Chronique de la campagne présidentielle française (Besson, Sarkozy)
Eric Besson démissionne du Parti socialiste sur Europe 1 et Nicolas Sarkozy, sur RTL, s’explique sur sa baisse de cinq points dans les sondages alors que Ségolène Royal remonte de deux.
Besson explique qu’il a reçu plus de coups, bas, venant de son propre camp, que de celui de Sarkozy alors qu’il avait été l’auteur de ce petit texte sur le néoconservatisme d’un Sarkozy au passeport français, dont acte, et mea culpa... Sarkozy s’explique sur diverses choses, rend hommage à Kouchner, réagit sur l’emploi, en particulier à la question d’un recruteur de supermarché ne trouvant pas chaussure à son pied car beaucoup de demandeurs aimeraient terminer plutôt à 16 heures qu’à 17 heures...
Sarkozy démarre au quart de tour, dit des choses pertinentes sur le retour à l’emploi et sur l’expérience anglaise en matière d’accompagnement, mais ne demande pas à son interlocuteur si les personnes qui préféraient finir à 16 heures n’étaient pas des mères de famille soucieuses de récupérer leurs bambins à 16h30, heure fatidique et unique pour les récupérer, sauf si on les laisse à l’étude, qui n’existe pas pour la petite enfance et le primaire, semble-t-il.
Bref, Sarkozy intervient trop rapidement sur des questions délicates, mettant tout son poids sur la question de l’organisation du travail et bien moins sur son coût et sur la place des salariés dans l’entreprise, ce qui est essentiel en matière de motivation, de dynamisme, et surtout de création de fonds salariaux capitalistiques permettant de transformer peu à peu l’assiette financière de la protection sociale. Tel est l’enjeu si l’on désire rendre les entreprises françaises moins dépendantes de prédateurs qui en effet investissent pour dépouiller certaines entreprises de leurs actifs, donnant ainsi du grain à moudre aux extrêmes toutes catégories.
On aurait pu penser qu’un Fillon pouvait orienter la campagne de Sarkozy dans cette direction, seulement François Fillon est bien plus étatiste que libéral... mais il est vrai que dans "gaullisme social", il y a "gaullisme" avant tout...
En tout cas, il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que Bayrou remonte face à Sarkozy, puisque celui-ci n’affiche parfois que la mauvaise image construite sur le libéralisme, alors que celui-là, bien loin d’être "contre" les salariés, cherche plutôt à les émanciper de tous les jougs en les conviant non seulement à participer mais à s’associer, ce qui n’empêche pas l’action syndicale spécifique, évidemment.
On n’entend pas beaucoup non plus les "sarkozystes de gauche" sur ces questions... preuve s’il en est que "la" gauche, décidément, a déserté le royaume des idées constructives, pour celui des chimères protectionnistes habituelles.
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