Il me semble que vous avez mal lu Kant.
Celui-ci en effet n’exclut en rien les jugements empiriques comme jugements valides de connaissance pour en tirer une stratégie d’action efficace (lire son texte sur "l’anthropologie en son sens pragmatique"
De plus le référendum, pour lui, ne peut être qu’une procédure technique et n’est en rien un principe politique républicain fondamental (ou catégorique), au contraire de celui de la séparation des pouvoirs. Du reste Kant était plutôt partisan d’’un despotisme éclairé sur fond de la liberté d’expression que de la démocratie d’opinion. Or le référendum peut devenir un instrument de la confusion des pouvoirs en faisant d’une majorité toujours instable (et la victoire de NS en 2007 prouve que la majorité des non de 2005 est devenue en 2007 une majorité qui a approuvé le procédure parlementaire promise par lui) d’électeurs les détenteurs d’un pouvoir potentiellement sans limite ( Rousseau, lui, refusait que l’exécutif soit soumis au vote populaire, de même qu’il refusait la démocratie parlementaire et les partis politiques au profit d’une démocratie directe purement législative, sans partis politiques.. !)
La question du référendum n’est pas et n’a jamais été une question de principe en démocratie, mais d’opportunité politique et cela pour aucun philosophe raisonnable de la politique (sauf Rousseau et encore sans aucune alternative politique, dans des sociétés nombreuses, pré-construite par des partis ; ce qui soulève plus de problèmes pratiques que cela n’en résout ! Il faut ajouter que, pour Rousseau, la démocratie législative directe ne pouvait vivre que dans des micro-sociétés socialement égalitaires. Autant dire que le modèle rousseauiste de son propre aveu ne vaut rien pour nos sociétés modernes).
Petite leçon de philo politique pragmatico-kantienne. Beaucoup d’anciens lecteurs de Kant semblent en être resté à sa philo morale (qu’il ne confond jamais avec la politique) trop rapidement survolée en terminale sans son complément obligatoire que sont ses "idées sur l’histoire d’un point de vue cosmopolitique" et son "traité sur "la paix perpétuelle"