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Philippe Astor

Philippe Astor

Journaliste free-lance et blogueur, observateur attentif de l’impact des nouvelles technologies sur l’économie de la musique et des médias, par ailleurs libertaire ouvertement cohn-bendiste et pro-européen, parfois qualifié d’ultra-libéral par certains et de crypto-communiste par d’autres... et qui l’assume très bien.

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  • Premier article le 02/02/2006
  • Modérateur depuis le 17/03/2006
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Derniers commentaires



  • Philippe Astor Philippe Astor 5 octobre 2007 17:27

    Tous les iraniens ne sont pas à mettre dans le même sac, ni tous les américains. Je m’étonne de la violence de certains commentaires. Et surtout de l’intolérance qu’ils véhiculent. Il y a plus de va-t-en guerre dans ce forum que dans une caserne de parachutistes. Et beaucoup de haine de l’autre, juif, iranien ou musulman. Voilà qui m’attriste encore plus que le degré zéro d’intelligence manifesté par cette officielle américaine.



  • Philippe Astor Philippe Astor 27 juin 2007 10:10

    Il ne s’agit pas de ne plus rémunérer les auteurs. Si vous considérez des services Web 2.0 come Blogmusik ou Jiwamusic, par exemple, des accords ont été passés avec la SACEM qui rémunèrent les auteurs.

    L’intermittence est un moyen de sécuriser le parcours professionnel des « travailleurs » du spectacle et des métiers de la création, pas seulement celui des artistes (une majorité de techniciens sont concernés). Le régime diffère du régime général des Assedics en raison du caractère précaire de ces professions.

    Plus notre parcours professionnel se précarise, plus l’intermittrence est un modèle dont on est susceptible de s’inspirer pour le sécuriser un tant soit peu, ce qui est l’objectif aujourd’hui de la droite comme de la gauche.

    Vous faites bien de souligner que les auteurs-compositeurs n’en bénéficient pas, de même que les écrivains, par exemple, et ce ne sont pas ceux qui, à quelques rares exceptions près, roulent le plus sur l’or dans ces métiers. En moyenne, un sociétaire de la Sacem touche moins de 1000 € par an en France. Et comme quelques uns touchent plusieurs M€, on peut aisément imaginer qu’ils sont très nombreux à ne rien toucher.

    Alors effectivement, on peut se poser la question du contrat social qui nous lie aux auteurs-compositeurs, et s’interroger sur la manière dont il doit être rédéfini à l’heure d’Internet et d’une très forte propension au mashing (réutilisation d’oeuvres originales pour faire des remix).

    Cela dit, la Sacem n’a connu qu’en 2006 une légère érosion de ses perceptions (- 0,2 %), la première depuis 1992, malgré la crise du marché des supports enregistrés (avec des perceptions en baisse de 10,2 % l’an dernier). Les revenus provenant de la redevance pour copie privée ont décliné eux aussi, de 4,6%.

    Ces baisses de ressources, qui concernent aussi celles provenant des stations de radio (- 5,5 %), sont compensées par par les gains obtenus dans les secteurs émergents du multimédia, de l’Internet et de la téléphonie mobile qui, bien qu’encore marginaux, ont progressé de 23,2 % en 2006, par une hausse continue des perceptions en provenance des médias audiovisuels et par la progression des droits généraux (+ 5,9 %), dont ceux en provenance des concerts (+ 13 %) représentent un bon quart.

    Dès lors, on ne peut pas dire que les auteurs-compositeurs soient à l’heure qu’il est les plus exposés à la crise.



  • Philippe Astor Philippe Astor 26 juin 2007 11:03

    Très bon commentaire CKL, merci. C’est vrai que les labels indépendants souffrent particulièrement de la crise. Et qu’ils ont besoin d’aide.

    J’ai eu l’occasion de rencontrer les gens d’Overcome il y a deux ans, c’était des battants, qui avaient réussi à reconstituer tout un réseau de distribution pour les musiques extrêmes, relancé leur vente par correspondance, et qui avaient alors des projets très intéressants dans le numérique.

    Je regrette autant que vous qu’ils aient mis la clé sous la porte. D’ailleurs à l’époque, ils n’ont bénéficié d’aucune aide des pouvoirs publics pour franchir le cap du numérique.

    Malgré tous leurs efforts pour redorer le blason de ces musiques, et les faire valoir comme une culture populaire à part entière, le ministre de la Culture d’alors (RDDV) n’a pas jugé utile de lever le petit doigt pour eux.

