Le plus triste dans tout cela est que lorsque des migrants se noient au large de Lampedusa ou des côtes libyennes, certains s’en réjouissent, comme si ces hommes et ces femmes n’avaient pas le droit au même respect que ceux qui sont célébrés pour leur sens de l’aventure et qui constituent l’essentiel des habitants des USA, de l’Australie, de tous les présumés Eldorados, qui ont tenté d’échapper à leurs conditions, comme nous le ferions tous si nous étions dans la même situation. On les traite en sous-hommes et leurs morts font l’objet d’un entrefilet dans les journaux. On leur dénie même leurs propres souffrances, et c’est cela qui est scandaleux. On peut souhaiter contrôler l’immigration sans être dénué d’empathie.