Il n’y a pas que les avions et les voitures qui rejettent du CO2. Chaque citoyen qui respire accélère un peu la fonte des calottes polaires et la montée du niveau des océans. Il serait donc possible, et tout à fait légitime, d’imposer aussi un impôt sur la respiration. Il est très facile d’évaluer la consommation moyenne d’oxygène de chaque citoyen. Il suffit qu’elle soit quelque peu majorée pour ceux qui s’adonnent régulièrement au jogging et sont beaucoup plus nuisibles que les autres. Plusieurs niveaux d’imposition seraient à prévoir.
On pourrait très bien, et ce serait une autre solution beaucoup plus rationnelle, mettre au point, pour chaque citoyen, une sorte de scaphandre un peu comparable à celui des cosmonautes, où les échanges gazeux et les fluides corporels seraient en permanence recyclés. Ces scaphandres seraient climatisés, ce qui permettrait d’éviter le chauffage des habitations en hiver et les messages actuels des media conseillant aux vieux, en attendant qu’on puisse légalement s’en débarrasser par l’euthanasie, de boire et de prendre des douches pendant la canicule.
Ces scaphandres climatisés supprimeraient même le problème des SDF en supprimant la nécessité des habitations. Des alvéoles à structure hexagonale, de chaque côté des trottoirs, sur trois ou quatre niveaux, les remplaceraient avantageusement. On pourrait s’y étendre et se reposer, ou dormir, aussi longtemps qu’on le souhaiterait. On n’aurait plus à rentrer chez soi puisqu’on serait partout chez soi. La liberté, enfin !