Les cinéphiles se souviennent peut être du film culte de Chaplin « Le dictateur ». Un moment intéressant, par rapport à la question du cognitivo-comportementalisme concerne la scène dans laquelle Hynkel reçoit Napaloni. Dans cette scène, on voit que tout a été préalablement étudié pour que Napaloni se sente en situation d’infériorité, jusques et y compris la taille ridicule du strapontin qui lui est proposé. Ce qui est désopilant, tient en définitive au fait que la manoeuvre ne fonctionne pas. Toute analogie potentielle avec des situations d’entretien de recrutement peut éventuellement correspondre à des faits qui sont souvent loin d’être humoristiques pour les personnes qui se présentent pour un emploi. C’est d’ailleurs là que le cognitivo-comportementalisme utilisé dans le management met souvent singulièrement à l’épreuve les nerfs des candidats. Car il est à la fois question de répondre à un formatage tout en faisant acte d’habileté, voire, de démontrer une capacité à encaisser des inepsies en serrant les dents. Que dire, aussi, de toutes les préoccupations affichées par rapport à la loyauté alors que tant de choses se jouent sur des questions de look et de réflexes. On est effectivement loin de la prise en compte de la dimension correspondant à une affectivité et à une pensée propre. Les compétences, quant à elles, ont le dessous par rapport à des critères d’adéquation à des scénarii. C’est effectivement comme du Chaplin, sauf que c’est moins drôle. Qu’est-ce alors que le management ? Une sorte de psychopathie appliquée, sans humeurs ni états d’âme, propre à ravir les adeptes du réflexe conditionné ?
Qu’est-ce que la personne, s’il est question de savoir se vendre comme un produit ? A noter que la mesure aurait consisté à ne vendre que des compétences et des activités. Comment se fait-il que cela aille si souvent trop loin ? Eventualité d’un essor de la psychopathie dans l’économie ?