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Accueil du site > Actualités > Société > Quand le décrochage scolaire devient un marché…..

Quand le décrochage scolaire devient un marché…..

Le soutien scolaire est un marché qui se développe.

Il prend parfois des formes originales comme à Montreuil.....

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Il faut faire des économies budgétaires dans tous les domaines, y compris dans l’Education Nationale !

C’est en clair ce qu’exige l’Union Européenne et qu’applique docilement le gouvernement français.

La réforme des collèges supprime jusqu’à 4 heures 30 de cours hebdomadaires en 3ème, ainsi que des classes bilingues….

L’appauvrissement de l’enseignement et l’austérité sont au centre de la réforme.

Face aux difficultés scolaires, des municipalités en arrivent à intervenir sur un champ de compétences qui n’est pas le leur.

C’est ainsi que Conseil municipal de Montreuil en Seine Saint Denis a approuvé une convention de partenariat entre une association et la Ville.

La subvention versée à l’association était de 38 000 € pour payer un salarié à mi-temps ???

Christel Keiser, conseillère municipale du POID qui a voté contre ce financement et ce projet explique son opposition dans une déclaration :

https://latribunedestravailleurs.fr/2016/07/10/au-conseil-municipal-de-montreuil/

 

Ainsi une association largement financée par des fonds publics va envoyer des tuteurs dans un collège (Marais-de-Villiers).

La commune se substitue à l’Etat pour payer sur ses fonds propres des interventions dans un collège.

C’est un engrenage sérieux qui va dans le sens de la privatisation de l’enseignement.

Je me suis renseigné sur « l’association » qui cherche aujourd’hui à se développer en Seine et Marne sur Melun et Le Mée sur Seine.

Elle fait appel à de nombreux services « civiques » pour intervenir dans les collèges.

Au-delà des questions posées par la Conseillère municipale et au-delà des objections qui sont les miennes, je suis très ennuyé par cette affaire :

Alors que les associations complémentaires à l’école publique, comme la mienne essayent de ne pas se substituer aux enseignants et n’interviennent que sur de l’accompagnement à la scolarité et ceci à titre totalement bénévole, ce type de partenariat développé sur Montreuil sème de la confusion.

Je rappelle pour tous ceux qui mettent tout le monde dans le même sac, que pour les actions d’accompagnement à la scolarité que mène l’association où j’agis :

  • Les bénévoles n’assurent qu’un accompagnement scolaire et aucun soutien scolaire ;
  • Aucune indemnité directe ou indirecte n’est versée aux bénévoles ;
  • Aucune contribution n’est demandée à la ville ;
  •  L’action se déroule en dehors de l’établissement.

Jean-François Chalot


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9 réactions à cet article    


  • Perceval Perceval 23 juillet 2016 08:16

    L’école publique française est en train de s’effondrer mais le jour où l’on donnera un chèque éducation à toutes les familles (« vous choisissez librement votre école, avec ou sans contrat avec l’Etat ») ce jour là le niveau remontera (et les mauvais établissement publics ou privés fermeront avec leurs personnels qui émargeront à Pole emploi)


    • Jean Pierre 23 juillet 2016 10:16

      @Perceval
      Vous partez du principe que le libre marché (ici celui de l’éducation) est capable de résoudre magiquement tout les problèmes. Croyance ou réalité ?


    • Alren Alren 23 juillet 2016 19:39

      @Perceval

      Pourquoi donner un chèque ?

      Il suffit de laisser les familles choisir l’établissement de leur choix ... et elles se rueront toutes vers les écoles, collèges, lycées des beaux quartiers dont le recrutement privilégié aura assuré la réputation. Bien entendu les parents des dits beaux quartiers protesteront devant des classes chargées jusqu’à la limite de sécurité et les vieux enseignants qui étaient pépères avec leurs élèves bourgeois protesteront aussi. Ce sera un beau b... azar !


      Je voudrais signaler un phénomène qui n’est jamais relevé : dans les établissements difficiles, pour des raisons de barème, sont nommés des enseignants jeunes.

      Il s’opère alors parmi eux une sorte de sélection naturelle à la Darwin. Ceux et celles qui ne supportent la dureté de ce métier sous-payé s’en vont.

      Ceux qui restent ont chevillée au corps la volonté d’améliorer autant que possible le destin des élèves défavorisés qu’ils ont devant eux. Et ils travaillent beaucoup plus, avec plus de créativité que les « vieux » qui finissent sans efforts superflus leur carrière dans les établissement tranquilles auxquels leur ancienneté leur a donné accès.

      En fait la qualité de l’enseignement est meilleure dans les établissements défavorisés socialement !

      Je signale que le privé catholique sous contrat d’association reçoit autant de l’État que les établissements publics et qu’ils ne scolarisent que 20% des élèves environ, score qui était déjà atteint avant-guerre.

      Nombre de grands élèves ne veulent pas que leurs enseignants soient des religieux dont, par ailleurs, le nombre est en baisse constante faute de vocation et que les laïcs qui acceptent d’enseigner sous le contrôle de l’office diocésain ne sont pas légion.

      Donc une arrivée massive d’élèves dans l’enseignement privé catholique lui poserait des problèmes insolubles de personnel enseignant.


    • zygzornifle zygzornifle 23 juillet 2016 08:18

      le problème c’es de trouver ensuite un boulot diplôme ou pas .....


      • Yaurrick (---.---.125.118) 23 juillet 2016 13:55

        Il ne faut pas rester dans le déni de réalité, le niveau scolaire ne cesse de chuter année après année, cf classement PISA et surtout juste en observant la jeunesse actuelle. Cela dit, avec l’égalitarisme qui est le maitre-mot, comment peut il en être autrement ?

