- « Il est important de débuter un cours (sic) de la manière la plus dynamique possible ». Plutôt que d’écrire son plan au tableau, le dos à la classe, M. Clerc recommande de distribuer ou de projeter un document, qui va capter l’attention.
- « Pour inciter les élèves à lever la main, ne donnez la parole qu’à ceux qui en font la demande et ignorez les autres. »
- En cas de chahut, de conflit, il conseille de maîtriser ses émotions et de ne jamais paraître en colère. « Quand un élève est insolent, affirmez calmement que c’est grave et que cela donnera lieu à un rapport. » Pour réagir promptement, le professeur a toujours un dossier disciplinaire sur son bureau avec des fiches d’exclusion déjà signées.
- Mais pour tenir sa classe, « il est important d’instaurer un climat chaleureux », insiste le jeune professeur. Il salue chaque jour ses élèves, leur demande comment ils vont, anime, en dehors des cours, un atelier d’échecs.
La journaliste est heureuse de pouvoir trouver dans l’ouvrage d’un psycho-pédagogue suisse un écho à ces pensées profondes en y relevant quelques sentences décisives comme celle-ci : « La présence en classe du professeur n’est pas très éloignée de la présence sur scène de l’acteur, considère-t-il. Elle passe par tout un jeu non verbal, pour lequel on peut être plus ou moins doué mais qui peut s’acquérir.
( Paul Villach)
Tout cela me parait relever de « recettes personnelles » dont il n’y a pas lieu de s’indigner.
Chacun commence son cours de la façon qui lui convient. Il n’y a pas de règles universelles. C’est tellement une affaire de personnalité du professeur ! Mais la satisfaction de M.Clerc fait plaisir à voir et on ne peut que l’encourager à continuer ainsi !
En cas de conflit, « maitriser ses émotions et ne jamais paraitre en colère » me parait une évidence, un élève qui perturbe n’étant que trop heureux d’avoir réussi son coup si le professeur , en face de lui, dérape... Nous faisons aussi un métier d’acteur, et là, M.Michaud enfonce, lui aussi, des portes ouvertes.
L’idée qu’il suffise de brandir les feuilles d’exclusion déjà toutes pretes pour calmer un peturbateur résolu me parait hautement irréaliste, sauf peut-etre dans un collège tenu par un principal très ferme, dont il suffise d’évoquer un passage par son bureau pour ramener illico tout ce petit monde dans le droit chemin.
M.Clerc salue ses élèves en entrant en classe ? Pourquoi pas ? Mais c’est plutot l’inverse qui est normal, et qui se fait encore spontanément dans certains collèges tranquilles. Mais il y a trente-six mille façons d’instaurer un climat chaleureux, et cela peut se faire aussi en dispensant un enseignement rigoureux dans une ambiance studieuse.
Bref, il y a toujours un peu de niaiserie à prétendre ériger en normes universelles des procédés qui vous ont réussi à vous.
La pédagogie n’est rien d’autre que l’art d’enseigner, à charge à chacun de s’en sortir avec ses dispositions naturelles à se produire devant un public, avec les compétences acquises dans sa matière lors de ses années d’études et de préparation aux grands concours, avec l’exemple des professeurs-tuteurs qui ont soutenu ses premiers pas, avec la protection d’une direction d’établissement suffisamment ferme et inflexible pour imposer, au niveau de l’ensemble du collège ou du lycée, des principes de discipline tels que faire cours y soit possible dans les meilleurs conditions pour les élèves, globalement sérieux et désireux de s’instruire, comme pour leurs professeurs.