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Commentaire de Marc Bruxman

sur Vomir l'école


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Marc Bruxman 20 mai 2008 19:37

Le gros problème à l’école telle qu’on la conçoit aujourd’hui et malheureusement maintenant à l’université c’est l’éducation de masse.

Il est difficile de faire de l’enseignement de qualité à 30 élèves. Surtout quand en plus un technocrate a voulu faire de la mixité sociale et que la classe n’est pas homogène.

Parce que ca c’est le pire, donner un cours à des élèves qui ne sont pas tous du même niveau. Soit vous vous adaptez au plus faibles et les meilleurs se font chier (c’est du gachi pour eux) soit vous vous adaptez aux meilleurs et les plus faibles décrochent (ce qui est également du gachi).

Ca c’est valable en petite classe, mais toujours autant à l’université. Je dirai même que c’est de plus en plus valable. Quand vous donnez un TD de Maths à des Deug et que ceux ci ne maitrisent pas la trigonométrie de base pour un certain nombres, vous passez soit du temps à réexpliquer la trigo (et les bons élèves qui sont venus se font chier) ou vous faites comme si ils savaient et ceux qui ne savent pas décrochent. Moralité si on avait fait un test d’évaluation en début d’année et fait les groupes en fonction, le prof pourrait savoir comment cibler son cours.

Tout ce temps et cet énergie perdue c’est du temps en moins pour faire vivre la matière. C’est à dire expliquer le contexte, l’histoire (pourquoi ce théoréme, dans quelles conditions on l’a découvert, etc, etc...). Et au final, le cours de Maths (pour citer ce que je connais) devient tellement chiant que même le prof n’a plus envie de le donner.

Et à l’inverse, donner un cours devant une classe a peu près homogéne c’est le bonheur parce que vous pouvez contextualiser les choses et faire vivre votre cours. Réexpliquer la trigo en soit ce n’est pas chiant. Ce qui est chiant c’est que tout le public ne soit pas sur la même longueure d’onde.

C’est assez simple à comprendre. Imaginez que vous êtes musiciens. Préférez vous un public de fans de votre genre de musique ou un public dont une partie ne parvient pas à apprécier ce que vous jouez ? Et bien pour le prof c’est pareil. Il y a une dimension "art du spectacle" dans un bon cours. Et le public est aussi important que le prof pour que cela marche bien.

Et sinon, bah il a fallu que je rentre en école d’ingé pour ne plus me faire chier en cours. J’ai même appris à y aimer les Maths que je fesais avant plus parce qu’il le fallait et que j’y arrivais moins mal que d’autres. Mais on était enfin avec un niveau relativement homogéne et les profs ont pu se lacher. Et bien finalement j’aurais jamais cru avant cela que j’aurais pu dire spontanément qu’une démonstration était "belle".

 


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