Hubert Vedrine, dans un entretien avec le Nouvel obs cette semaine : « il nous faut réapprendre à nous aimer, trouver enfin point d’équilibre sans une glorification anachronique du passé (Louis XIV, Napoléon, la patrie des droits de l’homme...) en refusant l’idée que nous ne serions plus qu’une puissance moyenne condamnée à raser les murs sans rage expiatoire. »
Dommage qu’il ne parle pas une fois de la question de l’anglais dans l’UE, au sujet de laquelle il dit pourtant :
« Et je ne suis pas sûr que les Européens, malgré tous leurs atouts, aient l’énergie mentale pour constituer un des pôles de ce monde et cesser d’être une succursale du système américain. »
Par les accords Blum-Byrnes, en 1946, contre l’annulation de la dette et un nouvel emprunt, la France a accepté des quotas de films américains, ce qui a favorisé l’implantation de la culture américaine, et a grandement ouvert la voie à son hégémonie actuelle. Non que je n’aime pas Stargate ou autres séries (j’ai un faible pour la SF), ils font du super-boulot, mais le fait est là : l’UE administrative est anglophone de fait, le français est en déclin, on organise des filères spéciales anglophones pour Erasmus mundus -autant d’étrangers qui ne viendront pas étudier en français - Sciences-PO vient de le rendre obligatoire, il est imposé à l’école primaire, et souvent en 6e, faute de choix. Mon épicerie vent des « pocket bag » plutôt que des sacs de poche... Même les profs de langue s’en sont aperçus et protestent, c’est dire... Ils demandent une clarification entre le tout-anglais et la diversité linguistique, entre l’anglais imposé et le choix... Les pauvres, ils n’ont toujours pas compris que le gouvernement s’en bat l’oeil de la langue française et de la diversité linguistique !
Le courrier commun de diverses associations compltera bien le sujet :
« Les associations de défense du français répondent à N. Sarkozy ... »
« Donc, par défaut, par lecture inverse, tout le monde aura compris que la fausse grande ambition pour les langues affichée par le Préident de la République visait d’abord l’anglais. »
« En effet, faute d’une véritable politique en faveur de la diversification de l’enseignement des langues étrangères, ces mesures vont se traduire par une place toujours croissante de l’anglais dans l’enseignement au détriment des autres langues étrangères, cette langue étant majoritairement choisie par la plupart des élèves, voire imposée de fait. » (c’est moi qui souligne)
Ce qui est fou, c’est qu’il faut maintenant suppllier pour que l’anglicisation soit cantonnée aux matières scolaires mineures (merci pour elles !), l’histoire et le sport. Pourtant, c’est en histoire qu’on peut comprendre la notion d’impérialisme, culturel ou politique...
Ce sont toutes les matières qui doivent être en français ! Demande-t-on que les ministres principaux parlent en français ? Non : tous, même Lagarde et Kouchner...