L’herbe amère de Tchernobyl
Le 26 avril, à 1 h 23’ 44’’, suite à une erreur humaine, le réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl explosait, relâchant dans l’air la mort radioactive, il y a vingt-deux ans.
Malgré les dénégations lénifiantes du gouvernement, la radioactivité avait passé notre frontière.
Longtemps après la catastrophe, on a appris que le personnel des centrales nucléaires françaises étaient au courant de la catastrophe : toutes les alarmes des centrales nucléaires destinées à mesurer la radioactivité de l’air s’étaient déclenchées. Les employés ont donc téléphoné à leurs proches pour les prévenir du danger.
Nous, citoyens lambdas, n’avons pas eu cette chance.
En Ukraine, le mot Tchernobyl, désigne l’absinthe, plante amère.
Cette absinthe est le troisième des sept signes précurseurs de l’Apocalypse.
En effet, dans la Bible (Apocalypse chapitre 8, verset 10), il est fait mention d’une météorite, nommée Absinthe, et à sa chute « il tomba du ciel une grande étoile ardente comme un flambeau, et elle tomba sur les tiers des fleuves et sur les sources des eaux (...) beaucoup d’hommes moururent par les eaux, parce qu’elles étaient devenues amères ».
Vingt-deux ans après, le bilan continue de s’alourdir :
Malgré les affirmations de l’AIEA et de l’OMS qui tentent de minorer l’ampleur des dégâts, on sait depuis 2004, grâce à l’ambassade d’Ukraine, que 25 000 personnes ont trouvé la mort et que 85 % des enfants du Bélarus sont malades.
L’OMS veut se montrer rassurante et ne veut voir aucune relation entre l’alimentation contaminée par la radioactivité et ces enfants malades.
Sans le sacrifice des « liquidateurs » une seconde explosion, cinquante fois plus meurtrière que celle d’Hiroshima, aurait pu se produire.
Au moment ou l’EPR, nouveau réacteur français, tente de s’implanter sur notre sol, malgré la contestation, peut-on affirmer que le nucléaire français est sans danger ?
Pour l’autorité de sûreté nucléaire, (ASN) qui a diligenté une expertise à ce sujet, la réponse est négative.
D’après Patrick Gourmelon, directeur de la radioprotection humaine de l’IRSN : « le monde médical n’est pas prêt » si un accident se produit en France.
Une dépêche AFP (5/9/2000) nous apprend que les systèmes de protection français sont depuis longtemps inadaptés au risque incendie.
EDF aurait engagé 2,8 milliards de francs pour lancer un programme de réévaluation de la sûreté contre l’incendie.
L’ASN mène de temps à autre des inspections inopinées et celle du 2 juillet 2004 dans la centrale nucléaire du Tricastin conclut :
« Cet exercice a mis en exergue un manque de pratique des agents, notamment pour faire face à un incendie se propageant, des erreurs commises par l’équipe de première intervention et l’absence de déploiement préventif de moyens lourds en soutien. Ainsi l’attaque du feu par des moyens efficaces aurait pris 37 minutes. Ce délai, trop long, rend illusoire l’extinction d’un incendie bien développé ».
Le 3 mars 2005, un autre exercice surprise dans la centrale de Bugey a permis de découvrir qu’il n’y avait pas d’eau pour éteindre l’incendie.
Si l’on ajoute à cela le risque sismique dont il a été prouvé que nos centrales ne pourraient résister, et celui d’attaque délibérée ou chute d’avion pour lesquelles nous n’avons aucune parade, on voit que notre nucléaire français n’est pas à l’abri d’un accident majeur.
Le plus cocasse, c’est que la France veut construire son premier réacteur expérimental à fusion nucléaire, sur le site de Cadarache, lequel se trouve sur une faille sismique.
Cherchez l’erreur.
Car comme disait un vieil ami africain :
« Celui qui demande qu’on lui répète n’est pas forcément sourd ».
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