    Il y avait alors des dossiers bien plus urgent pour monsieur RDDV, comme le vote de la loi DADVSI.

    Par contre, on voudrait accorder des crédits d’impôts aux filiales de majors. Et aus indés aussi, bien sûr, mais ce genre de dispositif d’aide ne bénéficie qu’à ceux qui font des bénéfices et paient des impôts sur ces bénéfices. Et il y a peu de labels indés dans ce cas, malheureusement.

    Au delà de la gène que j’éprouve à l’idée que les pouvoirs publics soutiennent financièrement, et sans qu’aucune contrepartie ne soit discutée a priori, des filiales de multinationales dont les actionnaires n’hésiteront pas à fermer leurs bureaux en France du jour au lendemain si leurs dividendes l’exigent, au delà du fait que ces filiales françaises de majors sont elles aussi des petites PME dont la disparition serait dommageable pour la production française, je me pose sérieusement la question de la pertinence de cette politique de soutien.

    Je ne défends pas le comportement boulimique de ceux qui « téléchargent à gogo » sans jamais rien payer. Je considère justement dans cet article que c’était un erreur de ne pas essayer de faire payer les utilisateurs de Napster à l’époque.

    Maintenant, que les nouvelles générations n’aient plus le même rapport au support physique, c’est une autre affaire. En même temps, elles ont un rapport beaucoup charnel avec les artistes, qu’elles vont voir de plus en plus sur scène. Et s’interroger sur les moyens de soutenir et d’accompagner cette propension à se tourner vers le spectacle vivant ne serait pas idiot.

    Vous évoquez la situation des labels indés (qui n’ont quasiment plus de distributeurs aujourd’hui, en dehors des agrégateurs numériques), mais qu’en est-il de celle des petites salles de concert ? Elle n’est pas bien meilleure, et c’est tout aussi dommageable, y compris pour les artistes et pour les labels, qui ont tout intérêt à se diversifier dans le développement de leurs artistes sur scène et à en tirer des revenus.

    Ce serait un tort, par ailleurs, de ne pas chercher à mettre à profit - voire même capitaliser sur - la propension des nouvelles générations à échanger, partager, prescrire la musique autour d’elles et à créer du lien social et des communautés à travers elle, pratiques qui ont toujours existé d’une certaine manière (combien de LP des copains ai-je copié sur des K7 à l’époque...) mais qui prennent aujourd’hui une nouvelle dimension avec Internet.

    Dans le budget de plusieurs dizaines d’euros que je consacre à la musique chaque mois, je préfèrerais que les 10 euros d’abonnement que je verse ponctuellement à Rapidshare ou à d’autres hébergeurs aillent dans les caisses d’une société RapidMusicShare ayant pignon sur rue et qui reverserait une partie conséquente de ses revenus aux ayant droit.

    Les nouvelles pratiques d’échange qui se développent via Blogspot et des services d’hébergement comme Rapidshare portent dans leur grande majorité sur du back catalogue et même sur du très vieux fond de catalogue auquel elles redonnent une seconde vie.

    C’est d’autant plus encourageant que, comme l’a constaté le sociologue de la musique et auteur-compositeur François Ribac dans une étude récente, il n’y a plus aujourd’hui de fossé générationnel en matière de musique. Les jeunes d’aujourd’hui peuvent autant apprécier Hendrix, Led Zep et les Beatles qu’Eminem ou 50 Cent.

    Mon fils de 11 ans, qui écoute beaucoup de rap, se trémousse aussi sur Aerosmith ou Wishbone Ash lorsque j’en écoute. Et ma fille de 18 ans apprécie autant les Rolling Stones que Nickelback ou Nine Inch Nail. Les parents ne considère plus (ou de moins en moins) que la musique des jeunes est de la merde et vice versa.

    Non contente de créer du lien social, la musique crée donc aussi du lien intergénérationnel. Ce n’est pas une vue de l’esprit, ce sont des sociologues qui le constatent. Si ce n’est pas de la culture, si ça ne constitue pas une transmission d’un patrimoine, alors c’est que je ne comprends rien.

    Réfléchissons simplement au moyen de valoriser tout ce patrimoine de la musique enregistrée, de monétiser cette transmission de patrimoine, sans chercher à se gaver dessus en imposant un copyright trop restrictif.

