@Fergus
« cette réforme des retraites à la sauce néolibérale »
Une réforme néolibérale aurait institué un volet « par capitalisation » comme dans de nombreux pays, or cela n’est pas le cas. Du reste l’opposition de droite ne la soutient pas.
En fait le principe d’un système de retraite « universel par répartition » avec les mêmes droits pour tous et un minimum garanti est plutôt d’essence socialiste. Mais bien évidemment cette idée a heurté tous les corporatismes, et en outre n’a pas rallié les courants protestataires du fait de l’image « pro-capitaliste » de Macron (casting paradoxal).
Par ailleurs, le gouvernement a sabordé son projet :
-d’une part en y incorporant tardivement l’« équilibre des comptes » qui n’est pas un problème immédiat -en perdant ainsi ses rares soutiens « réformistes » ;
-et d’autre part en cédant tour à tour à de multiples corporations pour leur maintenir leurs spécificités, le système n’a plus rien d’universel.
Les salariés lambdas paieront de deux ans de recul supplémentaire de leur âge de départ le financement des concessions aux corporations à emploi garanti et forte capacité de blocage. Les travailleurs de l’économie vraie avaient déjà essuyé les plâtres en 95.
A ce stade, le projet gouvernemental a perdu toute signification, et il n’est même pas possible de revenir à la situation antérieure, car certaines ’avancées’ introduites dans le nouveau système (le minimum à 1000 euros par exemple) devraient être reportées dans l’ancien, augmentant son coût sans contrepartie d’optimisation. Ce devra alors être payé par un nouveau gel du niveau des retraites (donc baisse supplémentaire de pouvoir d’achat), ...et les retraités, grands perdants du macronisme, ne bloquent pas le pays.