Que le vote parlementaire n’entre pas dans votre vision de la démocratie est une chose.
Que cette procédure soit anticonstitutionnelle ou anti-démocratique en est une autre.
Le débat est donc entre votre vision de la démocratie que vous exigez directe et celle de la constitution française qui le définit comme directe (ou référendaire) et/ou indirecte (ou représentative) ; le choix est constitutionnellement à la discrétion, en ce qui concerne la constitution, du président de la république.
Vous voulez changer la constitution, c’est votre droit, mais n’entretenez pas la confusion entre votre vision de la démocratie et celle de nos institutions en prétendant que la procédure parlementaire est anti-démocratique, voire anticonstitutionnelle, sur fond d’un populisme ou d’un recours à la notion de peuple démocratiquement discutable : ce qui fait qu’un peuple est un peuple, si cette notion n’est pas une mythe populiste, ce sont ses institutions électorales et représentative, car il ne faut jamais séparer le notion de peuple de celle d’ensemble des citoyens en droit de voter librement et qui sont toujours politiquement désunis et changeants. Je vois une contradiction entre votre appel à la démocratie directe permanente et votre volonté d’instaurer le pluralisme représentatif car les deux sont logiquement dans les faits et le plus souvent incompatibles : tout référendum, comme notre histoire nous l’a enseigné, risque toujours de tourner au plébiscite ou au rejet sans alternative positive ! Pour cette raison, l’Allemagne refuse le référendum national au nom de la démocratie.
Je vous rappelle enfin que notre constitution, qui accorde au président de la république le choix des procédures, a été votée par référendum le 4/10/58.