Un article intéressant sur les problèmes rencontrés par des individus qualifiés de « résilients ». Mais le problème est que ce concept est moins attaché à la personne qu’à une constellation particulière d’opportunités et de dispositions. En conséquence, on peut se demander : quel pourcentage d’individus ayant dépassé des traumas ou confrontés à des contextes familiaux à risque connaissent ces problèmes psychologiques à l’âge adulte, ce pourcentage est-il différens par rapport à une population d’individus « non résilients », ce qui permettrait d’inférer qu’effectivement les enfants résilients sont plus ou moins à risque pour ce type de problèmes.
Par ailleurs, ce concept a été repris par Cyrulnik, mais est un concept né aux tout début des années 80 aux USA (je crois que c’est Suzanne Harter qui l’évoque la première). Bien que l’objectif a été dans un premier temps de rechercher les qualités intrinsèques de l’individu résilient, la conception actuelle de la résilience est effectivement dans l’opportunité d’un étayage socio-affectif avec un partenaire régulier dans l’environnement habituel.
@ Bardamu : Je suis en grande partie d’accord avec votre critique à l’égard de la psychanalyse, mais Cyrulnik, même s’il est un peu cabot et surfe davantage sur la vague médiatique pour vendre ses bouquins qu’il ne contribue à faire avancer les connaissances en psychologie, n’a pas le même discours qu’un Marcel Rufo, un Aldo Naouri ou un Jacques Salomé qui profèrent des absurdités sans nom qu’ils assènent du haut de leur piédestal complètement surfait. Je doute que ces personnes aient une seule fois dans leur vie lu « Child Development » ou « Developmental Psychology », qui sont pourtant les revues scientifiques incontournables dans lesquelles sont publiées les études « rigoureuses » (globalement) sur le développement psychologique de l’enfant.
Oui la psychanalyse est en très grande partie une escroquerie, oui Freud a menti, triché, et ses idées n’étaient pas si novatrices que ça, mais bien dans l’air du temps. Notamment, il s’est inspiré des conceptions de Franz Brentano dont il suivra ses cours à Vienne prendant trois ans pour développer sa théorie des trois instances de la personnalité. Oui la psychanalyse est une religion, car elle repose sur des théories fumeuses que l’on ne peut mettre à l’épreuve, et qui, lorsqu’elles sont confrontées aux faits, sont largement contredites par la psychologie du développement contemporaine, notamment le Complexe d’Oedipe (voir Roos et aL ).
Faut pas jeter tous les psys tout de même, mais en France, un des derniers bastions de la psychanalyse avec l’Argentine et le Portugal, il faudra un peu plus de temps pour qu’une approche plus scientifique de la psychologie puisse se faire entendre, tant la psychologie française est tenue par les sectes freudiennes, neo-freudiennes et lacaniennes. Le tout neuroscience ne résoudra rien, malheureusement... on revient aux mêmes écueils des grandes controverses du 19eme (remarquez, c’est cohérent avec ce qui se passe au niveau du salariat !!...).
Seule une approche holistique, systémique, cohérente avec les théories du chaos, héritière de la pensée de James Mark Baldwin, Pierre Janet, Lev Vygotsky, et en filiation directe de James J. Gibson et Urie Bronfenbrenner me semble crédible pour une compréhension du fait psychologique.