Merci de réfléchir à ce problème et de proposer une solution. La prison n’en étant pas une ou n’en étant une que pour ceux qui sont certains de n’y aller jamais et qui verraient bien qu’on enferme à vie tous les délinquants.
Alors banco pour votre idée.
Mais il y a du ménage à faire d’abord.
Lorsque cent individus vivent sur 10 000 kilomètres carrés de collines verdoyantes et qu’ils veulent 3% d’amélioration de leur niveau de vie chaque année, ça se fait sans trop de difficultés insolubles.
Lorsque sur un territoire donné ne produisant pas grand chose d’autre que des carottes et des pommes de terre, des millions d’individus veulent une croissance de 3% , ce n’est possible que par le biais de croyances dans la mousse, dans la mise en transcendance d’idées ou de réalisations abstraites (au sens de non exactement vitales), menhirs, Joconde, Versailles, Tour Eiffel, champagne.
En dehors d’un peu de blé et de vin, notre pays ne produit rien de dur, de très fondamental. Pour que notre train de vie de nanab perdure, nous avons dû nous mettre à croire dans les bulles, de champagne, de Perrier et de Bull.
90% des actifs de notre pays gagnent leur vie sans rien extraire de dur de la nature. Ils la gagnent en échangeant de la mousse et en la valorisant (un de nos premiers produits a été « nous sommes la fille de l’Eglise » un autre a été les Lumière, un autre encore a été notre déclaration des droits de l’homme et du citoyen)
Puisque dans notre pays, non seulement la plupart des actifs ne vivent que de production de danse, de théâtre, de cinéma, de conseils, d’analyse, de sondages, de gouvernance, de gestion, de critique, de médiatisation, de massages, de gardiennage, de diverstissement, mais qu’en plus ceux qui creusent vraiment le sol sont dénigrés, il est fort difficile de convaincre les jeunes de pratiquer autre chose que la voie de la mousse.
A mpoins d’accepter de renvenir à la case Astérix, il nous est strictement impossible de renoncer au biais de la bulle, Or, les jeunes délinquants ont parfaitement joué de la bulle. Aucun, absolument aucun d’entre eux ne se sera compromisà creuser quelque véritable mine dans quelque véritable montagne. Aucun n’aura crée un champ d’endives clandestin. Aucun n’aura monté un atelier de confection clandestin.
Du blé oui, de l’oseille oui, des patates oui mais pas ceux qui se mangent.
Dans un pays sans ors ni diamants, il y aurait donc les bonnes mousses et les mauvaises mousses. Les bonnes mousses étant celles qui font que la crème de l’Oréal vaut son pesant de véritable or. Et les mauvaises mousses sont celles qui font qu’une poudre blanche vaut son pesant d’or.
La crème de l’Oréal étant licite, la neige ne l’étant pas.
Si la différence entre ces deux productions bourrées de transcendances ne tient qu’aux taxes et impôts, que dans un cas on paye et que dans l’autre on ne paye pas, cela conduira les producteurs de neige à demander à en payer basta.
Ce n’est pas la taxe ou le côté black qui pose problème. C’est surtout que la neige, quand elle est consommée, tend à tuer physiquement la société. Ce qui n’est pas trop le cas des crèmes de chez l’Oréal.
Tout en convenant donc avec les jeunes que les adultes BCBG ne produisent que des bulles, il faut convaincre ces jeunes qu’ils peuvent produire des bulles légales (musique, cinoche, comique, basketts...) comme les copains mais surtout, il faut les amener à aimer la société.
Ce n’est que si l’on aime la société qu’on va lui proposer des mousses non létales.
Or, dès leur petite enfance, une certaine masse de gamins se sentent mal aimés par la société. Se jeter la pierre les uns les autres n’est d’aucun intérêt. Il y a à voir que beaucoup de jeunes se sentent mal aimés par la société et l’aiment donc mal en retour.
Un tuteur, un éducateur, avec un jeune, oui. Mais ce tuteur devra pratiquer un discours lucide dans lequel il ne doit pas se poser en producteur de véritable or alors qu’il ne produit que de la mousse légale et dans lequel il faut parvenir à un retour en grâce bilatéral société-adolescent.
(Ce qui avait été délirant dans les débuts de la colonisation, c’est que des religieux qui ne produisaient que de la mousse 365J par an, étaient partis donner des leçons de vie à des gens qui produisaient du charbon et du maïs pendant 360J et qui n’entraient en transe que 5 jours)
Lorsqu’un peuple est au maïs et au charbon 360 jours par an, il subit la loi de la nature 360 jours par an. Et comme cette loi s’impose à tous d’elle-même, tous les agriculteurs et mineurs sont sur la même longueur d’onde. Ils insultent éventuellement les nuages mais ne s’insultent pas mutuellement.
Quand un peuple ne produit plus que de la mousse, tous les gens s’agressent, se jugent, s’insultent et s’accusent.
« Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi »
Si les gens applaudissent ton bla-bla fais fortune, sinon t’es ruiné.
Lorsqu’un peuple vit de pub, de vidéo, de chansons, de cinéma, de festivals, de livres et de spectacles, tout cela n’étant que mousse excitant l’esprit et sa créativité, il est tout à fait logique qu’il produise des enfants convaincus de la mousse dès leur petite enfance (yaka voir les gamins stars)
C’est pour cette raison que la France est la pays des 60 millions de juges, enfants compris.
C’est parce que notre économie est obilgatoirement fondée sur la mousse qu’elle est obligatoirement fondée non sur les lois de la nature ou la météo mais sur les lois humaines. Comme les lois humaines prédominent et sont finalement à la portée de n’importe quel groupe, il y a autant de lois qu’il y a de communautés. Et peu importe les âges.
Eduquer ou rééduquer un ado, c’est lui avouer que toutes les lois que nous utilisons à longueur de temps pour nous accuser mutuellement ne sont qu’humaines donc relatives. Aucune ne peut prétendre à l’absolu, à la vérité, à l’universel.
Et partant de là, lui faire aimer les lois du groupe social qui préfère renoncer à la délinquance ordinaire en lui montrant qu’il peut y produire une mousse plus viable.
Ou, pourquoi pas, du véritable travail.
Mais en ce cas, il faut cesser de réserver le vrai travail aux tôlards et de le très mal payer.
Le ménage consiste donc, tout en continuant de ne produire que de la mousse, de dire ce fait. Bien entendu que c’est paradoxal car comment continuerons-nous de faire croire que Perrier c’est génial si nous disons que c’est de la mousse ?
C’est certainement paradoxal mais nous ne sortirons pas des dérives de notre bullisme si nous ne le disons pas. Le dire ce n’est pas le dénoncer et encore moins le condamner, c’est seulement le dire, c’est accéder à la lucidité.
Nous sommes bien parvenus à lire des ouvrages liucides sur la pub, nous avons bien réussi à lire notre ami Paul Villach sans pour autant que la bulle pub ne s’effondre n’est-ce pas ?
Alors, lorsque nous faisons la leçon aux ados, nous devons être lucides et sincères sur ce que nous sommes avant de les traiter de diables ou de fumistes.
C’est en toute mousse Perrier, en toute mousse champagne, en toute mousse Ferrari, en toute mousse immobilière, en toute mousse silicone, en toute mousse des crédits, en toute mousse des conseils que nous devons conseiller nos ados. Nous ne devons pas le faire déguisés en archanges ou en bons samaritains.
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