Bonjour, Juluch.
Non, ce n’est pas beaucoup mais le taux de syndicalisation n’a jamais été très élevé en France depuis la dernière guerre. Il n’était même que de 16 % dans les années 70, au coeur des « trente glorieuses ».
Il est vrai que ce sont la fonction publique et les services publics qui sont le plus syndiqués, le privé culminant à 5 % environ dont 2,5 % dans les PME-PMI. Autrement dit, plus l’emploi est précaire et soumis à la volonté d’un patron autoritaire et antisocial, moins les salariés se syndiquent, ce qui, dans l’état de précarisation de l’emploi en France, peut aisément se comprendre.
Affirmer que les syndicats ont tendance à se politiser me semble en revanche inexact. La CGT, ancienne courroie de transmission du PC en entreprise, est à cet égard l’illustration la plus éclatante d’une évolution vers plus d’indépendance vis-à-vis des partis. Plus politisé par contre le syndicat Solidaires, proche des mouvements trotskystes. A noter que SUD n’aurait sans doute jamais vu le jour si l’attitude de ralliement de Nicole Notat au plan Juppé en 1995 n’avait provoqué des départs massifs de la CFDT et la création de ce syndicat très politisé. Un syndicat qui, en 2003, a bénéficié des nouvelles dissidences d’adhérents CFDT, déçus par l’adhésion de Chérèque à la réforme Fillon, d’où la prudence de sioux du secrétaire général, toujours tenté par la voie du syndicalisme réformateur mais échaudé par ces fâcheux précédents.
Reste le dernier point : les « priorités partisanes ». Plutôt que partisanes, je dirais plutôt catégorielles, mais on touche là au fond de ce qui caractérise toute activité humaine, ne croyez-vous pas ?