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Commentaire de easy

sur Atom Heart Fucker (saison 13) : le réacteur à ciel ouvert de Fukushima


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easy easy 28 avril 2011 19:54

Je trouve qu’il y a déjà largement de quoi faire en morbidité et en pollutions à conséquences infinies avec le réel des centrales et qu’il n’est d’aucune nécessité autre que la theâtralisation, de fabriquer et de reproduire des épouvantails.


Le syndrome chinois est né d’une puérilité. Mais l’image a été si spectaculaire, si théâtrale que chacun a préféré la reprendre (ici Morice l’a reprise à Cabanel qui l’avait reprise à un autre Morice, etc.). Je n’ai aucun doute qu’à l’instar des blagues de Roswell, cet épouvantail sera agité jusqu’à la fin des temps. La réalité est si terrifiante et incontrôlable qu’on se donne l’impression de contrôler quelque chose en délirant de monstres et dragons.

Bien qu’il fasse régulièrement surface à chaque accident de centrale, bien que personne n’en conteste le principe, le syndrome chinois est impossible et de très, très loin. 


Si la Terre était un bloc de granit froid, si elle ne tournait ni ne bougeait dans l’espace, s’il n’y avait pas d’atmosphère, si elle était vraiment sphérique et homogène, Si on creusait un puits la traversant diamétralement, si on jetait un caillou dans ce puits, il « tomberait » dedans, il accélèrerait puis ralentirait et s’immobiliserait au centre de la Terre. Sans jamais ressortir de l’autre côté. Croire autre chose c’est en être encore dans la vision d’autrefois où l’on se demandait comment ceux d’en-dessous faisaient pour ne pas tomber dans leur ciel.

En réintégrant les paramètres réels de la Terre mais en continuant d’hypothéser qu’elle est faite d’un bloc solide, on aboutit sensiblement au même résultat. 


Or pas loin sous nos pieds, c’est du magma et le centre de la Terre doit tourner aux alentour des 5000°C ;


D’autre part. Vous savez tous brûler une feuille de papier tenue à la main. Mais vous ne savez plus brûler la même feuille collée au mur. 

Mieux. Si vous formez un récipient avec une feuille de papier, vous pouvez vous en servir sur votre cuisinière pour faire cuire vos pâtes.

Lorsqu’une lave de volcan coule en continu sur une plaque d’égout en place, la plaque se retrouve avec de la lave au-dessus et de l’air peu conducteur thermique en dessous. Alors elle s’échauffe et atteint la température de la lave qui est de 1300 °C. Si la lave était un peu plus chaude, la plaque d’égout fondrait à 1500°C. 
 
Lorsqu’une lave, même de 3000°C coule sur une plaque d’égout posée sur une plage de sable ou une montagne en granit, la température de cette plaque peine à atteindre les 1000°C.

Un clou géant, toujours solide, très dense, auto calorifique et faisant 3000°C pourrait s’enfoncer dans le sol dans l’esprit du syndrome chinois mais il ne dépasserait en aucun cas le centre de la Terre.
(On se sert du principe du dard solide et très chaud, en uranium, pour percer les blindages d’acier)

Or un corium ce n’est pas un dard solide et sa densité, quoique élevée n’est pas colossale. Un corium n’étant qu’une lave de volcan deux fois plus chaude et 4 fois plus dense percera toute cuve dont la face inférieure est à l’air mais ne s’enfoncera pas dans le sol.

Posons que le corium soit constitué d’oxyde d’uranium qui produit, en chaque endroit de sa masse, des calories le portant à 3000°C sous forme liquide.
Quand on en verse 30 tonnes dans un jardin, les premiers grains de terre qui vont être à son contact vont fondre. La lave dense va plonger d’un mm à travers cette pellicule de terre fondue dont le jus liquide va se mélanger au pur jus de corium Ainsi, à la profondeur de 1 mm, la lave est déjà composée d’un mélange impur dont la température de fusion est de 2000°C. 
Mais le corium plus pur qui est au-dessus, parce qu’il est plus dense, va couler à travers ce mm de mélange impur et va à son tour se mélanger à une nouvelle dose de jus de terre. De rotations en convexions, toute la masse de corium sera vite salie d’une lave de terre et le mélange (deux à trois fois plus volumineux, aura une température qui descendra rapidement à 1300° c’est à dire le niveau de température où la terre ne fondra plus, figeant alors les proportions du mélange.

30T de corium dans un jardin, ça formera une mare impure et stabilisée pour des siècles au niveau de température où le corium terreux passe la limite solide disons donc 1200°C.


Une aiguille empennée de 3 grammes d’uranium, toujours solide, affichant toujours 2000°C serait beaucoup plus pénétrante que 30 T de corium liquide à 3000°C 

 


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