Loin de moi l’idée de défendre M. Chirac, mais est-il plus particulièrement responsable que les autres ?
L’abandon de la recherche par les politiques ne vient-il pas d’une disparition de la recherche dans la sphère publique, dont la disparition dans les médias est la face la plus visible ? N’étant plus un sujet d’intérèt général, la responsabilité sur les problèmes scientifiques sont abandonnés aux experts qui n’ont aucune légitimité politique.
La recherche devient de plus en plus abscon, et disparait encore plus du domaine publique. Le cercle vicieux est bien entamé.
Le signe le plus inquiétant que la recherche est mal en point est que les discours politiques déclarent qu’il faut en faire la priorité : cela devient un objet de communication et plus aucunement de réflexion.
La communauté scientifique n’a-t-elle pas sa part de responsabilité en abandonnant, ou se résignant à l’abandon, de la science dans les média grands publiques ? La disparition de l’émission Archimède d’Arte, n’a pas remué la foule des scientifiques. Seuls quelques acharnés, que je salue, font feu de tout bois pour faire revenir cette émission.
Les scientifiques ont-ils envie d’être partie prenante de la société - société qui, par l’intermédiaire de la puissance publique, leurs donne les moyens de leur recherche, fussent-ils considérés insuffisant - ou préfèrent-ils rester entre eux, sans risque d’être interrogés sur la légitimité de leurs travaux, se considérant en dehors - vois au dessus - de la sphère publique ?
Si tel est le cas, comment s’étonner qu’aucun acteur de cette sphère publique - politiques, média, opinion - ne s’intéresse plus, ou pire, à la recherche ?