Vaste problème à plusieurs étages. Scientifique, thérapeutique, corporatiste, éthique et politique.
- Pour autant que je sache, la psychanalyse ne s’adressait (au départ) qu’aux névroses, excluant d’intervenir sur les psychoses et troubles semblables. Qu’on s’en soit servi, à une époque où on était complètement démuni face à l’autisme est une chose, ça ne légitime pas obligatoirement cette technique, surtout en cas de refus d’évaluation.
- L’influence générale de la psychanalyse a bloqué pendant longtemps la diffusion en France d’autres alternatives, comme les thérapies systémiques, par exemple. Des fondateurs aussi importants qu’Eric Berne (analyse transactionnelle) ou Carl Rodgers (approche centrée sur la personne) sont morts dans les années 60 et je n’ai pu les découvrir que dans les années 90, par un (excellent) Que Sais-Je rédigé par deux psychologues... d’entreprise ! Que de temps perdu...
- Conséquence, entre la recherche exclusive du sens par les tenants de la psychanalyse et son refus total par les partisans du tout-médicament, le professionnel de base (et les familles) s’est senti coincé entre le marteau et l’enclume, sommé d’adhérer à l’un ou à l’autre. Et pas seulement pour l’autisme.
- Sur le versant politique, la conclusion de l’article m’a laissé assez dubitatif... Pour moi, l’influence politique, en terme de santé publique, tient aux moyens divers que le Pouvoir donne pour soigner les gens. Le reste est histoire de chapelles (ou de groupes d’intérêts purement financiers...)
@ Alpo47
La fameuse phrase « et la guérison, de surcroît » est de Lacan. Donc, une des deux branches principales de la psychanalyse, les deux s’étripant joyeusement depuis longtemps. La loi Accoyer et ce qui arrive auront eu au moins le mérite de les réconcilier, pour l’instant...