L’aspect « sombre » d’aujourd’hui est le versant négatif des grandes oscillations qui accompagnent le changement de nos supports de mémoire

- pensée religioso-mystique à pensée du langage raisonnant (Socrate et un peu avant) : le langage lui même est le premier support d’une mémoire en association avec un raisonnement, et non un savoir-faire uniquement. LE contrepied vient de suite : les sophistes, ces gens qui raisonnent pour trois drachmes de plus dans leur poche et foutent la m... dans les débats de l’Agora.

- imprimerie. Super d’avoir la bible au départ, et puis au XVII, le gros de l’imprimerie , pour survivre, ce sont les libelles et les pamphlets + ou - infamants, comme nos forums à enguelades godwinnesques aujourd’hui. Ca n’empeche pâs qu’on a jamais eu autant d’excellents livres à disposition (Braudel, Hobsbawm en histoire, par exemple)

- Radio, cinéma : Ca démarre en intéressant les gens pour qu’ils approfondissent ce qu’ils connaissent , puis ca s’inverse, le medium capte les modes de pensée et de parole, le jingle l’emporte, le son s’affadit globalement même si des points isolés sont toujours très bien et « mieux » que ce qu’il y avait avant. Bon raps et tonnes de starac, bon jazz et tonnes de chansonnettes, mauvais jazz et trois aznavour, je vous laisse juge.

- Télé, internet : perte de l’habitude de lecture concentrée (cf Ars industrialis), impressions que vous citez de puissance, de loisirs futiles et de désirs futiles.

L’extériorisation technique noustient donc. Parmi les deux-trois directions encore incertaines de la prochaine extérioirsation technique, je citerais celle induite par la génétique et par la getsion de l’énergie. Traçabilité des bilans énérgétiques des individus, des tendances génétiques, avec une génétique qui reconnaitrait la complexité comme centrale à son fonctionnement (faite de quoi, c’ets trop totalitaire et ca va dans le mur en qqs années).

On passerait son temps à gérer ses gènes (en fait son épigénèse, berbard !) et son être neurologique suivant de nouvelles symbioses qui dépasseraient Freud (y s’rait temps), donc possibilité d’une extériorisation qui laisse un peu de répit aux noirceurs staracadémeiens et indésirantes de l’ex société de loisirs que vous me semblez peindre.

Le brouillon est sans doute plus vaste que celui que plaide Attali, mais il me plait d’imaginer que nous savons déjà à peu près à quoi ressemble l’extérrioisation interent (facebook et généralisation) et que cela a des limites assez simples...