@Hamed
donc la suite...
« Pensiez-vous que vous détenez la Vérité, Pascal »
Certainement pas, je ne peux même pas prouver que les signes que je vis par la présence du Christ sont vrais. Mais je ne peux pas non plus nier ce que vis et que je ne comprends pas.
Je ne sais donc pas si j’ai raison, mais aucun juge ne prononcera son jugement sans avoir écouté et analysé les arguments des uns et des autres.
Je ne trouve pas votre traduction de s18,56 satisfaisante. Il y a là plusieurs glissements sémantiques qui ne la font pas ressembler à l’original. Tout d’abord, nous notons que les envoyés sont au pluriel. Il ne peut donc s’agir que des prophètes de la Bible. Ce verset s’adresse donc aux Juifs. La traduction de kafirûn par incrédules est un vrai glissement sémantique. La traduction littérale de kafirûn est « recouvreur ». Ce terme était utilisé dans la dialectique proto-musulmane pour désigner les Juifs qui « recouvraient » la vérité. Les Chrétiens étant désignés par le terme d’associateurs (mušrikûn), puisqu’on les accuse d’associer le Christ et l’Esprit Saint à Dieu dans cette même dialectique. Nous avons donc un glissement de recouvreur (Juifs rabbanites), à mécréant puis à incrédule, ce qui permet ainsi d’englober la totalité du monde non Musulman, mais ce n’est pas ce qui était écrit.
« et dont le monde de l’Islam ont posé comme base à celle d’aujourd’hui »
Cela n’apparait pas si évident au regard de l’histoire. Il est réel que Byzance hébergeait de nombreux scientifiques au moment de la conquête par les arabes, mais cette conquête s’est faite sans le Coran qui n’était encore qu’un brouillon à cette époque. Ces scientifiques ont donc continué à travailler sous la domination arabe et c’est une bonne chose mais cela n’a pas duré. J’ai eu à étudier comme ingénieur une traduction du manuscrit des frères Banû Mûsa sur les instruments de musique automatiques mus par l’hydraulique. Ce document a bien été écrit sous la domination arabe à Byzance, mais le document n’est connu que par une copie sans les schémas, le document original ayant aussi été détruit par les Musulmans. J’ai eu l’occasion de reconstituer des schémas manquants en m’inspirant des travaux de Ctésibios d’Alexandrie au 3ème siècle avant notre ère. Cette filiation grecque est ainsi très importante dans le développement de la science des arabes. Sans le travail de Ctésibios, le travail des frères Banû Mûsa était impossible. Nous voyons que le développement la science peut passer d’une région à une autre lorsque les circonstances sont favorables. Développez donc des universités scientifiques de haut niveau dans les pays Musulmans. Aujourd’hui, seul l’Iran dispose de telles Universités et c’est peut-être encore un peu un résultat de l’influence grecque. La science s’accorde mal avec les régimes autoritaires parce qu’elle recherche la vérité qui ne peut être qu’« une » pour un scientifique. Cela ne tient donc qu’à vous.
« ils pensent leur vérité parce qu’ils sentent au plus profond de leur être que Dieu est là »
Il ne peut y avoir deux vérités, mais accéder à « la vérité » n’est pas simple et souvent hors de notre portée. Alors pourquoi interdire la lecture de la Torah ou des évangiles dans les pays musulmans alors que ces documents sont en principe cités dans le Coran. En multipliant les obstacles à cette recherche, la vérité est encore plus inaccessible.
« Sans Dieu, les Musulmans savent qu’ils ne sont rien »
Oui, mais ce n’est pas exclusif aux Musulmans. Parmi les religions, seules les religions gnostiques comme le Bouddhisme ou l’occultisme considèrent que l’homme est Dieu ou une partie d’un tout qui est Dieu.
« un chef d’œuvre le plus parfait de la Création »
alors il n’est pas fini, car j’ai un peu de mal à voir la perfection dans l’homme. Si vraiment il était parfait, quel besoin aurait-il de Dieu ?
Après le verset 56, le verset 57 ne peut que continuer de s’adresse aux Juifs. Au moins votre traduction ne fait pas l’insertion entre parenthèses que j’ai vue par ailleurs : (le Coran) après « ne comprennent pas » Puisqu’il s’agit des Juifs, il ne peut s’agir du Coran.
Sur les signes de l’existence de Dieu, je ne connais au niveau de l’Islam que le Coran et pour moi ce signe là est une modification du sens du Coran initial. L’idée de l’auto-justification du Coran est née de la quasi-impossibilité de trouver des trace d’une annonce du Coran dans la Toraʰ ou dans l’Injïl. Au lieu d’être justifiés par les textes précédents, on écrit alors que le Coran et l’Injïl authentifient ce qui précède. Il s’agit d’une modification dialectique utilisant la transformation du texte en jouant sur les voyelles du verbe ṣaddaqa. Le texte consonantique n’a pas été modifié, il s’agit donc d’une modification tardive du Coran.