    L’idée qu’un ado puisse télécharger des dizaines d’albums des années 60, 70 ou 80 dont la production a déjà été largement amortie contre un forfait de 10 € par mois ne me choquerait pas. Rappelez-vous ce qu’étaient les clubs de vente par correspondance des majors, qui bradaient des albums de back catalogue sortis il y a tout juste 18 mois pour quelques malheureux francs prélevés tous les mois.

    Dans les faits, ces jeunes férus de musique paient des abonnements à Rapidshare. Ca ne changerait rien pour eux de les payer à RapidMusicShare, et ce serait une nouvelle manne financière pour les labels, y compris les labels indépendants, puisque quantité d’albums indés des années 80 (des Hot Pants, des Sherifs, des Batmen, d’OTH...) s’échangent sur les blogs et dans les forums aujourd’hui.

    Dans cette affaire, soyons pro-actifs et non pas réactionnaire.

    En parallèle, il faut bien sûr se poser la question de la politique culturelle à mener et du soutien à apporter à l’industrie du phonogramme, qu’elle soit indépendante ou non. A mon sens, la définition de cette politique repose d’abord sur la négociation.

    D’accord, par exemple, pour étendre les droits voisins sur les enregistrements à 75 ou même à 95 ans (contre 50 aujourd’hui), comme le réclame l’industrie phonographique, à condition d’autoriser les échanges que j’évoquais plus haut, dans un cadre légal bien sûr, en les monétisant de manière raisonnable sur le modèle de l’abonnement. Ce serait faire du donnant-donnant. Et c’est je pense ce qu’il faut faire.

    En ce qui concerne le soutien à la production indépendante, je crois salutaire également d’encourager des initiatives comme le MILA à Paris, dans le 18ième - mise à disposition de locaux à loyers modérés par les HLM de Paris à des petites pépinières d’entreprises culturelles, en favorisant le partage de ressources (salles de réunion, équipements divers) et de compétences, avec un minimum de soutien financier et logistique des collectivités locales. C’est une initiative qui est en train d’essaimer et c’est heureux.

    Il me paraît également indispensable de soutenir toutes sortes d’initiatives innovantes en matière de distribution indépendante. Je ne parle pas de distribution numérique mais de distribution physique, puisqu’on ne peut pas vraiment compter dans ce domaine sur les surfacers spécialisées ou sur les supermarchés, qui se désengagent du disque.

    On pourrait réfléchir au développement de la vente itinérante sur les marchés, par exemple, à la reconstitution d’un tissus de disquaires de proximité sur la base de nouveaux concepts de magasins (des lieux ou l’on séjourne, se sustente, écoute de la musique, navigue sur le net, joue en réseau, échange, se rencontre, etc.). Je ne suis pas détenters de toutes les idées qui peuvent survenir dans ce domaine.

    Des fonds ont été débloqué par l’Etat pour financer ce genre d’initiatives. Encore faudrait-il qu’ils ne soient pas toujours raflés par les mêmes cercles parisiens et que l’Etat soit moins mauvais payeur.

    Je suis de ceux qui sont convaincus de la nécessité de lancer un véritable plan Marshall pour la musique. Il y va de l’avenir de notre politique d’exception culturelle en la matière. Ce n’était pas un enjeu de l’élection présidentielle. La culture dans son ensemble n’était pas un enjeu de cette élection. Et c’est bien dommage.



  • Philippe Astor Philippe Astor 25 juin 2007 15:25

    Vous avez raison Libremax. Le mieux est que je vous renvoie à un ou deux billets publiés sur mon blog politique, que je n’ai pas jugé utile de publier sur Agoravox.

    Une demi France virgule trois en pleine poire :
    http://djbox.typepad.com/poilagratter/2007/05/coucou_ben_oui_.html

    Balle au centre !
    http://djbox.typepad.com/poilagratter/2007/05/pourquoi_les_sa.html



  • Philippe Astor Philippe Astor 25 juin 2007 11:33

    Bonjour Demian, je crois que tu m’as lu de travers. 1/ Je ne chiale pas. 2/ Je ne suis pas de ceux qui exigent que la musique soit gratuite. Simplement, je suis soucieux de clarifier une certain nombre de choses dans le discours à sens unique ambiant.

    D’ailleurs, je t’invites à écouter les interventions des artistes (en video) sur le site CHUT dédié à leur opération. De manière assez surprenante, il n’est pas du tout à sens unique.

    http://chutleblog.typepad.fr/chut2/

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