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Commentaire de dana hilliot

sur Qu'est devenu le Quart-monde ?


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dana hilliot (---.---.59.102) 4 octobre 2006 13:24

la réalité visée par le concept de quart-monde n’a pas disparu. Depis l’invention du RMI, nous savons même avec une certaine précision combien de personnes vivent en France en dessous du seuil de pauvreté, tel que défini au niveau européen (pour rappel lire ce texte : http://www.euromarches.org/francais/04/0319_7a.htm ou consulter le site de l’observatoire des inégalités : http://www.inegalites.fr/spip.php?article388 )

En France le revenu minimum d’insertion s’élève à 406 euros à taux plein, auquel on peut ajouter les allocations logements (ce qui au maximum conduit à un revenu de 605 euros : je suis bien placé pour le savoir)

Le seuil de pauvreté en France, déterminé comme étant en dessous de 60% du revenu médian s’élève à 539 euros.

Bref.. A quelques euros près, on n’en est pas loin (mais au rmi, chaque euro compte).

Autrement dit, la France (comme la plupart des pays européens, sans parler de bien d’autres pays où n’existe même pas un revenu minimum de quelque sorte que ce soit), admet "institutionnellement pour ainsi dire la pauvreté en son sein, et l’administre.

Toutefois, au-delà ou en-deça des chiffres, la pauvreté n’est pas, comme le disait le Père Wresinski une simple histoire de chiffres et de pouvoir d’achat : comme le souligne l’économiste indien Amartya Sen depuis trente ans, la pauvreté est aussi et avant tout une privation des droits élémentaires, c’est-à-dire de la capacité de participerà la vie collective (économique, politique, sociale), ou, pour le dire dans sa langue : l’accès interdit aux libertés de base.

Les habitants du quart-monde ne sont pour ainsi dire pas « pris en compte » par le politique. Certes, ils ont des représentants (certaines associations, des oeuvres de charité, des collectifs d’action), mais le pouvoir en place, trop conscient de leur vulnérabilité, de leur impuissance, peut sans crainte se contenter de les maintenir dans l’antichambre de la vie sociale (et de temps à autres s’en servir comme bouc émissaire, les traitant de fainéants, ce qu est une traduction vulgaire mais efficace de la méritocratie).


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