@Stéphane Domeracki
Je viens de commander votre bouquin. J’ose espérer que vous aurez cette fois si profondément enfoncé le clou que vous n’aurez plus à y revenir et qu’on n’entendra plus jamais parler après cela du « plus grand philosophe » du XXe siècle !
Vous devriez envoyer un exemplaire à Alain Finkielkraut. Il m’inspire généralement la plus grande sympathie, mais j’avoue que quand je l’entends encore se référer à Heidegger et à ses écrits sur la technique, je vois rouge, et peu s’en faut que je n’avale mon cigare tout allumé.
Comment est-il possible que des gens dont c’est le métier de penser, de critiquer, puissent tomber dans cette sorte de cécité et adopter ainsi une posture des plus archaïques ?
Cela paraîtrait plutôt fait pour illustrer la notion d’imprégnation en éthologie, et rien n’est évidemment plus radicalement opposé à l’idée que tout « philosophe » - et il n’y a pas de philosophie sans exercice du toute, y compris sur soi-même - doit se faire de la liberté de l’esprit.
Je dois reconnaître que je suis d’une génération qui a beaucoup lu Sartre et je n’ai pas échappé moi non plus à une sorte de fascination. Elle n’aura pris fin qu’avec la lecture, il y a quelques années, des entretiens avec Gerassi. Il y a donc bien des bouquins qui peuvent déchirer les voiles de l’illusion. J’espère que ce sera le cas du vôtre !