@Pierre Régnier
Pour les bahá’ís les dénominations utilisées pour les « manifestations
de Dieu » sont équivalentes. Un peu comme en regardant le soleil dans un
miroir on peut parler de miroir, l’image (fils) du soleil, rayon du soleil (Saint
Esprit) ou même du soleil (Dieu) sans qu’il y ait transformation. Là où le bat
blesse est que ces dénominations peuvent être utilisées pour se croire
supérieur aux autres : « mon Dieu est plus grand que le tien »,
une aberration pour les bahá’ís, car on fait de la religion, source d’unité,
une source de conflit.
Une fois de plus, l’extrême urgence de la situation mondiale fait qu’il est
indispensable de tourner la page sur les anciens conflits auxquels vous vous
référez pour réconcilier les religions et jeter les bases d’une entente
planétaire, regarder l’avenir de nos enfants et petits enfants, au lieu de se
chipoter sur les sottises qu’ont pu faire nos ancêtres mal informés, aussi
horribles et vraies qu’elles soient. Cette entreprise est vitale, établir la
vérité historique à coup de déclarations ne l’est pas.
La foi bahá’í n’est pas une entreprise de donquichotte mais un projet de
civilisation mondiale. Elle ne se contente pas d’accuser les vilains en
dénonçant leurs méfaits, mais elle proposer une voie de sortie à la crise
planétaire. Le calvaire des bahá’ís d’Iran est un calvaire consenti par ceux
qui ont le courage de se lever pour proposer autre choses que la politique en
place dont les méfaits sont évidents pour tout être conscient. Les trois jeunes
bahá’ís de Chiraz en prison y sont pour avoir organisé des cours pour étudier
des idées comme celles que j’expose ici et pas pour avoir exposé des évidences
sur le régime, comme l’ont fait avant eux les bahá’ís allemands sous le
nazisme.
Je ne peux que vous encourager à contacter les bahá’ís
de votre région afin d’échanger sur ces sujets dans les cercles d’étude ou des
séances de prières multiconfessionnelles qu’ils organisent.