Tout à fait. Il est vrai que derrière les atteintes manifestes au pluralisme des médias que vivent par exemple la Hongrie, le Royaume Uni ou l’Italie, le pluralisme est partout menacé par la marchandisation et la financiarisation de l’information. Au delà des premières revendications de l’Initiative, le débat mérite en effet de plus amples développements. Quelle place et quelles missions pour l’info de service public ? Quid de la reconnaissance du rôle des médias associatifs pour le pluralisme ? Quelles modèles alternatifs économiques et de gestion des médias ? C’est aussi tout le mode de consommation de l’info qu’il faut remettre en question avec une sensibilisation du citoyen : l’info gratuite ne peut exister. D’autant que la googlisation de l’info ne menace seulement la survie économique des médias payants mais joue aussi, par son effet d’entonnoir, sur la redéfinition de l’offre informative.
L’objectif de la coalition à l’origine de l’initiative est de mener une réflexion à plus long terme sur les atteintes au pluralisme et de dépasser les cadres nationaux pour formuler ens des propositions concrètes à l’échelle européenne. Cette première initiative citoyenne a pour but de réagir assez vite aux atteintes les plus graves et les plus urgentes mais s’inscrit dans une démarche à plus long terme. Plus on a de signatures, plus on acquiert un poids de pression face à la Commission européenne, aux grands lobbys et à nos gouvernements.Car pour répondre au commentaire précédent, ce sont les états qui ont donné à l’Union européenne son orientation ultra-libérale. La question n’est plus de
savoir si on aime ou pas l’Europe, la question est de savoir quelle
Europe on veut. Si on ne s’en occupe pas, elle s’occupe bien de nous (
70% à 80% des législations nationales en découlent ). L’initiative montre que derrière l’Europe austéritaire, une Europe composée de citoyens solidaires existe et se fait entendre.