOGIE, pour accepter de prendre conscience que l’humidité générée par le trafic aérien mondial est devenue si importante en des lieux  du globe de plus en plus nombreux, mers comme terres, qu’elle entrave désormais suffisamment la circulation naturelle de l’eau atmosphérique et de la lumière pour provoquer des orages en ligne dévastateurs, des inondations, des brouillards aussi bien que des sécheresses, incendies, fonte des glaces et par voies de conséquences entraîne l’épuisement des insectes, des plantes et l’affaiblissement du rendement des cultures ? (http://www.eauseccours.com/article-21036176.html)
       


      • hans lefebvre hans lefebvre 25 août 2008 12:07

        Existent-ils des travaux dignes de ce nom ? Quelles sont vos sources ? Comment étayez-vous votre point de vue ?


      • Jacques Fabry Jacques Fabry 25 août 2008 14:07

        Erik ORSENA, vice-président de FARM  : " Le réel revient et présente la facture "

        Mes sources : la réalité
        Les travaux sérieux : les miens, au quotidien, depuis plus de 2 ans.
        Mes experts : les plantes et les animaux, tout comme dans les laboratoires.

        Je n’affirme une chose que lorsque je l’ai vérifiée, de plusieurs manières, en plusieurs endroits, lorsque j’ai pu prévoir l’apparition du phénomène et le voir se réaliser en temps et place.

        J’ai contacté de nombreux scientifiques, des professionnels, les dirigeants de Météofrance et Météorage, un membre du GIEC : ils répondent dans un premier temps puis s’évanouissent tous au mot "avion", tremblant devant la démesure du trust.

        Je n’ai pas encore eu le temps ni les moyens d’écrire un livre sur le sujet. La mort des arbres, des plantes, des animaux, des hommes est en route beaucoup trop vite. Il est urgent que l’on regarde de près ce que j’ai découvert et je suis prêt à l’expliquer. D’abord rentrer le bateau au port, réparer le plus gros puis comprendre les détails et choisir la couleur des coursives.

        Mettre la réalité sur la table coupe le plaisir de "blaguer" comme ils disent dans le sud. Cela jette un froid, mais quand normalement, les personnes sensées se rendent compte du danger, et alors tout le monde se met à la tâche, en intense et bref, puis la joie repart. Sinon, la croisière se berce toujours au son des violons et le bateau coule sans trier les passagers.

        Prenez le temps de parcourir mon blog www.eauseccours.com

        Si vous avez des scientifiques dans vos relations, mettez-moi en contac avec eux, idem pour un éditeur ou un media papier ou télé courageux.

        La science, pas plus que l’église en son temps, ne savent tout. Le réel a toujours raison.

        SVP aidez-moi, aidez-vous à retrouver le soleil nécessaire à la vie. Pour l’eau, les explications sont plus entremêlées, mais de la fonte des glaces, banquise au Mont-Blanc’, à la sécheresse ou aux inondations dues aux orages, je peux expliquer ce qui semble être ignoré ou est soigneusement caché.

        à bientôt j’espère


      • hans lefebvre hans lefebvre 26 août 2008 19:19

        S’il y a une chose qui est incontstable, c’est la sincérité de votre démarche. Pour autant, je crois que la cause première des variations de notre climat sont à la fois liées à l’activité huamaine dans sa globalité, ainsi qu’à des phénomènes purement climatiques et imprévisibles. Par contre, il est évident que l’humain doit prendre conscience de l’aspect extrêment fragile et précieux du vivant, mais aussi que la vie n’a certainement pas remis son devenir entre nos mains ! Les processus complexes nous dépassent, la vie en est l’expression la plus aboutie, et nous n’avons pas entre nos mains son devenir. Si nous disparaissons, le vivant perdurera, par contre, si les bactéries disparaissent, alors la problématique sera différente. A ce titre, je vous recommandde la lecture des ouvrages merveilleux de Stephen Jay Gould qui, non content d’avoir été un savant exceptionnel, fut un littérateur hors pair !
        http://www.hominides.com/html/biographies/stephen_jay_gould.html
        Enfin, selon moi, l’urgence est avant tout l’injustice qui régne ici bas, avec son cortége de morts au quotidien...Sur cela nous avons un pouvoir.
        Cordialement


      • chria chria 25 août 2008 11:05

        bonjour
        merci pour cet article qui, tout en restant superficiel, nous permet de nous informer sans parti pris.

