Effectivement l’humain doit être au centre des préoccupations et l’économie l’un des outils qui permettent d’améliorer les conditions de vie. Mais pour l’individu, la vie ne se résume pas au travail. Il ne s’agit pas de rejeter cette valeur essentielle à la vie d’une société, mais de lui donner la place qu’elle occupe réellement. L’aspiration à intégrer la fonction publique ne signifie pas que l’on ne souhaite pas travailler mais constitue un symptôme fort de la peur de la précarité.
Pour que le travail redevienne une valeur respectée encore faut-il mieux le considérer, le récompenser. Or le salarié est traité comme un stock dont on gère les flux en fonction des besoins. Par ailleurs notre société marchande ne s’intéresse qu’au travail MARCHAND. La réforme majeure de la société devrait au contraire consister à reconnaître l’utilité d’une activité quelle qu’elle soit. Le vrai problème n’est pas celui du chômage mais celui du partage des richesses. Bien des bénévoles dans des associations, des mères de famille... réalisent des activités à forte utilité sociale. À ce titre la société doit les rémunérer. Il faut à mes yeux détacher la notion de revenus de l’entreprise. Tout ne fonctionne pas en termes de marché et de profit. Examinez les relations entre les membres d’une famille. Il y a solidarité, et des revenus sont versés sans contrepartie (l’argent de poche des enfants, leur nourriture...) autre que l’appartenance à un groupe.
C’est une belle utopie me direz-vous. Je ne le crois pas, tous nos problèmes de société sont liés à la répartition des richesses, tant au niveau national que mondial. Le refus du C.P.E est bien plus un refus de la précarité, du manque de respect des mieux lotis face aux démunis. L’opinion, la jeunesse en particulier ne veut pas d’un monde où certains vivent sur la souffrance des autres. Le diagnostic est simple. En revanche, les réformes à mettre en œuvre nécessitent de remettre en cause bien des inégalités. Ceux qui en vivent ne se laisseront pas faire.