Irak : partage des revenus du pétrole (suite)
Je vous avais signalé dans un message du 9 mars l’extraordinaire accord de répartition de la manne pétrolière irakienne entre chiites, sunnites et kurdes qui est, ne nous y trompons pas, un des élements majeurs pour le rétablissement de la paix civile à l’intérieur de l’Irak. Les choses tardant à se matérialiser, je vous avais signalé dans un message du 17 août que les kurdes faisait de la gesticulation en annonçant qu’ils s’entendaient.
Est-ce la pression kurde qui fait soudainement avancer les choses, je ne sais ? Toujours est-il que le ministre du Pétrole irakien, Hussein Al Shabristani vient de donner les détails des dispositions qui devrait être soumises au vote du parlement dès septembre prochain. La totalité des gisements existants et à venir deviendrait la propriété de la compagnie nationale, l’Iraq National Co, qui aurait autorité pour décider de faire appel ou non aux compagnies étrangères pour les exploiter, en financer le développement ou explorer le territoire irakien. Le principe de base est que l’Iraq National Oil garde en tout cas la majorité des joints ventures éventuelles avec les compagnies étrangères.
L’argent du pétrole vendu sera réparti entre les différentes provinces du pays au prorata de la population de ces provinces.
Différents pays et compagnie pétrolières présentes en Irak du temps de Saddam Hussein comptait bénéficier de leur présence passée pour avoir un accès prioritaire aux nouveaux projets. C’est le cas du français Total ou du russe Lukoil. Les compagnies américaines, bien sûr, comptaient aussi avoir priorité. Le ministre a précisé qu’au contraire les adjudications éventuelles se feraient dans la plus grande transparence et sans aucun favoritisme. Attendons pour voir ce qu’il en sera réellement...
L’objectif de Bagdad est de passer de la production actuelle des 2,2 milliards de Barils/jours actuels à 4 milliards en 2010, soit la production d’avant la chute de Saddam Hussein et même 6 milliards en 2012. En d’autres termes devenir le 2e exportateur mondial.
Les rapports avec l’Iran, sur ce sujet en tout cas, semblent au beau fixe, puisque les deux pays viennent de signer un accord pour construire un pipeline de brut entre Bassorah, le port irakien sur le golfe Persique et son homologue iranien, le port d’Abadan. En sens inverse, un deuxième pipe sera construit pour les produits finis qui seront raffinés dans la raffinerie de Bandar Abbas en Iran à partir de brut irakien.
Espérons pour l’Irak que cette politique sera admise par tous et que, grace à l’argent du pétrole, la paix puisse un jour revenir en Irak. Ses habitants le méritent.
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