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Commentaire de Christian Labrune

sur Quand tuer devient un jeu...


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Christian Labrune Christian Labrune 22 août 2013 17:01

Rosemar,
" L’acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu’on peut, dans la foule« 

C’est ce qu’écrivait le surréaliste André Breton, entre les deux guerres. C’est très exactement ce que fait le héros - si on peut dire ! - de la nouvelle de Sartre : »Erostrate« . C’est ce que fait aussi le Lafcadio de Gide, dans »Les caves du Vatican« , à la recherche de l’acte gratuit le plus parfait.

Je suppose que les jeunes »surréalistes« américains n’avaient lu ni Breton ni Sartre ni Gide, et ne s’étaient jamais demandé, à la manière de Thomas de Quincey, si l’assassinat pouvait être considéré comme l’un des beaux arts.

Je dis cela pour contrebalancer un peu ce qu’il y a d’anti-américanisme quasi inévitable lorsque l’actualité nous confronte à des crimes de cette sorte. Là, pour ce que j’évoquais, nous sommes dans la vieille Europe. Laissons de côté Sartre et Gide, pour qui cette thématique est une occasion de réfléchir philosophiquement, mais Breton est évidemment tout à fait indéfendable. Et quand je lis sur AgoraVox, plus souvent qu’il ne serait souhaitable, des apologistes des crimes de la terreur de 93 ou du »petit boucher" de la Cabana, dont on voit si souvent la gueule de con, cigare au bec, sur des tee-shirts, je me dis que nous ne valons guère mieux que les Américains.


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