Présidentielles 2007 : candidats et corrida...
À quelques mois de l’élection présidentielle, l’Alliance Anticorrida s’est rappelée au bon souvenir des politiques. Soucieux d’affirmer notre volonté, voire de donner plus d’espace à nos demandes, nous avons fait parvenir aux candidats le questionnaire suivant :
1 - Se divertir d’un spectacle qui occasionne des sévices
aux animaux en public, même sous couvert de tradition, vous paraît-il légitime
?
2 - Seriez-vous d’accord pour mettre un terme à la promotion
des corridas en milieu scolaire par une circulaire émanant du ministère de
l’Éducation nationale ?
3 - 10 % des participants aux grandes ferias méridionales
fréquentent les arènes. Seriez-vous d’accord pour favoriser une feria sans
corrida ?
4 - Dans les écoles de tauromachie, dès six ans, des enfants
apprennent à tuer. Envisageriez-vous de demander la suppression du financement
de ces structures par les pouvoirs publics et les collectivités locales ?
5 - Le troisième alinéa de l’article 521-1 du code pénal, qui
sanctionne les sévices et actes de cruauté envers animaux, constitue une
exception en autorisant les courses de taureaux et les combats de coqs dans les
régions où peut être invoquée une « tradition locale ininterrompue ».
Apporteriez-vous un soutien à une proposition de loi demandant l’abrogation de
ce 3e alinéa ?
Voici la réponse ou le point de vue de chacun :
François Bayrou : « Je ne suis pas aficionado mais la
corrida est une tradition propre à certaines régions françaises qui fait partie
intégrante de leur culture. Il convient cependant de maintenir une vigilance de
tous les instants afin de garantir des conditions sanitaires permettant de
respecter la dignité de l’animal. »
Note de l’Alliance Anticorrida : Gilles Broquère, maire de
Fenouillet, l’une des plus récentes villes de sang, soutient fermement François
Bayrou et sera son candidat aux législatives.
Dominique Voynet : « En tant qu’écologiste, je suis
naturellement sensible à la question du bien-être animal. Nous avons déjà été
en contact à plusieurs reprises. Vous connaissez donc parfaitement ma position
sur les corridas, que je n’ai jamais cherché à cacher.
Je ne comprends ni ne partage le goût du public pour ce
spectacle dans lequel des animaux sont en effet mis à mort. Mon parti a
approuvé une série de mesures dont je vous fais part. »
Nicolas Sarkozy : « Je tiens à vous préciser qu’à mes
yeux, ce n’est pas le rôle de l’Éducation nationale d’assurer la promotion des
corridas auprès des enfants. Comme vous pouvez vous en douter, la pratique et
la promotion des corridas seront amenées à évoluer pour tenir compte de
l’évolution de la société, qui est de plus en plus sensible à la question du
bien-être animal. Les ferias sans corridas sont une possible voie d’évolution.
»
Note de l’Alliance Anticorrida : A été vu dans les arènes
madrilènes en 2005 et aux côtés de Simon Casas lors d’une corrida à Séville, en
2006.
Arlette Laguiller : Ses réponses indiquent très
clairement sa position.
« Je pense qu’il n’est pas légitime de se divertir d’un
spectacle qui occasionne des sévices aux animaux en public, même sous couvert
de tradition. Je suis d’accord pour mettre un terme à la promotion des corridas
en milieu scolaire et pour favoriser une feria sans corrida. Je suis favorable
à la suppression du financement des écoles taurines par les pouvoirs publics et
les collectivités locales et j’apporterai mon soutien à une proposition de loi
demandant l’abrogation du 3e alinéa de l’article 521-1 du code pénal. »
Ségolène Royal : « Une adhésion générale à l’évolution
du droit vaut mieux parfois qu’une interdiction venant se heurter à des
questions de cultures et de traditions locales, qui ne sauraient être traitées
de manière brutale. La démocratie participative doit pleinement jouer son rôle.
Aussi, je fais confiance aux initiatives citoyennes. »
NB : À l’occasion de sa visite à la manade Jullian, en
novembre 2006, dans le Gard, la candidate socialiste a déclaré à une
journaliste de La Provence : « La corrida est un spectacle magnifique. Je
comprends la passion de ceux qui s’enthousiasment pour cela ». Le 1er mars, à Mont-de-Marsan, elle a évoqué
« cette région si riche de ses temporadas, de ses places taurines si belles et
le parfum de l’Espagne toute proche... » devant un parterre d’élus aficionados
ravis : Henri Emmanuelli, Philippe Labeyrie, Jean-Louis Carrère, Alain
Vidalies, Jean-Pierre Dufau, etc.
Frédéric Nihous, représentant du parti Chasse, Pêche,
Nature et Traditions (CPNT), se dit « dingue de traditions aux échos mystiques
comme les combats de coqs et la corrida » (Libération - 27 février 2007).
C’est donc fort logiquement que nous ne l’avons pas questionné à ce sujet.
Gérard Schivardi, chef de file du parti des
travailleurs, conteste farouchement « le statut d’art à la tauromachie, et
celui de culture à la corrida. » Pour lui, les corridas de Carcassonne, contre
lesquelles nous sommes allés en justice jusqu’au bout, ne se résument qu’à un
assassinat d’animaux...
D’autres candidats n’ont pas répondu...
Marie-George Buffet, José Bové, Philippe de Villiers, Jean-Marie
Le Pen et Olivier Besancenot.
Claire Starozinski
Présidente
Alliance Anticorrida
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