        L’autre problème est que nombre de filières scolaires sont bouchées et inadaptées au marché de l’emploi, l’état ayant fait tout fait pour décourager l’apprentissage pour les élèves qui ne veulent ou peuvent suivre des études supérieures. Sans oublier une absence voir même une diabolisation du monde de l’entreprise.

        Il faut au contraire encourager les jeunes à aller vers les entreprises, et aussi faire en sorte que celles-ci forment les jeunes à des compétences utiles. L’EdNat est clairement à bout de souffle, aussi comme l’a dit Perceval, le chèque éducation est une très bonne idée, n’en déplaise à Jean-Pierre : les marchés feront toujours mieux que l’état, c’est une certitude.


        • ELAA 23 juillet 2016 18:01

          @Yaurrick
          Bonjour, 

          « faire mieux que l’état » mais pour quoi faire exactement ?
          Formater les élèves, les rendre « utiles » à l’entreprise, leur inculquer la résignation (« c’est le système, c’est comme ça et pas autrement, no alternative »), leur apprendre l’histoire officielle, avec interdiction de remettre quoi que ce soit en question... Bref, les rendre EMPLOYABLES. Leur inculquer la peur du chômage et de l’anti-conformisme ? Tout ça, c’est juste perpétuer l’esclavage.

          Non, personnellement, ce n’est absolument pas ma vision de l’école républicaine : il s’agirait avant tout de faire des enfants des CITOYENS (car, non, on ne naît pas citoyen, on le devient), par exemple :
           - savoir élaborer une constitution, au sein de la classe ou de l’établissement, pour apprendre, plus tard, à s’approprier cet enjeu majeur de la vie politique. Avoir ainsi une conscience de groupe, de société, dès le plus jeune âge et de façon ludique.
          - savoir lire/écrire/compter, d’accord, mais aussi SURTOUT : savoir lire les images, apprendre le montage audiovisuel (pratique et théorie) afin de ne plus être un illettré du JT et de la télévision en général, bref, être en mesure de décrypter le lavage de cerveau opéré par les médias (je ne vois rien de plus important, à vrai dire).
          - apprendre à douter et à remettre en cause, notamment l’histoire officielle (et il y a de quoi faire). Ne pas accepter un savoir « tout fait » déversé par un maître, mais plutôt une méthode basée sur la curiosité et le plaisir de découvrir par soi-même (usage de l’auto-correction...) De nombreuses pédagogies (payantes, le plus souvent) fonctionnent ainsi.
          - Non nous n’avons pas tant besoin de scientifiques et d’ingénieurs, nous avons besoin de sciences humaines, de philosophes, de sociologues et d’artistes pour décrypter le monde, ouvrir les horizons et dénoncer les mécanismes mortifères néo-libéraux. Et SURTOUT, dire aux nouvelles générations que TOUT EST POSSIBLE, pas besoin d’être formaté, casé, moulé... ça, ça nous appauvrit tous. Nous devenons par l’éducation des « copies conformes » juste bonnes à être employées, donc au final exploitées. Pourquoi n’apprend-on pas à « entreprendre » à l’école, sans la peur de l’échec (inculquée elle aussi par le système de compétition, notation...)

          L’entreprise n’a pas à dicter ce qu’un citoyen doit être. Le marché du travail n’a besoin que de pauvres, très pauvres compétences. L’ECOLE DEVRAIT NOUS RENDRE LIBRES, TOUS, par le développement de l’esprit critique, l’esprit de la communauté, l’ensemble et non la compétition-chacun-pour-soi. Au contraire, pour les meilleurs, elle formate, pour les moins bons, elle casse. 

          Soyons honnête, elle n’a JAMAIS, depuis sa création, eu ce but. Et c’est bien ça qu’il faut changer.

        • Coriosolite 23 juillet 2016 19:49

          @ELAA
          Ce que je veux pour mes enfants, pour tous les enfants :

          qu’ils arrivent en 6ème en sachant lire, écrire, compter, qu’ils connaissent l’orthographe.

          qu’au collège et au lycée ils apprennent 2 ou 3 langues étrangères avec des profs compétents et qu’après 7 ans ou 6 ans d’apprentissage ils soient capables de parler ces langues avec aisance.

          Je veux des maitres compétents, bien payés et motivés. Pas de gens qui sont là pour échapper au chômage et avoir de belles vacances.

          Je veux des maitres présents toute l’année scolaire, pas en stage, en formation 10 ou 15 jours par an.

          Je veux une année scolaire complète, du premier au dernier jour de classe. Pas une année scolaire qui finit le 10 mai.

          Je ne demande pas à l’ EN de former des « citoyens », je lui demande de transmettre un savoir de qualité qui permettra à mes enfants d’avoir accès à la culture et de forger leur personnalité par eux-mêmes.

          Je ne demande pas à l’EN de former des « professionnels ». Pour ça il y a l’entreprise ou des lieux d’enseignement dédiés à l’apprentissage de métiers.


        • Rincevent Rincevent 24 juillet 2016 00:47

          Il faudra quand même que quelqu’un m’explique pourquoi cette profession d’enseignant, qui jouit de tellement de privilèges (d’après certains), peine de plus en plus à recruter, jusqu’à baisser (de façon inquiétante) le niveau de sélection. Logiquement, les candidats devraient affluer, non ? Or ce n’est pas le cas. Alors ?


          • zygzornifle zygzornifle 26 juillet 2016 09:14

            quand on vois le décrochage des politiques .....

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