@vesjem
Tiens-tiens, il est agacé… mais il ne faut pas ; refroidissons-nous
tous les deux.
Je suis né dans un service public… en 1961, au bas de l’échelle, à 17 ans. Je
suis un vieux monsieur aujourd’hui.
À
cette époque nous savions tous pour quoi et pour qui nous travaillions.
L’esprit de l’entreprise dans laquelle je gagnais ma vie avait une mission –
attention, je pèse mes mots ! – quasi philosophique qui était celle d’équiper
le pays plutôt que de vendre de l’électricité pour faire du bénéfice. La
priorité c’était l’intérêt général et nous étions une majorité à y croire. Les
gens que nous rencontrions étaient des abonnés et non des clients. Où va se
loger la sémantique.
Peut-être étions-nous un peu benêts !
Cette époque s’est terminée en 1995, quand l’ultra-libéralisme
blairiste envoûta Monsieur Jospin.
Donc Enedis, pour moi, est totalement inconnu ; j’ai
saisi une opportunité et je suis parti avant pour cause d’incompatibilité d’humeur…
L’atmosphère sociale et son virage capitalistique devenaient irrespirables.
Quant à mes cours, il y en eut, mais c’est surtout mon praxis
professionnel et ma spécialité qui alimentèrent tout ce que je sais et me firent
voyager dans quelques pays, explorer (ramper parfois) divers outils de
production-distribution et fréquenter beaucoup d’ingénieurs intéressants et
conscients de leur responsabilité.
En ce qui concerne le compteur Linky, une dernière anecdote
pour passer le temps.
En 1983 j’ai rencontré les ingénieurs R&D qui
planchaient sur le thème : comment supprimer la relève des compteurs
longues, fastidieuses et coûteuses.
Nous étions au début de l’informatique (encore des UNIVAC à
bandes magnétiques) ; leur réflexion passait par un compteur qui
correspondrait par impulsion téléphonique : un casse-tête. Ils avaient un espoir
avec le minitel, l’orientation était prise, mais il a fallu plus de 35 ans pour
arriver à Linky.
Maintenant libre de penser ce que chacun veut en penser, les
temps ont changé.
Cordialement.