Une des futures zones de décollage des états dit en développement est bien le Sud-Méditerranéen et l’Est-Méditerranéen.
Une série d’éléments milite en ce sens, haut niveau culturel, une des plus vieilles traditions commerciales du monde, affinités et proximités de grosses zones développées économiquement au Nord, et un renouveau de culture industrielle (les investissements dans le textile ont été par exemple des ballons d’essai en ce sens, avec toutes les difficultés inhérentes).
Nous avons là toute une série de peuples et d’états auxquels il ne manque plus grand chose pour décoller nettement.
Les crises d’identité (habilement exploitées par les tendances islamistes les plus dures) sont en voie d’être dépassées. Elles sont et ont été le passage indispensable d’affirmation de soi des cultures du Sud Méditerranéen.
Restent des chantiers de construction immenses, des noeuds politiques qui restent encore malheureusement encore en place (l’absence d’état palestinien, la question de Chypre, les secousses sur la question sahraouie qui n’est pas close, les contentieux sur les présences espagnoles au Maroc, la question égyptienne et sa lèpre corruptrice, son défi démographique, par exemple).
Les nationalismes diviseurs sont de bien moindre intensité et dangerosité par rapport aux nationalismes qui ont déchiré l’Europe il y a peu de temps. Ils peuvent lentement rentrer dans le cadre d’une intensité normalisée.
Tout concours à faire de la Méditerranée un grand enjeu sur le flanc sud de l’Europe, un énorme gisement de croissance et de richesse.
Pour la diplomatie européenne qui s’est concentrée sur son Est et qui s’y concentre toujours en grande partie, il y a là une faiblesse d’anticipation, une grande médiocrité dans la mesure des enjeux et des efforts à faire.
L’Italie a depuis longtemps une relation suivie et une politique méditerranéenne, la France c’est beaucoup plus compliqué , c’est une politique où se mélange l’affectif (pour le meilleur), et la haine (pour le pire), les fantasmes sur l’immigration et en même temps des liens charnels et culturels.
Sarko là dedans joue sa partition mais on a beaucoup de mal a y trouver chair et un squelette convenable. Mais, pour une des deux grands ex-puissances coloniales du sud méditerranéen, l’exercice est difficile et les a-prioris idéologiques n’aident certainement pas.
Mais la direction est toute tracée du développement des échanges et des investissements en méditerranée, pour ré-équilibrer l’Europe sur son Sud qui lui a donné les fondements principaux de ses cultures et de ses civilisations.