Christine Boutin a la nostalgie du monde d’antan. Ah qu’elle était belle l’époque bénie où chacun restait à sa place.
La bourgeoisie exploitait le prolétariat, la charité apaisait les consciences, le curé régnait sur les âmes, fustigeait le révolutionnaire et promettait le paradis aux « pauvres mais honnêtes », la norme sociale était défendue par la bienséance et le voisinage, les réfractaires et révoltés étaient envoyés en prison ou dans l’armée coloniale combattre les « terroristes » de l’époque, la police tirait sur les manifestants ou les jetait dans la Seine, les jeunes femmes, abandonnées ou désespérée, avortaient dans la clandestinité ou subissait la honte d’être « fille mère », les ouvriers épuisés, s’abrutissaient au bistrot ou transcendait leur état dans le parti communiste et les syndicats, sous la surveillance soupçonneuse du pouvoir, la marmaille jouait dans les terrains vagues.
Aujourd’hui le peuple sait qu’il est trahi par ceux là même qu’il fait vivre et qui réclament sa confiance. Il sait que la justice est un outil pour l’opprimer, que les hommes politiques sont corrompus par le grand capital et ne gouvernent qu’en sa faveur, que l’avidité des riches n’a pas de bornes et que tout est bon pour s’enrichir davantage y compris la guerres, les crimes, les vols, l’empoisonnement des hommes et de la terre.
Si vous voulez vous rendre utile, madame Boutin, dénoncez ce que vous savez du monde politique, sa corruption, ses magouilles, ses fromages, ses caisses noires, ses ententes illicites. Dénoncez au peuple ce que vous savez des secrets et des affaires de tous ceux qui ont l’audace et l’arrogance de nous donner des leçons de morale républicaine.