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Commentaire de Abnaaz

sur Ingrid Betancourt s'immisce dans la campagne présidentielle


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Abnaaz (---.---.213.157) 23 février 2007 12:34

Le problème qui se pose et que Philippe de Saint Benoit met de côté, c’est que les services de l’état français en Colombie ont une limite en termes d’ingérence. La particularité d’Uribe, c’est que comme le dit l’article, depuis plus de 4 ans il refuse toute négociation ou échange d’otage, et fait le choix de l’extermination de la guérilla en s’associant avec les paramilitaires qui ne sont pas moins sanguinaires. Ce n’est pas qu’un travail « militaire » - Uribe s’en charge parfaitement avec l’aide des Usa, mais bien diplomatique que la France a à jouer : encourager Uribe à accepter la négociation. D’autre part, dire que l’armée colombienne fait le maximum pour libérer les otages, je demande à voir. Celà fait des décennies que l’armée tente de mettre à mal les divers groupes de guérilla, au prix de la vie d’énormément de civils, sans y être jamais parvenue. Ensuite, « les Farc sont des terroristes comme les islamistes » : j’ignorais que les islamistes s’organisaient en groupes armées qui avaient des stratégies d’occupation de terrain, qui administraient des régions entières, qui menaient des combats contre les postes militaires, qui avaient un discours politique, des revendications en termes de réforme agraire et luttaient contre un gouvernement militarisé et corrompu. Je vois maintenant Al Qaïda sous un autre jour. Un peu de sérieux.

Il serait également intéressant de noter qu’Ingrid Betancourt est une citoyenne colombienne qui en tant que telle s’est présentée aux élections nationales colombiennes, et s’est fait kidnapper en pleine connaissance des dangers qu’elle encourait. Le fait qu’elle ait obtenu un passeport français et qu’elle soit copine avec un certain nombre de politiciens français ne la rend pas moins colombienne pour autant, et il est regrettable que les autres otages colombiens ne puissent pas bénéficier de ce même traitement de faveur. Mais ne nous plaignons pas : si le cas Ingrid Betancourt permet de faire agir la communauté internationale envers un problème structurel qui saigne la Colombie depuis plus de 50 ans, ne boudons pas.

A noter aussi que chez ces sanguinaires guérilleros qui assassinent sans pitié leurs otages, Clara Rojas élève le fils qu’elle a eu avec l’un d’entre eux..


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