Quand l’Antai annonce un certain "relâchement des
automobilistes« ayant entraîné »une légère
augmentation de la vitesse moyenne".
Comment est calculé cette vitesse moyenne ? Y a t-il des
radars qui ne mesurent que la vitesse, sans sanction, à seule fin de
statistique ? Non, ça n’existe pas. Si on met un radar,
autant le rentabiliser sous forme de PVs sonnants et trébuchant. La
vitesse moyenne n’est que celle constatée sur les PVs. Et comme il
y a des quantité astronomiques de radars chaque année, celle-ci
n’est pas à périmètre constant, ce qui en fait donc un piètre
indice. De fait, cette statistique est biaisée par les nouveaux
radars, et ne mesure finalement que l’efficacité de ceux-ci à
pieger des automobilistes. Mais c’est bien commode : puisque
qu’on va trop vite, c’est qu’il faut plus de radars. Remarquez,
si on était allé moins vite, on en aurait conclu que c’était
bien le signe que la politique du radar hyper-repressif marchait, et
qu’il en faudrait plus pour continuer dans cette voie. Et oui, à
la sécurité rentière, à tous les coups l’on gagne.
De manière générale, les statistiques de la sécurité routière
sont risibles. Toute étude scientifique doit pouvoir être
contestable par chacun. Cependant, où sont les sources ? où
sont les données brutes ? La sécurité routièrer travaille en
circuit fermé, opaque, ne les publie pas et se contente
d’indicateurs minimum. Exemple : on nous sort régulièrement
le nombre de mort qu’il y a eu au cours du mois. Cette valeur brute
ne signifie rien si elle n’est pas corrélée au nombre de
kilomètre parcouru par habitant. On ne peut pas comparer un mois de
février de 28 jours à un mois de mars à 31, pas plus qu’on ne
peut comparer un mois de mai 2011 (ponts en WE) avec un mois de mai
2012 (ponts en semaine). Seul solution : avoir le nombre de tués par million de kilomètre par habitant. Et bien je vous mets au défi de trouver le nombre
de kilomètres parcourus sur route en un mois par les français :
cette statistique n’existe pas. C’est dommage : peut être que
si on fait plus de kilomètres, il faut revoir certaines
infrastructures routières qui ne sont plus adaptée ? On ne le
fait pas : ça coute cher. S’il y a des accidents, c’est la
fautes des conducteurs-qui-vont-trop-vites. Il faut mettre plus de
radars : ça rapporte. Donc, on préfère ne pas savoir.
Cet amateurisme de la sécurité routière est dommageable. Si on
nous fait à ce point grief de ce qui se passe sur les routes, alors
les décisions et les études qui y ont mené doivent être
publiques ! Pourquoi mettre un radar à tel emplacement ?
pourquoi baisser la vitesse de 90km/h à 70km/h sur telle portion ?
Fortement suspectée de conflits d’intérêts (éthylotests),
crédibilité en berne, engluée dans des considérations vénales,
elle continue à faire pleuvoir des PVs et retirer des permis en
masse, sans qu’on puisse s’y opposer, ni même savoir si cela est
justifié autrement qu’en lui faisant une confiance aveugle.
Cette
situation ne peut plus durer.