Bien vu, Olivier
J’ajoute mon grain de sel...
Comment
instrumentaliser un thème légitime en soi mais récurrent et
émotionellement porteur pour se relancer à mi-mandat, dans le contexte
d’une crise imprévue et d’une faillite des projets ?
-"Nicolas
Sarkozy et ses amis profitent de la « crise identitaire », du brouillage
des repères pour recycler une ligne patriotique. La France de toujours,
c’est une idée simple qui réconforte ceux qui peuvent être perturbés
par ce monde ouvert, multiple, complexe, qui est le nôtre. Les
« barbares sont à nos portes » ? La France. Les lignes se brouillent ? La
France. La nation figée dans son éternité. Il y a bien sûr aujourd’hui
de nouveaux enjeux de mémoires en fonction de ce que la mondialisation
ou la construction européenne ont bousculé. Mais à quoi peut
correspondre cette réponse souverainiste ? Au devoir d’adhésion, il faut
opposer un devoir d’intelligibilité.« (Nicolas Offenstadt)
__________ »Le
moment choisi pour ce débat n’est évidemment pas innocent. Il y a
d’abord la volonté, de la part du gouvernement, de reprendre en main
l’agenda médiatique pour faire oublier une séquence problématique pour
lui : l’affaire Frédéric Mitterrand, les banques, Jean Sarkozy...
Empêcher la focalisation, allumer des contre-feux, c’est une grande
force de Sarkozy depuis 2002 déjà. Ensuite, n’oublions pas qu’un tel
débat peut être instrumentalisé politiquement. Il suffit de repenser à
2007 : jamais l’électorat n’avait été aussi à gauche, et pourtant les
gens ont voté pour Nicolas Sarkozy. Pas seulement pour sa dimension
charismatique ou pour le « travailler plus pour gagner plus », mais aussi
parce qu’il a su jouer sur l’immigration et la crainte du
communautarisme...« (Vincent T.)
_________ »Comment peut-on renforcer l’identité nationale ?
Le rôle de l’école me paraît tout à fait central et, notamment, la
place de la langue française, avec ses règles et avec ses contraintes.
Il faut aussi renforcer l’enseignement de la littérature et de
l’histoire. J’ai entendu Éric Besson rappeler le rôle central de
l’histoire. Dans le même temps, je m’inquiète du fait que, dans le
concours du professorat des écoles, on veuille supprimer l’histoire
comme discipline obligatoire. Il y a là quelque chose de contradictoire
dans la politique du gouvernement. De même, la diminution des postes au
CAPES et à l’agrégation d’histoire, ou de littérature, me semble un
mauvais signal. L’assimilation doit être aussi professionnelle. Or, il
y a des discriminations à l’embauche, au logement, qui touchent
certains jeunes issus de l’immigration africaine ou nord-africaine et
qui sont contraires aux valeurs de la République, que celle-ci ne fait
pas suffisamment respecter. On a là des éléments de troubles très
forts. Enfin, il existe de véritables ghettos, à la fois sociaux et
ethniques, que la République a laissés, à tort, s’ancrer dans son
territoire.« (D.Lefeuvre)
_____ »Il
n’existe aucune définition de l’identité nationale qui soit acceptée
par l’ensemble des chercheurs. La raison en est simple : ce n’est pas
un concept scientifique, c’est une expression qui appartient au langage
politique. Il ajoute plus crûment encore : la question de l’identité
nationale telle qu’elle est apparue pour la première fois le 14 janvier
2007 dans le discours de Nicolas Sarkozy « est un “faux problème”, une
simple magouille électorale destinée à flatter les préjugés de la
fraction la plus xénophobe de la population » (G.Noiriel)
-Eric Besson agite le drapeau de l’identité nationale | Mediapart :