@fonzibrain
J’ignore totalement à qui appartiennent les Banques Centrales Africaines en général. Elles ont toutes officellement les droits d’émission de monnaie, de fixation des taux directeur et même parfois de taux de change par rapport aux autres monnaies (donc des décisions de parité non fixées par le marché de l’offre et la demande). Par contre, savoir à qui elles appartiennent et surtout à qui elles obéissent me semble révéler tout un ensemble de situations assez contrastées.
Pour le cas du Zimbabwe pour continuer dans l’exemple de l’article, tout le monde - y compris les niveaux politiques décisionnaires avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger à propos du problème que représentait ce système pour l’avenir du tourisme - m’ont clairement indiqué que le décisionnaire n’était pas GIdéon Gono, mais qu’ils se trouve plus haut sans qu’on me cite jamais de nom. Cependant, officiellement, le gouverneur Gidéon Gono prend ses décisions en toute indépendance comme dans les pays occidentaux. Et donc, il semble très difficile de savoir si le "plus haut" signifie le chef de l’état ou un ensemble de cartels privés.
Je n’ai pas eu l’impression que la question de la propriété effective de la Banque Centrale (à savoir l’état ou des Banques ou un organisme indépendant semi étatique) n’était un problème du moment que l’état commandait la manière de fonctionner. Et bien évidemment, il y a un black out sur ce sujet manifestement tabou qui m’a très vite convaincu qu’il ne fallait pas que j’insiste à poser des questions trop précises. Ce qui fait que je n’en sais rien du tout et que j’en suis réduit à des impressions et des supposisions qui n’ont guère plus de valeur que des élucubrations.
Au passage, les personnes qui ont encore de l’argent officiellement au Zimbabwe ne le confient pas à des banques mais en ont une bonne partie en bourse. Cela peut paraître curieux que la Bourse du Zimbabwe, dont les entreprises ont des titres dont la valeur est libellée en dollars zimbabwe puisse être encore d’un intérêt quelconque.
Mais la réponse est que, à moins de transformer cet argent en US dollars et de les placer à l’étranger (ce qui est se situe quelque part entre l’interdit et l’anti-patriotisme), la Bourse est le seul moyen de garder de la valeur à ses avoirs. En effet, la Bourse est devenue le moyen de conserver de la valeur à sa fortune en dollar Zim, car les cours sont constamment ajustés pour correspondre à la réalité du taux du marché noir. C’est très curieux comme phénomène, et tous les Zimbabwéiens qui ont officiellement de l’argent en Z$ le placent en Bourse, car c’est le seul endroit totalement légal et moral au Zimbabwe où leurs liquidités gardent leur pouvoir d’achat et même progresse. AInsi, le placement qui en Europe est toujours entaché d’un risque non négligeable est devenu au Zimbabwe le plus raisonnable et le moins risqué.