Achetez des oeuvres d’art
Le 10 octobre dernier, un amendement socialiste, validé par la commission des finances propose d'intégrer les oeuvres de plus de 50.000 euros au calcul de l'ISF. Les œuvres d'art un peu « chères » seront-elles intégrées à la « fortune » et taxées en conséquence ? Voilà la grande question d'un gouvernement du « changement »
Il convient en premier lieu de rappeler que le régime favorable réservé aux « grandes œuvres » par le prix ne date pas d'une époque de gouvernance droitière « horrible », mais simplement et tout « normalement » d'une décision prise sous une gouvernance « fabiusienne »
Ce premier rappel effectué, il est particulièrement amusant de retrouver les positions claironnées par ceux qui aujourd'hui, détenteurs des « manettes » rechignent à « passer l'obstacle » de l'intégration à la fortune.
Remarquons que ces annonces "intempestives" juste avant l'ouverture de la FIAC, le grand marché de l'art contemporain, n'est pas très "stimulant" et sera diversement apprécié des artistes et galéristes. La crise est là pour tout le monde diront les grincheux habituels, mais quand même ...
Revenons aux acteurs politiques maladroits. Parmi ceux qui s'opposent à cet amendement du Lambertiste Christian Eckert on trouve Aurélie Filippetti. A présent ministre de la Culture, elle dit vouloir préserver "l'exception culturelle" L'exonération d'ISF pour les oeuvres d'art fait partie de l'exception culturelle. Ce serait une grave erreur que de la remettre en cause alors que la compétition internationale sur le marché de l'art est très forte. La ministre oublie de préciser au passage que, dans les rangs de l'opposition en 2011, elle avait défendu une telle taxation, parlant de "niche fiscale à 132 millions d'euros".
« Nous n’avons pas les moyens, dans le contexte budgétaire qui est le nôtre, de conserver cette niche fiscale sur les actions faisant l’objet d’un engagement de conservation, dont le coût s’élève à 132 millions d’euros,à moins que tous vos propos sur la situation de disette budgétaire de la France soient nuls et non avenus. », déclarait-elle alors.
Jérôme Cahuzac, alors président de la commission des finances à l'Assemblée, prend la défense d'un amendement en ce sens du député UMP Marc Le Fur.
Au moins sur ce sujet, nous pourrions mettre un terme à cette malédiction qui veut que les uns et les autres aient des points de vue qui changent quand ils sont dans la majorité ou dans l'opposition. (savoureux !)
Pour une fois, essayons de voter ce que nous souhaitons tous lorsque nous nous trouvons dans l'opposition.
Bref, l'idée de Jérôme Cahuzac en juin 2011 est celle proposée par Christian Eckert aujourd'hui et qu'il refuse comme Ministre du Budget !
Il faudrait toujours penser que le pouvoir, comme l'opposition ne sont que des moments passagers et en conséquence réfléchir avant de parler.
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