Un grand merci pour votre témoignage.
Concernant le "congé parental" je pense en effet que le jour où le pourcentage d’hommes qui le prendront sera équivalent à celui des femmes le couple aura trouvé un nouvel équilibre ; l’activité est en soit enrichissante et ce break permet de prendre du recul par rapport à la vie professionnelle éventuellement pour un nouveau départ ensuite.
Les ruptures de contrats sont très fréquentes en cas de grossesse. La plupart des futures mères sont des jeunes femmes. Ce début de carrière pour elle, comme pour leurs compagnons, se fait actuellement à 75% en CDD, mission d’interim et CNE (2 années probatoires)
CDD et interim ne sont soudain plus renouvelés quand s’arrondit la future mère et j’ai vu des CNE rompus (sans motivation) pour ce fait.
Demandez vous pourquoi des banques comme le crédit agricole font des contrats d’un mois renouvelablespour le remplacement des personnes en maladie de longue durée (cancers) alors qu’ils pourraient en toute légalité faire des contrats qui se calquent sur les arrêts des absents (qui sont en général de 3 à 6 mois pour des maladies de cette gravité) ? uniquement pour se défaire de la remplaçante si une grossesse vient à être repérée.
Les remplacement du public se font dans les mêmes conditions : dans les hopitaux, les crèches , les services de nettoyage ou de cantine des écoles.
Certaines femmes ne parviennent même pas à accéder au droit au congé pour maternité - elle sont virées avant d’avoir les heures travaillées nécessaires notamment quand elles ont des temps partiels subis.
Si par une erreur de contraception vous vous trouvez enceinte lors de votre période d’essai, l’essai est immédiatement dit non concluant comme aucun motif ne doit légalement être donné c’est "ni vu, ni connu"
Pour pouvoir prétendre à une indemnité aux prud’hommes il faut pouvoir faire le lien entre l’annonce de la grossesse et l’arrêt du contrat de travail . Pour cela il ne faut PAS parler de la grossesse et ne la faire connaître à l’employeur que par le certificat officiel envoyé par lettre recommandée au dernier moment.
Par ailleurs les retours de congés de maternité et de congés parentaux se passent assez fréquemment mal. J’ai vu des jeunes femmes mises "au placard" jusqu’à la déprime et la démission suite à une grossesse mal acceptée par l’employeur. Ou alors à leur retour on leur propose des horaires de travail complètement inadaptés à leurs impératifs familiaux . Autre solution on s’arrange pour qu’elles aient un maximum de frais de garde : heures tardives de sortie du travail, jour de congé hebdomadaire refusé le mercredi ou le samedi et autres hypocrites manoeuvres.
Lors de vagues de licenciement économiques , les jeunes mères en maternité ou en congé parental sont systématiquement mises sur les listes des licenciées , motif pris qu’elles vivent en couple et qu’il y a donc deux salaires.
Quant à retrouver un emploi avec de jeunes enfants c’est un parcours du combattant car les employeurs exigent souvent des horaires de travail irréguliers ou atypiques.
Ces trajectoires professionnelles heurtées se voient d’ailleurs statistiquement dans l’invraissemblabe différence qu’il y a entre les retraites des femmes et des hommes. à partir de 75 ans , quand la mort sépare les couples , le taux de pauvreté est de 5,4% pour les femmes et 2,2% pour les hommes. (état des inégalités en France 2007 page 91)