Je ne suis pas d’accord avec votre article, parce que d’entrée avec le premier paragraphe. Vous n’êtes pas conscient qu’il est rempli des dogmes et croyances de notre société, que nous aurions tout pour être heureux, alors même que ce sont ces dogmes et croyances qui font que nous sommes tous malheureux et que le système actuel fonctionne.
Le « progrès » est un mythe, avatar d’un fantasme de toute-puissance et d’immortalité pathologiques liés à une peur obsessionnelle et tout aussi pathologique de la temporalité (la mort).
Je suis athée, mais ne crois pas plus en la « religion science », qu’en les autres.
Nos problèmes politiques et sociaux sont liés à notre déconnection de la Vie, de ce qui est vivant. Dans notre société sont encensés la cupidité, l’avidité et la perversité, seul la possession et donc le quantitatif ont droit de cité ... nous menons une vie de tubes digestifs décérébrés, de comateux sous perfusion, de bétail d’élevage en clapier, privés d’autonomie, d’espace, de liberté ... et de par conséquent de vitalité.
Notre société est morbide, carcérale, la vie n’y a pas de place, la place des enfants dans celles-ci est d’ailleurs éloquente ... ils en sont tout aussi absents que les vieux, mis à l’écart.
Aujourd’hui contrairement à ce que vous dites, nous n’avons rien pour être heureux, tout ce qui peut rendre heureux, c’est à dire procurer un sentiment de plénitude, de satiété, de joie, permettrait de se sentir vivant, est méprisé, parce que relevant de l’être, du qualitatif, du relationnel et de l’interrelation, il ne peut co-exister avec le culte du quantitatif, de la possession d’objets (morts par nature), de la machine, de la biophobie et du mépris de ce qui est vivant, de sa diversité, son mouvement, sa transformation, et le fait que le vivant échappe à notre contrôle, mettant à mal ce fantasme de toute-puissance maladif ...
Tant que nous voudrons croire que le monde, le vivant est hiérarchisé, pour nous croire une espèce supérieure, à part, en déni de la réalité incontournable, que nous sommes une espèce parmi les autres, issue et faisant partie de la vie engendrée par cette planète et ne pouvant exister qu’au sein de cette biodiversité, nous continuerons à creuser notre tombe.
Il reste encore des peuples qui savent cela, soit qu’ils ne l’aient jamais oublié, soit qu’ils l’aient réappris, mais nous travaillons à détruire ceux que nous n’avons pas encore détruits, les prétendant primitifs ou archaïques.
Nous avons érigé la démence, la perversité et le déni de réalité en « valeurs supérieures », mais pas question de nous regarder en face, d’admettre nos erreurs et d’en apprendre, non, nous continuons la course vers l’abîme ...
Le système s’effondre, mais s’effondrera-t-il assez vite, pour laisser une chance aux générations futures ? Ou la vie repartira après notre disparition de ce qui aura survécu à notre entreprise de destruction massive ? Je ne sais pas.
@schweizer.ch
Parlez-en à des peuples amazoniens (ou d’autres) de ces fantasmes occidentaux issus d’une une pensée binaire et bipolaire, et ils tenteraient de vous expliquer, bien que sachant que vous ne comprendrez pas, que non ! Mais pour renvoyer à ce que j’ai dit ci-dessus, eux sont vivants, ils existent, et n’ont donc pas besoin de se donner l’illusion d’exister, ce qui est la raison du besoin d’avoir des repoussoir et des modèles. Spinoza a évoqué ce problème de n’exister qu’en comparaison, lié à une incapacité d’exister en soi, c’est à dire d’exister, de vivre tout simplement