« Gens ordinaires de gauche et de droite, unissez-vous »
Riche idée ! Mais cela ne fait évidemment pas l’affaire de ceux qui tiennent les rênes.Pour cela :
- terroriser l’électorat de droite. Il y a longtemps qu’il n’a plus peur des épigones de feu Staline. Plus rien à faire de ce côté-là.
- pétrifier l’électorat de gauche. Cela marche encore un peu :
1° le coup de la « bête immonde ». Permet aux acéphales destinataires de réciter« les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire », avec la voix caverneuse assortie. Même et surtout en sachant que Vichy a recruté autant, sinon plus, à gauche qu’à droite.
Il va de soi que le coup de la « bête immonde » marche aussi parfaitement avec la droite molle, qui préfèrerait subir in corpore les derniers outrages plutôt que de manquer une occasion de se démarquer des nationalistes.
2° le coup de la vie de château des Le Pen : Mélenchon l’a encore sorti lors de sa confrontation avec Marine Le Pen, en faisant remarquer que lui était venu en métro.
A l’issue de l’émission, il a interdit aux journalistes de le suivre (il a la coquetterie de la seconde classe, sans doute).
3° le plus bête, mais sans doute le plus efficace : le rassemblement autour de l’étiquette. C’est Camille Chautemps croisant ses maçonniques phalanges au-dessus de sa tête en pleine séance de la Chambre. C’eût été, n’en doutez pas, Strauss-Kahn l’ultra-libéral ratissant largement sous l’étiquette « de gauche », en face d’un FN ramené un peu tardivement, il est vrai, à une cohérence nationaliste - y compris sous l’aspect populaire - que JMLP avait malmenée au son des sirènes libérales.
Mais nos vaticinations ne changeront rien à ce que le peuple va vraiment faire dans les consultations à venir, et que nous ignorons d’autant plus que d’ici là la situation sociale risque de connaître des bouleversement inédits, sinon imprévus.