La sécurité routière, débat passionnant s’il en est. Et probablement aussi passionné que passionnant, un débat qui touche de près à notre mortalité et propulse dans l’espace public nos ressorts les plus intimes.
Cela dit, s’il y a bien quelque chose d’agaçant c’est cette tendance à brandir les grands chiffres : "autant de mort par jour sur les route que le 9/11".
Pour autant que cet article soit fiable, laissez moi citer wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_mortalit%C3%A9) :
"l’OMS a défini dix facteurs de risques, qui représentent la majorité des causes de décès :
la sous-alimentation (plus de 3 millions de décès d’enfants dans les pays en voie de développement), les pratiques sexuelles dangereuses (2,9 millions de morts) , l’hypertension artérielle (7 millions de décès par an), le tabagisme (5 millions de décès par an), l’alcoolisme (1,8 million de décès par an), l’utilisation d’eau non potable et le défaut d’assainissement et d’hygiène (1,7 million de morts), la carence en fer (1 million de décès par an), l’enfumage des habitations par des combustibles solides, l’hypercholestérolémie (4 millions de décès par an), l’obésité."
Avec toutes ces causes, qui n’incluent pas les accidents de la route, on est à 27 millions de morts par an.
Un peu plus loin dans l’article, des statistiques sur la France en 2006 :
"cancer : 30% des décès, maladies cardio-vasculaires : 29 % des décès, Accidents (pas forcément de la route) : 5%, suicides : 2%, diabète 2%, Alzheimer 2%"
Excusez-moi mais ça met sérieusement en perspective les 1,2 millions de morts par an sur la route. Et ça nous rappelle à notre condition humaine : la vie puis la mort, aussi révoltante soit-elle.
Que la voiture vous semble insupportable, inutile, etc me paraît hautement respectable. Vos propositions d’amélioration de la prévention en particulier me paraissent très judicieuses. Par contre jouer avec des ressorts aussi faciles que les grands chiffres et la mort me paraît déjà plus douteux.
J’aimerais bien être capable de prendre le recul nécessaire pour remettre toute chose en perspective, en incluant la condition humaine et son lot d’incongruités et de contradictions qui vont avec (besoin de prendre des risques, besoin de liberté...) et sans lesquelles nous ne serions plus des hommes. Je suis sûr qu’on y gagnerait beaucoup dans l’analyse de ce qu’il faudrait changer pour un monde meilleur. Ce qui me surprend c’est le nombre de personnes (dont je fais partie) qui hurlent au scandale, au secours sur tel ou tel problème. Il doit y avoir une façon d’aborder le situation actuelle sous un angle plus général, un angle nouveau... forcément... j’espère...