Siatom
Vous être vraiment le diable, c’est-à-dire, selon la définition de Goethe dans son Faust, « l’esprit qui toujours nie ». Nous avions en France, dans le champ politique, un certain nombre de têtes pensantes des plus fortes, qui laisseront un souvenir aussi impérissable que ces grands ministres que furent Richelieu, Mazarin ou Colbert, et non seulement vous ne songez pas à vous émouvoir de leur effacement progressif, mais on se demande même si, secrètement, vous ne vous en réjouiriez pas.
Le génie particulier de Ségolène Royal est proprement ahurissant et je ne serais même pas capable d’en rendre compte, parce que je ne suis qu’un homme ordinaire. Seul Jack Lang, jusqu’à ce jour, avait pu me faire la même impression. Jack Lang est désormais prisonnier de son Pignerol islamique des bords de Seine, et Ségolène subira un sort encore plus atroce sur sa banquise, au milieu des pingouins et des phoques. Son destin ressemblera à celui de ces bannis que la justice, dans la Rome antique (dura lex, sed lex !) s’appliquait à « priver de l’eau et du feu ».
J’espère que François Bayrou, notre maître à tous en matière d’analyse politique et notre Cincinnatus français, ne connaîtra pas le même sort, que la clémence des juges lui permettra de se retirer loin de la cour élyséenne, dans quelque ferme du Larzac pour y finir ses jours au centre d’un grand troupeau de ses pareils.C’est là que sa carrière avait commencé ; c’est là qu’elle devrait finir, dans la plus pure et plus accueillante nature.
Je ne m’étais pas passionné pour la composition de ce second gouvernement, et une inquiétude me rongeait : je n’avais pas entendu parler de Nicolas Mulot. Une sourde angoisse, un peu lâchement, me faisait différer de m’informer de son sort. C’est votre article qui m’a induit à vérifier et c’est avec des transports d’enthousiasme nonpareils que je viens de le vérifier : notre rongeur de l’écologie est toujours en place, Dieu merci, pour la plus grande gloire de la Nature et notre bonheur à tous. Si notre Président de la République avait les pieds aussi propres que Paul Deschanel rencontrant le garde-barrière après être tombé du train « en marche », je consentirais, par gratitude, à les lui baiser. Le gauche d’abord, puis le droit - ou l’inverse !