> Friedmann était une ordure.
Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas d’accord avec lui (entre nous, bien que libéral, je ne suis pas non plus d’accord avec Friedman...) qu’il mérite d’être insulté, vous savez. Je ne suis pas d’accord avec Marx, Sorel, Hegel, Proudhon, Keynes, Bakounine, Rousseau, ça m’autorise à les appeler « ordures » selon vous ? (quoique Sorel pourrait objectivement le mériter ;))
> A l’époque j’avais proposé comme sujet de thèse « la notion de Dieu dans les théories économiques » pensant parler du mythe de la main invisible
Et vous avez eu votre diplôme ? Je dis ça, parce que pour voir un signe divin dans « la main invisible », faut vraiment avoir mal compris Adams Smith (ou encore en avoir lu une version déformée par ses adversaires...)
> soyons conscients que derrière toute théorie il y a une idéologie
J’aurais dit précisément l’inverse :)
Derrière toute idéologie (prenons quatre exemples : le libéralisme, le communisme, l’interventionnisme, le militarisme) il y a une théorie (l’harmonie des intérêts bien compris dans un régime de liberté et de droit pour le libéralisme ; certaines théories économiques disant que l’optimal économique est atteignable par l’action de l’état pour l’interventionnisme ; la théorie de l’appauvrissement des masses pour le communisme ; la théorie que dans un échange il y a nécessairement un gagnant et un perdant pour le militarisme) discutable par la raison (c’est pour cette raison que Bastiat et Proudhon ont — hélas sans grand succès — débattu publiquement dans un journal populaire ; que Hayek (libéral, pour les incultes) a dédicacé son livre « la route de la servitude » à « tous les socialistes du monde »)...
On ne discute pas d’une idéologie, mais des théories qui la supportent (enfin, ça dépend du sens que l’on attache au mot « idéologie », bien sûr)
Si ce sujet vous intéresse, je ne peux que vous conseiller la lecture de « maudit argent ! » (http://bastiat.org/fr/maudit_argent.html ). Il montre comment une erreur économique courante et apparemment innocente (confondre richesse avec argent) peut amener (entre autres) à une idéologie nationaliste guerrière (et au keynésianisme ;)). De ce point de vue, ce n’est pas l’idéologie nationaliste guerrière qui a créé la théorie manifestement erronée de l’identité entre monnaie et richesse, mais bien l’inverse...
Cette idée a aussi beaucoup été développée par Mises dans « Le gouvernemnt omnipotent ». Il développe aussi l’idée qu’une même théorie peut engendrer plusieurs idéologies (il donne comme exemple l’idéologie nationaliste comme une interprétation alternative des théories sous-tendant à l’idéologie socialiste — socialisme de son époque, bien évidemment)