Emmanuel Todd sur Médiapart
Or une telle ivresse de puissance serait facile à contrôler, si les
décideurs français étaient normaux : l’Allemagne est vieille, avec 80
millions d’habitants qui peinent à se renouveler ; elle n’est plus dans
une culture totale ; son industrie, somme toute moyenne, hyper
exportatrice, certes, est loin du niveau japonais, par exemple,
techniquement parlant. Bref, il serait facile de la ramener à la raison.
Mais la névrose des classes dirigeantes françaises les pousse à
s’agenouiller.
Une telle inaptitude à remettre Berlin à sa place, de la part d’un
président de la République atteint de nanisme politique et qui se montre
donc incapable d’affronter Angela Merkel, entretient l’Allemagne dans
son délire. Délire auquel répond une hostilité incroyable à l’encontre
de Berlin, sur tout le continent.