        D’ailleurs je vous déconseille tous si vous êtes adeptes de l’objectivité de vous rendre en ce moment sur naturavox car non seulement les commentaires deviennent de plus en plus bêtes et méchants, mais en plus je me fais censurer allégrément par un modérateur qui se prend je pense pour dieu le père.
        J’ai juste voulu défendre le seul commentaire intelligent (humble) de sobriquet (article sur "peut-on encore douter du changement climatique). Je me dis que l’avis d’un scientifique climatologue sur ce sujet ne les intéresse pas car ce n’est pas réfléchir qu’ils veulent, mais détruire.

        Enfin vu la médiocre qualité des articles sur naturavox, on ne perd rien au change... On se sent mieux sur agora, ma foi.


        • hans lefebvre hans lefebvre 25 août 2008 12:02

          Merci pour votre commentaire. J’essaye seulement de donner quelques informations importantes en étayant par certains liens que je pense pertinents car souvent traités de façon plus exigeante.
          Mais, ce qui me désole, c’est le peu d’intérêt suscité par ce genre d’article. En effet, mon précédent sujet concernait la semaine mondiale de l’eau, mais peu d’echo, pourtant le thème est diablement primordial. Beaucoup préférent les thèmes polémiques et s’adonnent au "trollage" et à l’invective, je préfère le débat, même si je me permets de m’engager et de prendre parti, lorsque le sujet me semble essentiel. en l’occurence, le changement climatique. Au quotidien, tant que faire ce peu, j’essaye aussi d’être congruent avec les idées avancées.


        • chria chria 25 août 2008 13:52

          Vous avez raison il faut tout de même prendre parti, car comme on dit, si on n’a pas d’avis, on n’a pas de cerveau...

          Quant à la théorie de Mr Fabry, vous savez pourquoi il ne cite pas de travaux, ni de source ?
          Tout simplement parce qu’il n’existe aucune recherche dessus. C’est un thème neuf. On peut tout de même se documenter sur les chemtrails.

          Enfin j’ai vu que mes messages sont réapparus sur naturavox. Soit je me suis avancé trop vite, soit pas assez...



          • Jacques Fabry Jacques Fabry 25 août 2008 21:14

             smiley thème neuf ? J’aurais préféré, reconnaissance d’un fait nouveau, la découverte du chaînon manquant entre la disparition des abeilles, la fonte des glaces, le dépérissement des lavandes, les maladresses des gens, l’augmentation de la fréquence des orages ou la crise économique des vendeurs de piscines...
            Sur terre, toute la vie dépend de la lumière, de près ou de loin, même de très loin pur les cavernicoles. Le trop d’avions touche à la lumière, les réactions en chaîne de causes de mortalités les plus variées sont en route.
            Sur terre, toute la vie dépend de l’eau de près ou de loin, même de très loin pur les habitants des déserts les plus profonds. Les trop d’avions touche à la répartition de l’eau, Les réactions en chaîne de causes de mortalités les plus variées sont en route.
            Il est vraiment temps d’ouvrir les yeux. Et si vous le pouvez aidez-moi à toucher les bonnes personnes pour pouvoir expliquer en détails et faire reconnaître tout ce que j’ai analysé et déjà un peu dit, (pas plus de la partie émergée de l’iceberg).


          • chria chria 26 août 2008 09:24

            Le terme "thème neuf" est peu être mal choisi. Car dans 99.9% des cas, les thèmes de recherche sont issus de relation entre d’autres thèmes de recherche. Comme des ponts, des relations... Vous parlez de chaînon manquant. Pourquoi pas.
            Mais comme je le dis souvent, il n’existe pas qu’une seule cause dans l’évolution d’un système complexe, d’autant plus si plusieurs systèmes interragissent. Les avions ont peut-être une part de responsabilité aux effets que vous décrivez, mais il existe à coup sûr d’autres raisons.



            • hans lefebvre hans lefebvre 26 août 2008 19:07

              Merci pour votre apport et pour ce lien très intéressant, en espérant que les négateurs en prendront connaissance...



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