Bonjour,
Votre article est étonnant car vous mélangez bon sens sur le fond et évidente méconnaissance des mécaniques du logement.
Si nous partageons la conclusion que le « droit opposable au logement » est une contre productivité évidente du fait de l’usine à gaz que cela va générer je ne partage pas le fond de votre analyse et votre point de vu.
Le problème du logement n’est pas tant d’agir une nouvelle fois sur le juridique, mais bien plus d’agir en amont sur les causes structurelles (dispositifs, revenus, coûts, loyers...) et techniques (pas assez de logements vraiment pour les bas revenus) pour changer la donne d’un parc de logement qui, ne vous déplaise, est actuellement totalement dévoué à la propriété et aux salaires convenables.
Oui, les APL sont une énorme bêtise, d’une part par leur octroie aveugle (les conditions et contrôle sont risibles) et d’autre part parce qu’elles alimentent la hausse de loyer sans laisser de marge de manoeuvre pour la construction (aide à la pierre). Oui, le parc de HLM est essentiellement occupé pour des durées longues ainsi que par des foyers à revenu médians (logements PLAI) alors qu’il s’agirait de réellement produire du HLM pour les bas revenus et les nécessiteux.
Mais au délà de ces constats partagés, ne rêvez pas : ce ne sont pas les demandeurs qui font monter les prix, mais surtout l’offre qui souhaite tirer davantages de marges.
La question étant finallement de savoir si, au lieu d’intervenir dans le logement, l’état n’aurait pas plus intérêt à fixer des règles du jeu et à réaliser des contrôles de salubrité plutôt qu’à s’auto contraindre à subir très prochainement des attaques en justice (autrement dit à contraindre les contribuables à payer pour combler les erreurs du passé).
Le vrai problème dans ce pays, c’est le coût TROP élevé des loyers vis à vis, non seulement des prestations proposées (surface, salubrité, localisation) mais aussi et surtout par rapport aux salaires MEDIANS.
En somme, l’Etat devrait définir les règles du jeu des tranches de prix ou faire expertiser les logements en vu de leur location ou de leur vente afin de contraindre les appétits de ceux qui se gavent sur le dos des autres, à savoir 80% des propriétaires (sauf ceux qui n’ont pas de bol avec leurs locataires), les promoteurs, les notaires, les agences immobilières (frais de 7%...), les hoteliers de Paris etc...
Je pense qu’il est grand temps de calmer les revenus du patrimoine, de proposer une imposition progressive et rationnelle, de contrôler les locations sur des critères de « salubrité, bruit, qualité » et de contraindre les hausses spéculatives issues de la hausse du foncier (virtuel) et surtout de mécanismes comme la Loi De Robien qui ont participé à la flambée des prix.
La question de fond, c’est le COUT face aux revenus, donc d’agir certes sur la compression des prix des logements, mais aussi et surtout sur l’évolution des salaires et plus particulièrement du SMIC à 1,5 SMIC pour rétablir un rapport SMIC > RMI + aides + black favorable au travail.
On ne peut pas uniquement dire aux gens « demerdez vous » et louez donc à 800€ ce 20m² sordide à Paris puisqu’il est libre alors que beaucoup gagnent trop peu. On ne peut pas dire que le parc français est « soviétisé » alors qu’il est un compromis malsain entre exploitation capitaliste pure et aveuglement productiviste : les 2 se tenant la main pour laisser les mécanismes d’éviction fonctionner à plein. Le tout sous la bénédiction d’impôts qui ne vous épargnent pas (valeur locative désuette) et de mécanismes urbains d’éviction qui marginalisent loin des regards.
La loi SRU, pourtant simple, devrait simplement être appliquée et renforcée du point de vu « programmation », pénalités ou plutôt non paiement de subventions par l’Etat (DGF-DGD), adaptée pour produire du logement en PLAI mais surtout en PLS et PLUS. La loi SRU n’a cessé d’être atténuée et bon nombre de maires préfèrent se cacher derrière leur petit doigt plutôt que d’admettre en face qu’ils ne veulent pas de très pauvres sur leur commune.
Alors, au lieu d’agir et pour ne pas faire de vagues, le tout en produisant du logement privé dans la pampa et en nous faisant croire à la maison (en carton) à 100 000€, on préfère payer des hotels miteux où s’entassent des gens désocialisés et hors système à coup de 2500€/mois la chambre de 12 m². Le tout, évidemment, sans que la puissance publique ne tappe du point sur la table ou, à minima, contrôle la salubrité des lieux.
Quant aux prêts et financements, que dire du PTZ à 16500€ (moins de 10% des coûts des logements actuels), des prêts conventionnés à 6% (taux hors compétition) et du PAS qui ne résoud rien tout en produisant de la paperasse ?
J’en déduis qu’il est grand temps de se doter d’une politique urbaine, donc de logements, digne de ce nom loin des PLH « pieux et évaluatifs » mais proche d’une logique de projets concrets, et si possible, de renouvellement urbain.
Merci.
10/01 19:48 - le morange
d’accord intéressant. J’ai quand même envie d’ajouter que cambrioler la (...)
08/01 19:34 - Le bateleur
Vous écrivez « Le sujet est lourd, il est complexe, mais il ne peut avoir lieu si on nie les (...)
08/01 19:25 - Le bateleur
C’est précisément la question qui est mauvaise et la réponse que vous proposez est (...)
07/01 12:36 - Christophe
07/01 11:48 - le morange
07/01 11:44 - Christophe
Par exemple, les biens du domaine public des collectivités territoriales n’appartiennent (...)
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