voilà pour expliquer à ta grand mère la crise :
dame Ginette tient une bistrot à Corgémont dans le Jura.
Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses fidèles clients, tous alcooliques, presque tous au
chômage de longue durée. Vu qu’elle vend à crédit, dame Ginette voit augmenter sa fréquentation et, en plus, peut
augmenter un peu les prix de base du ’calva’ et du ballon de rouge.
Le jeune et dynamique directeur de l’agence bancaire locale, quant à lui, pense que les ’ardoises’ du troquet
constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à dame Ginette, ayant les dettes des
ivrognes comme garantie.
Au siège de la banque, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et
autres sigles financiers imbitables.
Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de
Londres, aux Bourses de Zürich, Tokyo, Francfort, Paris, etc.,
à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous (c.à.d. les ardoises des ivrognes de
dames Ginette).
Ces ’dérivés’ sont alors négociés pendant des années comme s’il s’agissait de titres très solides et sérieux sur les
marchés financiers de 80 pays.
Jusqu’au jour où quelqu’un se rend compte que les alcoolos du troquet de Corgémont n’ont pas un rond pour payer leurs
dettes.
La buvette de dame Ginette fait faillite.
Et le monde entier l’a dans le c...