Oui, taktak, je vous donne mes grains à moudre :
- Peripate est intéressant en essayant de rejeter dos à dos freshwater (Chicago) et saltwater (Keynes). Mais dans ce cas, il me semble que le principal élément pour sortir du débat finance/production dans l’oeuf et la poule est l’élément cognitif. Il y a une crise des connaissances que les uns et les autres ont de la production, de la capacité à spéculer et de la capacité à noter. Aglietta en voit un bon bout, peut être pas tout, soit.
- Marx et la baisse tendancielle : oui mais dans un cadre anthropologique plus large. A ce niveau, Stiegler me parait viser assez juste (en encadrant le côté Freudien de perte d’énergie « libidinale » toutefois).
C’est au fond la dynamique des « protensions » et rétentions qui nous guide. Dans les industries culturelles de masse, les « protensions » disparaissent car les singularités des gens sont aplaties, dans les « user profiling » et autres délices du marketing. Cela produit de la « misère symbolique », des gens qui ont perdu leur savoir-faire/savoir-vivre. Et qui sont des prolétaires au sens de Marx, en bonne partie. Même si ce sont économiquement des cadres, par exemple. Car il faut sortir de la lutte des classes économiques. Le recrutement des grandes écoles en France suggère par exemple que les classes sont les classes** cognitives ** aujourd’hui.
Ce qui permet de dire que l’UE n’a pas tout faux en visant une économie de la connaissance, au sein de ses horreurs libérales.
Ce fut d’ailleurs la connaissance qui a alimenté si on relit Todd, la meilleure espérance de vie des français dans le Sud, n’ayant pas de grosses ressources industrielles et agricoles dans la période 1900 1950, les femmes ont favorisées l’éducation de leur progéniture, garçon ou fille, et c’est la génération qui a fait les riches heurs de l’administration française, avec de la culture à revendre assez souvent.
Bref, oui, les au-delà anthropologiques du débat soulevé par Krugman sont riches.
Quant à l’économie quantitative, elle n’a qu’un rôle d’appui : tous les business plan du monde sont faux, c’est archi-connu, aucune prédiction ne tient la route. En revanche, celui qui a mis ensemble des prédictions et des états de marchés dans un domaine X Y, on admet qu’il a conquis là son brevet d’entrée dans l’entreprise.
Certes, cela éloigne d’une vue pragmatique et conduit aux nombreux projets techniquement ratés qui existe, c’est aussi un bât qui blesse dans la boucle épargner, produire consommer. Ce cycle n’est « réussi » que pour fabriquer des merdes en Chine à la pelle, si on peut finir par donner une idée de ce qui « marche » dans ce monde.
Désolé pour la plupart de lecteurs , mais j’essaye de raisonner plus associativement que rationnellement, je sais que c’est dur à lire... merci.